Elles n’ont pas manqué de courage ni de force. Rentrer aux vestiaires sur le score de (0-0) en ne comptant aucune occasion significative lyonnaise à l’exception d’un superbe passe longue de Saki Kumagai sur Amel Majri (4′) sortie par l’héroïque Christiane Endler, dans la droite ligne de son mondial 2019 au capitanat du Chili. On peut qualifier cela de performance.
Quarante cinq minutes d’un jeu intense. Diani bouscule Selma Becha, lui imposant son âge et ses sélections. Hegerberg, du côté lyonnais, se fiche de son Ballon d’Or 2018, ne pensant qu’à s’imposer à la polonaise Dudek moins vive et à l’intelligence de la française Grace Geyoro.
Les filles se battent. Les faiblesses des unes sont compensées par un mental de fer. Le premier quart d’heure ne peut pas définir de qui est le champion ou le challenger. Amandine Henry le sent, elle accélère. Percute. Irène Paredes s’écrase sur Eugènie Le Sommer à la 11′, pas loin d’un pénalty. Saki Kumagai se transforme en archer, lançant sa troisième flèche dans le dos parisien (14e). Marie-Antoinette Katoto se jette sur le second centre d’Annah Glas (19′), manque d’impact face à Griedge MBock après sa superbe récupération haute sur une erreur de relance de Sarah Bouhaddi (21′). Ada hegerberg réplique en prenant le mètre d’avance sur Dudek pour placer un tir qu’Endler récupère (23′). Saki Kumagai finira cette série de coups donnés et reçus par un tir qui frôlera le poteau droit parisien (26′).
Personne ne sait qui gagnera ce match. Aucune ne lâche réellement. Le pas gagné par une équipe sera le contre qu’il subira ensuite.
Il faudra la sortie sur blessure d’Eugènie Le Sommer (32′) pour rendre ce match encore plus pimenté. Delphine Cascarino s’annonce. Sa prestation donnera raison à Olivier Echouafni. Un match bien trop près de la semaine internationale. Des joueuses blessées, Dzsenifer Marozsan sortira aussi sur blessure (72′) donnant une troisième fois le brassard lyonnais sur un dernier bras. Celui d’Amel Majri.
Le match se jouera sur une fatigue, une erreur. Un corner trop souvent donné. La capitaine lyonnaise, Dzsenifer Marozsan servira une Saki Kumagai excellente, buteuse à la 49′ (1-0) d’une tête puissante, laissant la quadra Formiga sur place. Fatiguée. Moins puissante et présente.
L’Olympique Lyonnais ouvre le score. Sans l’aggraver. Cela sera la seconde performance parisienne. Amandine Henry au micro de Jessica Houara d’Hommeaux, ex-parisienne et lyonnaise, annoncera le programme habituel lyonnais à la mi-temps. Marquer le premier but, après cela déroulera.
Si elles ont bien ouvert le score, pour autant elles n’ont pas déroulés. Dire qu’elles n’ont pas eu d’occasions seraient mentir. Hegerberg et Majri mettent à mal le côté gauche du PSG (59′), l’internationale norvégienne qui ne serait pas contre de prendre une nationalité lyonnaise si elle existait, offre un cadeau à la jeune Delphine Cascarino, peu en verve, pour trouver une transversale quand le but s’offrait. Quinze minutes plus tard, Amel Majri (73′) dépose un bijou de coup franc dans la lucarne parisienne, refusée par Christina ENdler, auteure d’un arrêt qui la placera au panthéon de la saison actuelle. Delphine Cascarino, houspillée par Ada Hegerberg pour ne pas être placée au second poteau, se réveille enfin et glisse un superbe tir ras de terre (82′) que Christina ENdler détourne sereinement en corner.
Effectivement l’Olympique Lyonnais a eu ses occasions pour aggraver la rencontre. Sauf que Christina Endler a été impériale. Une force sur laquelle les lyonnaises ont buté d’autant plus que la défense parisienne a su minimiser ses situations critiques qui sont la force lyonnaises.
Une qualité que l’OLympique Lyonnais se doit de reconnaître aux parisiennes. Un score qui ne bouge pas laissant aux parisiennes la possibilité d’une égalisation. Une possibilité encore plus présente, d’autant que Grace Geyoro se replace au milieu après avoir été le centre d’une défense à cinq qui gêné l’OL.
