La course en tête ne change pas, le PSG devant l’OL (-1). Bordeaux surfe isolé sur la 3e place quand un groupe de quatre (Montpellier, Paris FC, Guingamp, Fleury) peut à tout moment passer 4e comme finir 7e, voir 8e en sachant que Dijon n’est pas loin. Le stade de Reims respire un peu mieux après avoir réalisé une performance laissant Soyaux et le GPSO Issy 92 se battre pour la dernière place du maintien.
Tout cela a le goût de la jeunesse. De celle qui n’accepte pas la défaite, qui ne veut pas du goût amer du remord.
Le Stade de Reims d’Amandine Miquel sont les grandes gagnantes de la journée (1-2, à Fleury). Collées (11 points) à Soyaux et le GPSO Issy 92, 10 points chacun, elles ont fait un vrai bond (14 points) en prenant le meilleur sur le Fc Fleury 91 à l’extérieur (1-2). Deux buts d’attaquantes en réponse à l’ouverture du score de Fleury (24′, Sandvej, 30 ans) avec Melissa Gomès (44′, 26 ans), brillante à Reims et la jeune Kessya Bussy (58′, 19 ans), tout juste débarquée d’Orléans. Deux clubs récents en D1FArkema. Une sacré performance des rémoises pour une contre-performance des essonniennes. Est-ce que la confirmation de la coach, avec la stabilité qui va avec, a été un ressort positif ?
Dijon aurait pu encore mieux faire. Reçu par un Montpellier (1-1), la tête ailleurs ou sans tête peut-être ? Elles sont reparties avec un match nul, qui, au fond d’un car, a tout d’un rêve de victoire. Un pénalty raté à la 20e, une ouverture du score par Sh’nia Gordon (23 ans, 45′), cette jeune américaine au culot incroyable sur le rectangle vert (0-1) donnant à la mi-temps, le goût de la performance. La jeune australienne Mary Fowler (18 ans, 66′), depuis deux saisons à Montpellier, a redonné un espoir. Espérons que cela soit plutôt une arme. Fleury 7e, n’est qu’à deux points, et Montpellier n’est pas bien.
Le GPSO Issy 92 a tenu au Camp des Loges jusqu’aux cinq dernières minutes. Le croc entre les dents. Pouvait-il en être autrement face à un Paris Saint Germain (4-0), leader du championnat 2021, venue à la première place tant par le travail que par la surprise, pour journée après journée, la mériter. En rappelant que la performance est faite face à l’Olympique Lyonnais (14 titres, six Ligues des Champions) ; une belle différence à rappeler quand la presse s’amuse à mettre en avant le championnat anglais qui dépense beaucoup mais dont on cherche la performance européenne.
Luana, la brésilienne laissée à la maison par le PSG pour garder ses armes, leur a donné raison (11′, 1-0). Il a fallu attendre l’entrée de Kadidiatou Diani (71′, 26 ans), pour que le PSG fasse craquer cet adversaire. Un pénalty marqué en deux temps (85′), puis un doublé à la 87′, pour une dernière réalisation à la 90′ de Marie-Antoinette Katoto (17 buts, 22 ans). Diani fait sa meilleure saison offensive avec 12 buts à 7 journées de la fin.
Si les filles d’Issy n’avaient pas envie de craquer ; les joueuses du PSG ont tout de championnes. Elles jouent, même dans la difficulté, pour marquer jusqu’à la dernière minute.
Le second débat de ce championnat concerne la course au titre de meilleure buteuse.
Marie-Antoinette Katoto a 22 ans est sur le podium de la meilleure buteuse du championnat depuis quatre saisons (2018). Elle l’a emporté deux fois (2019 et 2020) avec Ada Hegerberg comme concurrente (blessée en 2020 et 2021) lui laissant le titre en 2018. Maintenant elle lutte face à Khadija Shaw (24 ans), la recrue jamaïcaine de Bordeaux lors de la Coupe du Monde 2019. Une première saison correcte bien que moyenne avec 10 buts ; la jeune jamaïcaine (24 ans, 1.80) bénéficie d’un Bordeaux flamboyant et pointe à la première place avec 19 buts, après son doublé d’aujourd’hui face au Havre. Buteuse tout autant essentielle avec ses passes décisives.
Bordeaux (6-0) ne se rate jamais face aux équipes moins bien classées qu’elles. Cela n’a pas raté contre le HAC qui semble avoir plié son histoire en D1FArkema. Un sévère (6-0) à domicile pour un triplé de Maëlle Garbino (6′, 7′, 25′)qui devrait lui donner son premier ballon sur la commode de son salon (récompense traditionnelle à l’auteur d’un triplé). Shaw a suivi avec un doublé (62′, 72′) et terminera la partie avec trois passes décisives en servant Claire Lavogez (80′), de retour de blessure.
Le reste de la journée
Un débat qui ne concerne plus le Paris FC, club historique de la D1F et habitué pendant 30 ans d’être membre du quatuor de tête au classement, sortant de sa rencontre avec un match nul (0-0) contre l’EA Guingamp qui lui a toujours posé des problèmes depuis plusieurs saisons.
Je ne sais pas si il y a un côté insultant que de relater le match de l’Olympique Lyonnais sous le libellé « le reste de la journée » ; elles habituées aux sunlights de la vie sportive et de celles des médias. Tapis rouge à chaque sortie, tapis rouge pour la sortie ? On ne sait pas quelle est la réalité ? Un premier but à la 27′ (Gunnarsdottir) pour terminer par un second à la 88′ par Dzenifer Marozsan. L’Ol suit le train du Paris Saint Germain et non pas le contraire.
William Commegrain Lesfeminines.fr