EN direct sur RMC Sport 1, RMC Story et BeIn. Mercredi 24, 18 heures. Parc des Princes. Huis clos. 1/4 de finale aller : PSG-OL.
Les conférences de presse des deux coaches posent une base commune à ce 1/4 de finale de l’UWCL, session 2021.
JL Vasseur, meilleur coach FIFA 2020, ex-parisien comme joueur professionnel, coach de l’OL le dit sur le site officiel du club européen le plus titré de la compétition avec sept titres dont cinq consécutifs : « C’est une réalité que le PSG progresse ».
C’est d’autant une réalité que le PSG l’a emporté en championnat en novembre dernier (9e journée) avec un but de Marie-Antoinette Katoto (1-0) au Parc des Princes. « Le Parc », le stade fétiche des féminines qui n’y ont jamais perdu quand elles ont foulé cette pelouse depuis 2012, y compris face à l’OL.
Irène Paredes, capitaine des parisiennes, basque espagnole et internationale, le dit clairement lorsqu’on l’interroge à ce sujet. « Le Parc, c’est un moment spécial ». Les joueurs et joueuses sont des gens qui peuvent être très intelligents comme très simples. Dans leur pratique, il y a peu de choses qui les touchent vraiment. Le maillot et le stade de leur club. C’est pas pareil. C’est comme la famille, une famille. Cela leur appartient. C’est comme cela. Que ce soit pour les pros masculins comme pour les féminines. Le Parc, c’est le Parc.
Olivier Echouafni, le coach parisien est plutôt quelqu’un de mesuré. Il pèse ses mots, donne le respect et aime le recevoir en retour. Aucun de ses mots ne va à l’encontre de son adversaire lyonnais. Il rappelle des faits. Cinq couronnes européennes lyonnaises de suite : « C’est un ogre » mais il le dit en fin de questions. Un moment où la retenue est moins forte, les pensées se sentent plus libres, les mots s’échappent et touchent à la vérité : « On a franchi un cap. On se sent fort. On a gagné en maturité et en expérience. » En filigrane, elles méritent la gagne.
Là où le cinéma a illuminé l’OL avec son septième titre, le PSG peut écrire son histoire. Comme sur un billet de 100 €, elles pourraient avoir leur identité marquée en transparence, indélébile. Une performance qu’elles doivent faire sur la durée pour le mériter, le justifier. C’est la seule interrogation que l’ex-sélectionneur des Bleues, accorde aux questions : « la durée ? Le faire sur la durée, c’est le plus difficile ».
Ce sera l’enjeu parisien de la rencontre. Réussir et s’habituer à vaincre l’Ol sur la durée.
Le PSG, favori de la presse
Cette rencontre n’a d’émotions que parce qu’elle touche à deux icônes françaises : l’OL et le PSG.
Resituer la saison 2021 n’est pas inutile quand l’actualité des lyonnaises a été illuminé par un documentaire produit par Julie Gayet, « On n’est pas là pour danser ! » mettant les lyonnaises au générique des stars cinématographiques, jusqu’à prétendre à un César du documentaire. Un peu excessif vu de l’extérieur quand on connait l’intérieur. Je me demande si tout cela n’est pas le début de la fin. En général, on statufie les gens quand ils sortent de la lumière.
Pour une fois le PSG a une tête devant. Une tête d’un point en championnat. Peu pour les comptables. Beaucoup pour les spécialistes féminins quand l’OL n’a quitté la première place du championnat qu’une seule fois en dix ans de compétition, si ce n’est pas plus. Et encore, le temps d’une journée. La Présidence lyonnaise avait eu la force de tout renverser entre Noël 2016 et le Jour de l’An 2017.
Pour l’Europe, nous ne sommes qu’en 1/4 de la compétition. Peut-être que le club gagnant se fera sortir ensuite par des anglaises (Chelsea, Manchester City) et espagnoles (Fc Barcelona) qui montent en qualité ? Rien ne demande à ce que le cœur et la raison fassent se coller les yeux du plus grand nombre devant RMC Sport 1 et RMC Story ou BeIn Sport, mercredi à 18h00.
Et pourtant, quelle erreur ce serait de ne pas le faire ! Les émotions du football féminin sont devenues si rares qu’ « oublier » ce moment, c’est donner beaucoup trop à l’ennui et à l’indifférence quand 22 joueuses vont s’opposer pour simplement, une victoire, un nul et s’échapper d’une défaite qui ne sera qu’une ligne dans l’Histoire, mais écrite au sang rouge du courage, de l’espoir, du plaisir et de l’abîme pour celles qui tomberont.
Rien ne sera définitif puisque les équipes devront jouer leur qualification sur un aller-retour. Sauf que le résultat de demain soir sera une météorite qui tombera, à la vitesse de l’éclair, sur le territoire de l’autre. Pour quasiment le faire exploser. Une lourde défaite et le sang s’écrira. Les mots sont prêts. Les lignes ne demandent qu’à être publiées. Le football féminin a eu une cuisse dans la lumière avec le match retour de championnat. Annulé mais suffisant pour être encore dans l’esprit de tous. Les réalisateurs le savent. Suggérer et exploser. L’explosion d’un des clubs sera-t-il européen ?
