Wolfsburg. Nilla Fischer, argent aux JO 2016 de Rio.
Nilla Fischer (34 ans) est l’exemple même de ce qu’a été le football féminin. Un sport de haut niveau pratiqué par beaucoup de femmes LGBT, vie commune et déplacements incessants amenant à un partage d’émotions qui ouvre à la féminité partagée. Ce qui a été autrefois, un silence de confession, est une réalité que la suédoise de 34 ans, n’a aucun mal à assumer. Ayant même porté le brassard de capitaine, en le transformant aux couleurs arc-en-ciel, drapeau de la communauté LGBT. Mariée avec Mariah Michada, sa coéquipière, depuis peu.
On ne sait si tout cela l’a rendu épanouie ou bien l’excellent Euro 2013 qu’elle avait fait avec la Suède à domicile (3e) qui lui a ouvert les portes de l’Allemagne, alors meilleur championnat féminin européen voire mondial, mais depuis son arrivée à Wolfsburg, elle fait partie des onze joueuses internationales que tout le monde connaît. Si on doit passer l’examen de ce sport sous une forme de récitation.
Inamovible au coeur de la défense du champion Allemand, n’ayant manqué que quatre matches sur les 22 que proposent chaque saison de Bundesliga depuis cinq ans (2013-2017), soit un taux d’absence (3%) qui ferait pâlir de jalousie le premier DRH d’une multinationale, elle est celle qui a réduit le score au Groupama mercredi dernier, mettant l’Olympique Lyonnais dans l’obligation de passer aux multiplications (un but à l’extérieur compte double) alors que le score de (2-0) ouvrait aux féminines lyonnaises la 1/2 finale européenne.
LGBT, mariée, capitaine, féministe et toujours performante. Voilà comment pourrait être résumée Nilla Fischer, suédoise de nationalité, allemande de coeur. Attention à elle, elle sait exactement qu’elle ne peut plus tout faire mais, elle sait autant, qu’elle pourra encore faire ! Tant que l’arbitre n’aura pas sifflé les trois coups stridents, synonymes de la fin d’un match. Là, européen.
Une joueuse comme cela vous marque un but qualificatif à la 94′ sans se poser une seule question. Même en étant défenseur centrale.
Olympique Lyonnais. Wendie Renard, multi-titrée en club. Dans l’attente avec les Bleues.
De l’autre côté, au même poste de défenseur centrale, se trouve Wendie Renard. Sous les couleurs lyonnaises. Seulement 28 ans et un palmarès en club cinq fois supérieur à celui de la suédoise. Un palmarès si conséquent avec 12 titres de Championnes de France, 6 Coupes de France et 5 titres européens que les non-habitués du football féminin pensent qu’elle a déjà plus de 30 ans. Il faut dire qu’elle a toujours été là quand l’OL a gagné !
Qui peut imaginer la grande martiniquaise d’1m87, souvent la plus grande joueuse des compétitions internationales qu’elle a à jouer, autrement que sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais ? Inimaginable !
Si Nilla Fisher joue avec le féminisme au corps, Wendie Renard est née pour faire de la performance. C’est son crédo. D’autant et encore plus quand elle est sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais.
Voyez les statistiques de folie. Depuis 2007, elle n’a perdu que cinq fois en championnat ! Soit 12 saisons, à raison de 22 matches par saison, ce qui donne un total de 264 matches. Un petit 2%. Le dernier, c’était contre le PSG au Camp des Loges, juste avant Noël 2017. En coupe d’Europe, avec une finale 2010 et 2013, voilà deux défaites. Puis deux éliminations prématurées en 2014 et 2015 par le PSG, on obtient quatre défaites. Le reste est fait de titres (2011, 2012, 2016, 2017, 2018). Soit quatre défaites sur 9 épreuves. Cinq matches par saisons. 90% de succès, un peu moins de 10% d’échecs.
Avec ces chiffres vous comprendrez la caractéristique que j’ai retenu de la capitaine lyonnaise, qui comme Nilla Fisher, a été une des buteuses de ce quart qui emmènera le vainqueur en finale ? Elle a une volonté incroyable de gagnante. Elle sait se transcender pour gagner. En football féminin, c’est rare. Les américaines sont comme cela. Amandine Henry l’a déjà montré à l’Euro 2017 et au Canada 2015. Les autres joueuses jouent et il y a celles qui se transforment.
Née à Schœlcher en Martinique, un nom bien germanique porté par un homme politique et journaliste français du 19e siècle (1804-1893) qui lutta contre l’esclavage, elle en a gardé la détermination pour l’utiliser dans le sport de haut niveau. Là, le football.
A l’Ol depuis 2006, payée comme une Reine, sous les couleurs lyonnaises, elle se transforme en lionne.
Sans jeu de mots. Et là, elle est capable de pousser son équipe à faire l’exploit. Non pas tant pour son envie de gagner mais surtout le fait qu’elle ne peut pas accepter la défaite sous les couleurs lyonnaises. Comme une forme d’éducation. De principes et de valeurs.
En ce sens, Wendie Renard est unique. Un mental qui doit faire l’orgueil de sa mère quand on connait l’exigence des mères antillaises.
William Commegrain lesfeminines.fr
1/4 de finale retour : Wolfsburg / Olympique Lyonnais. 18h15 mercredi 27 Mars. (Aller 2-1 pour l’OL).
Dernières news. Voici les dernières nouvelles de Wolfsburg d’après Gerd Weidemann :
« Lena Goeßling (enrhumé) on se fait des soucis et on espère que c’est un rhume léger, Sara Gunnarsdottir n’a point joué dimanche, Pernille Harder et Ewa Pajor – pas titulaires, mais ont joué comme remplacantes. Sur le banc, mais pas utilisées: Babett Peter et Claudia Neto. »