Lucy Bronze, bien loin de son niveau du Mondial, forme un mur sur lequel Sarah Bouhaddi s’écrase donnant la possibilité à Marie-Antoinette katoto de contrer une dégagement qui frôle la transversale lyonnaise. Kadi Diani bouscule la défense lyonnaise, prenant un rôle de leader du jeu offensif qui donne de l’espoir aux parisiennes. Un espoir qui aurait dû être une réalité quand Marie-Antoinette Katoto dépose son centre sur Ashley Lawrence, (76′). La canadienne, trop peu titulaire, ouvrant trop son plat du pied. Elle, diplômée en psychologie, devra faire sa critique pour trouver sa solution mentale et faire face à une situation nouvelle pour elle mais qui n’a rien d’exceptionnel dans le monde du football. Elle en a la capacité.
Le Paris Saint Germain a un fort motif d’espoir pour le retour. Elles ont fait trop d’erreurs de transmission pour qu’elles renouvellent cette prestation au retour. Sarah Dabritz, Formiga, Nadim doivent faire mieux. Huitema aussi. L’Olympique Lyonnais a un motif d’espoir au retour. Il n’est pas dans un jeu plus rapide, ilse trouve dans l’obligation du PSG de leur marquer deux buts pour prendre la tête au goal average. Avec Wendie Renard, cela sera plus difficile qu’avec Bucheman, moins certaine dans ses relances défensives.
L’Olympique Lyonnais prend la tête du championnat en gagnant légitimement son match sans faire perdre au PSG la possibilité d’y croire. (1-0), un score qui laisse des espoirs. RDV en mars 2020, dans quel état de forme individuel et collectif pour les deux équipes ? La réponse sera là.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Jean-Luc Vasseur (entraîneur lyonnais) :
« Je suis très satisfait du résultat. Nous sommes dans une période post-Coupe du monde très compliquée pour les organismes. Les filles ont donné tout ce qu’elles avaient, il faut le souligner, l’idée était qu’il y ait une belle fête du foot. Il y a un petit score. Nous avons dû serrer les coudes pour bien terminer, alors que Paris poussait et jouait son va-tout. À la mi-temps j’ai dit aux joueuses qu’elles avaient livré une bonne première période et qu’il fallait continuer, que cela allait s’ouvrir à un moment ou un autre, accompagner un peu plus les attaques, avoir plus de mobilité. En face, nous avons eu une belle équipe de Paris, qui a livré un grand match. C’est un résultat de grand match, 1-0, dans un stade avec beaucoup de public. »
Olivier Echouafni (entraîneur parisien) :
« C’est pas passé très loin et, en même temps, on se dit qu’on a une nouvelle fois perdu face à l’ogre lyonnais. La saison dernière, nous avions pris une correction (0-5, le 13 avril). Là, cela s’est joué sur des détails, un coup de pied arrêté. Le haut niveau, c’est cela. Mais nous aurions pu ramener un résultat nul sur la dernière situation, nous n’étions pas très loin. Une nouvelle fois, je vais revenir sur le calendrier, qui n’est pas adapté, quand je vois les blessures à Lyon et Paris. Les trois quarts des filles sont rentrées (des rassemblements avec leurs sélections) jeudi, après de longs trajets. Cela s’est vu ce soir sur le plan technique, car il y a eu du déchet des deux côtés. Cela a basculé sur un coup de pied arrêté. D’habitude, c’est Wendie Renard, là, c’est Saki Kumagai. Si Lyon est la meilleure équipe du monde, nous ne sommes pas très loin derrière. »
Samedi 16 novembre 2019 – 17h30
LYON – PSG : 1-0 (0-0)
Décines-Charpieu (Groupama Stadium) – 30 661 spectateurs
Arbitre : Victoria Beyer
But :
1-0 Saki KUMAGAI 49′ (Corner de Marozsan depuis le côté droit qui trouve Kumagai à 10 m qui prend le dessus sur Formiga pour placer une reprise de la tête au premier poteau)
Avertissements : Formiga 47′, Paredes 58′, Huitema 85′
OL : Bouhaddi ; Bronze, Buchanan, Mbock, Bacha ; Kumagai, Henry, Marozsan (cap.) (van de Sanden 77′) ; Le Sommer (Cascarino 33′), Hegerberg, Majri
Banc : Weiss (G), Christiansen, van de Sanden, Greenwood, Parris, Cascarino, Cayman
Suspendue : Renard (Lyon)
PSG : Endler ; Glas, Dudek, Paredes (cap.), Morroni ; Geyoro, Formiga (Diallo 75′), Däbritz ; Diani (Huitema 75′), Katoto, Nadim (Lawrence 68′)
Banc : Kiedrzynek (G), Cook, Diallo, Lawrence, Saevik, Périsset, Huitema