Deux défaites de suite pour l’OL et c’est une tornade dans le Rhône ! La mayonnaise n’est pas au mieux dans cette région culinaire. Un site lyonnais a écrit un article excellement travaillé sur les besoins tactiques de l’Ol pour gagner. Impensable auparavant d’imaginer un besoin lyonnais. Eux en voyaient cinq. C’est beaucoup. Du côté parisien, perdre c’est tomber dans le stéréotype du parisien qui vient et va, jamais constant. Rien de « paysan » dans ces gens. Futiles pour le reste de la France.
Vous l’avez compris, il y a l’enjeu sportif mais la rencontre et les deux suivantes touchent à d’autres choses : l’image et sa force.
L’Ol le crie et l’écrit : « C’est une compétition qu’on adore. On est sur 5 titres consécutifs et on veut aller chercher ce 6ème titre. C’est une compétition qui permet aux filles de se transcender ». Pour le PSG, il s’agit de s’adapter à la victoire. refaire une seconde fois ce qu’elles avaient fait en Novembre au Parc. Comme une montagne à gravir. Deux périodes différentes. Une montagne qui n’a pas répondu au combat en 2020 (covid, saison arrêtée à la veille du retour en championnat) ; qui s’est imposée au PSG en 1/2 finale du Top 8 européen de fin Août. Mais qui a lâché en Novembre 2020. S’est offerte aux parisiennes, plus fortes, plus conquérantes (1-0). Alors l’OL, conquises ou pas par toutes les voies ? Nationale et européenne.
Irène Paredes balaie d’un geste large les micro-évènements de la semaine. « On doit s’adapter ». Le PSG n’a pas joué de matches. Quinze jours de confinement suite à quatre cas de Covid. Petit travail en groupe. Elle n’a qu’un mot qu’elle répète : « On veut gagner demain. ». Match après match, sans regard pour l’avenir. Comme en montagne, Irène est au Camp de base. Prête à monter. A grimper ce sommet. Car l’OL est un sommet !
Elles seront vues. Farid Benstiti et Patrice Lair, les coaches historiques qui ont portés les couleurs des deux clubs, auront les yeux sur cette rencontre. Pour voir. Pour avoir un cœur qui monte et descend. Une émotion. Farid m’écrivait, à la veille de la rencontre de championnat, une réponse diplomatique mais pleine d’émotions : « j’ai eu beaucoup des joueuses des deux camps ». Souvenirs, pour celui qui a vaincu deux fois les lyonnaises en 2014 pour perdre sévèrement sur un (7-1) en 1/2 finale européenne 2016, qui a son Histoire.
Patrice Lair, rappelait le poids des absences d’Ada Hegerberg, de Griedge M’Bock, mais surtout de l’anglaise, meilleure joueuse FIFA 2020, Lucy Bronze, repartie en Angleterre (Manchester City) après ses deux années de contrat. Et d’un autre côté, il voyait la progression du PSG, l’apport de Bernard Mendy, la complémentarité avec Olivier Echouafni, l’explosion de Kadi Diani, achetée avec suspicion par le PSG à Juvisy. Et prochainement, peut-être dans le Top 5 mondial sur lequel nous nous accordons.
Football féminin : Rien ne sera comparable avant 18 mois !
C’est sûr. A l’horizon des 18 mois qui s’annoncent, rien pour tout ce qui sera « Bleu, blanc, Rouge » ne sera à la hauteur de ces trois rencontres qui s’annoncent entre l’OL et le PSG, pour le titre national et pour l’Europe. Rien ne sera comparable.
La France est la Terre du Luxe. Bernard Arnault (LVMH) et François Pinault (Kering), partis de l’immobilier de tourisme et du bois pour l’autre, ont un peu de ce duo antagoniste que vivent le PSG et l’OL dans cet univers du luxe. Un monde où le Talent et l’Art se respirent. Comme dans le sport. Un coup ici, un autre ailleurs. Des brises de talents que « les moyens » s’époumonent à éteindre, de peur d’être brulés de l’intérieur par la comparaison.
La France, ou l’inattendu s’y promène et prolifère, donnant les plus grandes émotions, celles du talent et de l’Art. Pour la plus belle des émotions quand la victoire s’annonce : des yeux brillants et un sourire éclatant d’enfant.
Un sourire qui respire le bonheur. Voilà la rareté, offerte au sport.
Mercredi soir, le Sport et le Culture s’associent pour nous montrer ce qu’est, être des artistes françaises.
Le Corps et l’Âme, car il en faudra.
Entre le PSG et l’OL qui l’emportera ?
William Commegrain Lesféminines.fr
PS : dans cette histoire, elles manqueront : Ada Hegerberg et Griedge M’Bock. La norvégienne, par son absence, montre à quel point elle a mérité son Ballon d’Or 2018. Une évidence.