Un titre volontairement provocateur dans un monde de titreurs qui n’en demande pas moins.
Soyaux qui dans le courant de la semaine se trouve devant une lettre comptable de la DNCG, organisme de contrôle financier du football féminin, lui signifiant un encadrement salarial + une interdiction de recruter + une pénalité de trois points en championnat et les voilà, parties jouer à Dijon, fort de très bonnes joueuses de D1F pour aller imposer une victoire (1-4) sur les terres bourguignonnes.
Une réponse qui montre plus que du caractère. Tu m’en retires « trois » le mardi. J’en remets « trois » le Samedi. De la détermination, de la volonté, et ce qu’il faut là où il le faut au moment où il le faut.
Inutile d’envoyer une équipe de contrôle. Elles n’ont pas crée une équipe masculine pour compenser, à l’image opposée du film « La Belle Equipe » qui vient de sortir, créant une équipe féminine au lieu et place d’une équipe masculine.
Ce qu’elles ont pour les filles, c’est au niveau de la tête : le mental.
Soyaux, c’est exactement l’exemple de ce ce qui avait été incroyable lorsque vous suiviez les performances de ces joueuses féminines de football dans la période des années 2011 à 2015. Sans statut, venues au bout de 500 kilomètres dans les conditions étrangères à celles du sport de haut niveau, les joueuses de football féminin se contentaient d’un vestiaire, une heure pour se changer, et elles vous produisaient un jeu empreint d’une telle détermination qu’elles en brillaient de mille feux.
Angoulème fait réellement l’erreur de sa vie de ne pas associer leur parcours de N2 à celui des filles de Soyaux. Leur président Triaud ayant décidé de ne plus donner suite aux discussions.
Il fait une sacré erreur car ces filles ont encore cet état d’esprit d’aller chercher l’impossible quand tout n’est pas possible. Elles l’ont souvent prouvé.
Pas plus tard qu’après la 1ère journée où la production qu’elles avaient faite contre le PSG avait été si faible (7-0) qu’elle n’était plus envisageable pour la suite. Une suite que les joueuses sojaldiciennes avait transformé sans défaite, en deux victoires (Guingamp et Metz) et quatre nuls (Paris FC, Montpellier, Dijon, Metz). Refaisant ensuite une série de trois défaites (Reims, Bordeaux et Lyon) pour se reprendre avec maintenant deux victoires à l’extérieur, Marseille et Dijon.
Dernier club exclusivement féminin, le nouveau Président Arnaud Pimbert, intronisé en Septembre 2019, s’il cherche un slogan à son équipe qui soit clair à identifier pour des sponsors, est certainement un des seuls à pouvoir aller sur un autre terrain que celui de l’égalité femme-homme pour justifier de joueuses qui jouent au ballon rond : ‘Il a une équipe et un club qui a des couilles ».
Une équipe et un club car voilà une organisation aussi ancienne que le football féminin existe depuis les années 1970, une trentaine d’années en D1F, avec un budget initial de 250.000 €, descendu puis revenu par l’intermédiaire du coaching de Corinne Diacre – maintenant sélectionneuse de l’Equipe de France-, maintenu en D1F depuis 2013, ayant recruté un nouveau coach Sébastien Joseph (2018), inconnu et tout juste parti de la petite soeur Rodez, pour monter en puissance vers le professionnalisme, dans un univers économique, la Charente, qui n’offre pas des multitudes de possibilités financières, coincé entre le football masculin et le rugby et les interdits législatifs.
Une terre viticole mais surtout vinicole (Cognac Hennesy et Martell à 2 milliards de CA cumulés) qui interdit le sponsoring publicitaire. Situez le problème …. sur les 10 premières entreprises du département, une seule est d’Angoulème (Moteurs Leroy Somer) quand les neuf autres sont de Cognac … Alors, ce n’est pas avec les charentaises (chaussons et mules) qu’on va faire avancer le problème.
Dans cet environnement qui a vu trois Présidents depuis le départ de Denis Bodi, Marylin Fort, Martine Ferré et maintenant Arnaud Pimbert, les 650.000 € budgétaires sont une performance alors que la presse professionnelle locale parle de seulement 45.000 € alloué par la municipalité, faute de pouvoir faire beaucoup mieux, pour une localité de 10.000 habitants.
Vous voulez une image de cette transformation ? Soyaux, au moment du coaching de Jean-Claude Paradès (2013-2014), pour une victoire face au grand Juvisy de l’époque (1-2) à Maquin, s’épanchait à mon micro avec une expression lunaire, littéraire, les yeux embués des rêveurs « Elles ont touché les Etoiles ! ». Cinq ans, plus tard, il est impossible d’imaginer une telle poésie du football.
Alors ce club, qui possède d’ailleurs une communication de qualité, « a aussi des couilles ! ».
Une expression qui est passée depuis longtemps du côté masculin pour énoncer une qualité de caractère dans le milieu sportif et du business, quand on doit parler « vrai » autour d’un repas ou d’un verre.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Source footofeminin.fr
Dijon (Stade des Poussots) – 715 spectateurs
Arbitre : Emeline Rochebilière
14h30 – Multisports 2
0-1 Sarah CAMBOT 28′ (Coup franc à 25 m côté droit joué par Lahmari du droit vers le second poteau sur Tandia qui remet en retrait dans l’axe pour Cambot à 3 m qui ajuste la gardienne de la tête)
1-1 Rose LAVAUD 44′ (Récupération de Nakkach dans son camp qui délivre une passe lumineuse dans la profondeur et dans l’axe pour Lavaud qui avance jusqu’à l’entrée de la surface et ouvre son pied droit à 14 m pour placer le ballon dans le petit filet gauche)
1-2 Kimberley CAZEAU 49′ (Action partie de la droite avec Dumont pour Cambot qui talonne vers Lahmari dans l’axe et décale sur sa gauche pour Cazeau dans la surface qui ouvre son pied droit à 12 m pour le placer dans la lucarne au premier poteau)
1-3 Sarah CAMBOT 65′ (Bourgouin à droite met en retrait sur Lahmari à 20 m qui trouve à l’entrée de la surface qui place un ciseau du gauche de 15 m qui lobe Mainguy, le ballon terminant dans la lucarne gauche)
1-4 Laura BOURGOUIN 89′ (Ouverture de Cambot de la droite vers la gauche qui trouve Bourgouin, démarquée couloir gauche qui s’avance dans la surface, fixe Goetsch et du droit enroule le ballon à 11 m pour le placer au ras du montant gauche)
Avertissements : Nakkach 61′, Goetsch 70′, Bonet 77′ ; Dumont 45′
DFCO : Mainguy ; Goetsch, Trevisan, Cuynet, Bonet ; Nakkach (Bouillot 80′), Bussaglia (cap.) ; Lavaud, Declercq, Solanet (Barbance 66′) ; Carol Rodrigues
Banc : Chavas (G), Barbance, Bouillot, Stephen, Chaney, Daniel
ASJS : Munich ; Cissoko, Collin, Couturier, M’Bassidje ; Clérac, Tandia (cap.) ; Dumont (Bourgouin 61′), Lahmari (Da Costa 84′), Cazeau (Canon 71′) ; Cambot
Banc : Moinet (G), Da Costa, Canon, Bourgouin, Pingeon