Dans le football féminin de cette décennie, le PSG est le club concurrent de l’Olympique Lyonnais. On se doit de présenter la section féminine dans un coude-à-coude potentiel aux lyonnaises, à la recherche d’un des trois titres en jeu dans le passé (Championne de France, Coupe de France et Coupe d’Europe) et d’un quatrième prochainement avec la création du Trophée des Championnes (21 septembre 2019 à Guingamp) où les deux équipes vont s’affronter.
Si pour l’instant la récolte est difficile avec une Coupe de France gagnée en 2018 pour le PSG, il faut dire que l’adversaire est rude. Treize titres nationaux consécutifs, six coupes d’Europe dont quatre de rang, sept Coupes de France acquises récemment.
Limiter le PSG a cette situation statistique serait juste pour ceux qui découvrent le football féminin mais insuffisant pour les autres qui le connaisse un peu mieux. A bien y réfléchir, le Paris Saint Germain a une caractéristique particulière, il a fait progresser bon nombre de joueuses quand l’OL a surtout maintenu au haut niveau des joueuses maintenant confirmées.
Dans le passé récent
La première progression qui me vient en mémoire fait référence à un passé récent. Celle de Sabrina Delannoy, capitaine historique du club de la capitale qui avait un jeu très en retrait, dans la lecture, un peu à la Beckenbauer et qui, a 27-28 ans, est passée à un jeu rugueux, très près de son adversaire, lui confirmant une place acquise sur le tard en EDF (39 sélections). Eugènie Le Sommer doit se souvenir de ces combats quand Farid Benstiti avait placé la défenseuse centrale sur la droite. C’était physique et totalement différent.
Dans ce PSG nouvellement professionnel, Aurélie Kaci et Kenza Dali avaient explosé au milieu et Jessica Houara d’Hommeaux s’était transformée en latérale droite, titulaire chez les Bleues ensuite pour une bonne soixantaine de sélections (64). Des joueuses dont le statut avait changé quand Laure Boulleau (65 sélections) maintenait sa présence sur le côté gauche, apprenant à gérer les retours sur ses montées constantes, à gauche.
Sur le groupe actuel
Sur le plan de la formation, Perle Morroni (21 ans), latérale gauche appelée une fois dans le groupe des A pour le découvrir, obligée à se désister sur une blessure, est maintenant titulaire à gauche dans la lignée des latérales gauches françaises. Grace Geyoro (22 ans) fait partie du groupe des 23 du mondial et des Bleues pour l’avenir. Proche d’une place de titulaire. Marie-Antoinette Katoto (20 ans) a explosé depuis deux ans. Seconde au classement des buteuses de 2018, première devant Ada Hegerberg de l’OL en 2019. Voilà des réussites parisiennes qui touchent les A de l’Equipe de France.
Ce sont des joueuses qui ont progressé.
Mais la force du PSG est pour moi dans la progression de celles qui viennent d’autres clubs. La première à citer n’est autre que Kadidiatou Diani (25 ans, 53 sélections). Au Paris FC (ex-Juvisy), on ne savait pas réellement si elle fournissait le minimum comme une élève du 94 qui vise le 10,1 comme performance et s’interdit le 9,9 comme contre-performance ou si c’était son niveau. Balançant entre potentiel et promenade.
Aujourd’hui la parisienne depuis 2017, après deux années au PSG, est passée à un niveau international qui justifierait d’une arrivée dans les Top européens des honneurs du football. Puissance, vitesse, jeu avec les autres. Intentions dans les demandes et les passes. Forces dans les décisions. C’est du simple au double par rapport à ce qu’elle produisait avant le PSG. Incontournable en Bleue. Une future référence dans le jeu.
Eve Perisset (24 ans, 18 sélections). Venue au PSG en 2016, réserviste à l’OL, amenée par Patrice Lair et qui dans l’année, a gagné ses galons d’internationale A chez les Bleues. Titulaire dans le groupe parisien, elle porte même le brassard de capitaine et devient rapidement une leader dans le vestiaire. Une progression dans le football mais aussi dans l’expression de sa personnalité qui lui a fait gagner en confiance.
Irène Paredes (28 ans, internationale espagnole) est arrivée au PSG en 2016. Au lendemain de la finale européenne perdue par le club parisien face à Frankfort. Partie de l’Atletic Bilbao, club basque espagnol sans référence pour justifier d’une place de titulaire. Depuis, elle porte le brassard parisienne cette année, et celui de l’équipe d’Espagne qui a joué le Mondial 2019 en bousculant les USA en 1/8e de finale. Une joueuse qui a progressé avec le PSG.
Katarzyna Kiedrzynek (29 ans, internationale polonaise) est arrivée au PSG en .. 2013. Troisième gardienne avec un prénom que Farid Benstiti n’arrivait pas à citer. L’envie de réussir pour une polonaise lorsque la Pologne n’existe pas en football féminin. Depuis, parisienne de sang et de coeur. Une progression constante dans ses débuts pour maintenant se maintenir à un niveau, limitée peut-être par la volonté parisienne d’avoir deux gardiens de même niveau, chez les garçons comme pour les filles.
Ashley Lawrence (24 ans, internationale canadienne) au club depuis janvier 2017, a confirmé ses galons d’internationale avec le PSG. Constante et excellente dans toutes ses interventions, la joueuse maintient sa performance. Elle a peut-être des pistes de performance à chercher en ouvrant son jeu vers d’autres directions.
Il reste à des joueuses comme Léa Khelifi (20 ans), Lina Boussaha (20 ans), Sandy Baltimore (19 ans), Annahita Zamanian (21 ans), Jordyn Huitema (19 ans) et les autres à réaliser leurs progressions et on comprend Aminata Diallo, qui a besoin de jouer pour réaliser la sienne.
La caractéristique du PSG actuel. Pour moi. Derrière l’argent, il y a la progression.
William Commegrain Lesfeminines.fr