Quelle est la surprise de cette saison 2018-2019, bien entamée puisque la trêve s’annonce après la 14e journée pour 22 matches à réaliser ? Un balayage précis comme rapide des statistiques des quatorze matches effectuées pourraient donner une liste de cinq à six joueuses, dès lors que l’on précise qu’il y a d’autres listes : celle des confirmations et des déceptions.
N’allons pas chercher des pépites. Mot galvaudé et sur-utilisé ces dernières années. Un excès de compliments données à toutes lui retirant toute sa qualité et son authenticité, d’autant que pour cette saison, tout le monde est monté d’un cran mais personne n’a surnagé, éternellement au-dessus des autres. Peut-être Wendie Renard est un cran au-dessus. Impressionnante dans son égalisation face au PSG dernièrement (1-1). Amandine Henry avait eu autant d’impact sur sa tête égalisatrice dans un Euro 2017 (1-1) très mal parti contre l’Autriche.
Là vous trouverez un choix de joueuses qu’on attendait pas à pareille fête et qui ont maintenu leur performance sur les 14 matches de la saison de D1F.
Léa Declercq, essentielle à Dijon
J’ai bien aimé Lea Declercq, avec ses 14 matches pour 6 buts. La joueuse de 23 ans sort de plusieurs saisons de galères, au PSG comme au Paris FC où ses temps de jeu ont été faméliques suite à des blessures et pas assez conséquents pour qu’une milieu de terrain comme elle puisse prendre confiance dans ses possibilités. Là, elle est présente dans le jeu de Dijon et apporte un influx significatif quand bien même les bourguignonnes se bloquent dans le dernier tiers du classement de la D1F, au risque d’un combat décisif pour le maintien. C’est une bonne surprise je la mettrais troisième.
Adelie Fourré, buteuse de 20 ans, explose à Guingamp.
Ex-aequo, je mettrais Adelie Fourre de l’EA Guingamp. Formée depuis son plus jeune âge sur les terrains de Saint Brieuc, et bien que ses statistiques de la saison dernière ait été très correcte (19 matches, 11 titularisations, 1 but), la jeune joueuse de 20 ans est essentielle à la réussite de Guingamp cette année, avec déjà ses sept réalisations pour 14 matches de joués. Trois fois buteuse pour arracher le nul contre Dijon et Soyaux, elle compte dans le total breton qui les ont porté dans la première moitié du classement. Une attaquante qui sait tirer parti des matches.
Marie-Charlotte Léger renait à Fleury
En second, je trouve – et je ne dois pas être le seul – que Marie Charlotte Léger (22 ans), sans véritable temps de jeu à Montpellier depuis trois saisons hors la première (20 matches, 14 titularisations et 11 buts) a réussi son pari en se faisant prêter au FC Fleury 91. Ses statistiques parlent pour elle avec 13 matches de joués pour 11 titularisation et 6 Buts. Mais plus que ces chiffres, elle a trouvé dans le jeu de Fleury, la complémentarité du sien qui l’a fait jouer, tête baissée en percussion de son adversaire, pour lui mettre un KO technique. Fleury bousculé, a « un taureau » dans son effectif qui est capable de partir balle au pied pour transpercer en contre les lignes adverses. L’ex-capitaine de l’EDF des 20 ans, avait déjà ce style à cet âge. Elle l’a juste retrouvé, à l’idéal pour les joueuses de l’Essonne. A cet titre, elle est une très bonne surprise, influente pour ses nouvelles couleurs.
Linda Sällström, une inconnue qui performe en France.
En premier, pour ma part, la plus grande surprise de cette saison est la performance de Linda Sällström avec le Paris FC. Totalement inconnue, la joueuse de 30 ans, finlandaise en 4e année de médecine, est partie du fin fond de la Suède, dans un championnat professionnelle sans vitesse (Linköping et Vittsjo) qui oblige les natives du Nord de L’Europe à s’expatrier dans les pays du Sud, pour réussir en quatorze matches à planter 9 buts avec 1 seul doublé.
La joueuse, pistée par le Paris Saint Germain est finalement tombée dans l’escarcelle de son voisin, peu habitué à intégrer des joueuses étrangères et sans modèle spécifique à cet effet. L’internationale finlandaise a montré des qualités d’adaptation rares et à justifier d’une performance au sein d’une équipe qui se situe maintenant en milieu de tableau de la D1F (5V, 3N, 6D), entre la quatrième et la sixième place.
Une réussite d’autant plus conséquente « qu’elle a subi trois ruptures des ligaments croisés, pour un arrêt de plus 3 ans dans une carrière qui l’avait amené à jouer dix saisons en Suède », tel qu’elle s’en était confiée au Parisien.
Une joueuse atypique qui doit son succès à « un coffre » impressionnant. Etant sur tous les ballons à défendre, elle se trouve toujours ensuite dans la surface adverse pour reprendre une balle qui traîne. Sans son physique, cette joueuse n’est pas la même. Avec ce physique, elle est redoutable car armé d’une confiance évidente dans sa possibilité de mettre le pied comme il faut, là où il faut. Très rarement en contre, toujours placée. Neuf buts dans la même veine. Une marathonienne de défense, un renard dans la surface.
A voir en championnat, car elle ne sera pas au Mondial 2019. La Finlande a fini troisième de sa poule de qualification, derrière l’Espagne qualifiée et l’Autriche.
William Commegrain lesfeminines.fr