FRANCE (6-0) CAMEROUN. La seconde rencontre d’Octobre pour les Bleues se conjuguait à la nouveauté et au parfum de la différence. La France, 4e FIFA d’un classement que certains trouvent à discuter mais qui a le mérite d’exister rencontrait, pour la première fois de son histoire, le Cameroun au Stade des Alpes à Grenoble, ville hôte de la prochaine Coupe du Monde (7 Juin-7 Juillet).
13 mois après les débuts de Corinne Diacre
Des camerounaises, comme toutes les équipes féminines où le football est fait d’initiatives individuelles plus que de décisions structurelles (*), sont classées loin dans la hiérarchie mondiale (49e place FIFA) faute de matches internationaux à faire notamment contre des équipes européennes plus huppées. Un univers de différence, à l’instar du premier match d’intronisation comme sélectionneuse de Corinne Diacre face au Chili (40e FIFA, septembre 2017) qui s’était terminé sur le score difficile de (1-0).
Une première mi-temps sans parfum
Là, les vice-champions africaines de 2016, n’ont pu résister qu’une seule mi-temps (2-0) sans pour autant que les Bleues de Corinne Diacre dans un système à quatre défenseurs associés à un losange au milieu, n’aient réalisé une grande première prestation.
Des réalisations qui ont été faites après la première demi-heure, par Griedge M’Bock (36′), finissant seule face au but vide, le coup franc d’Eugènie Le Sommer que le poteau avait repoussé. Un 73e but avec les Bleues qui se refusait à la capitaine du soir, en substitution de la blessure claviculaire d’Amandine Henry, « le seul point noir de ce rassemblement » du point de vue de Corinne Diacre. Kadidiatou Diani, transformée depuis son intégration au PSG, assurant un second but avant la pause (44′) sur un corner déposé par Gaetane Thiney. Réalisation d’une tête croisée. Un geste pas courant de la part de la Vitryote.
Un second acte marqué par la différence
Le second acte sera plus dynamique avec un doublé de Kenza Dali (54′ et 60′), perdue pour le football en 2016, retrouvée par Corinne Diacre en 2018 et qui officie à Dijon, après être passée par le PSG, l’OL, Le Losc. Deux buts de pleine confiance dont l’un fera le bonheur des aficionados du football féminin. Un tir excentré hors de la surface qui va se nicher sous la transversale (54′). Quant au second (60′), il est une de ses signatures. Un tir excentré qui va chercher une diagonale à ras de terre pour trouver les filets.
Le doublé de la dijonnaise qui aura suivi un troisième but français d’une superbe tête maitrisée d’Eugénie Le Sommer sur un centre particulièrement bien senti techniquement de Marion Torrent (Montpellier), l’un des soldats de Corinne Diacre depuis qu’elle est aux commandes de la sélection.
Le 73e but de la bretonne, « meilleure joueuse du match » pour la sélectionneuse, à quelques encablures du record français détenu par Marinette Pichon (81). Une forme d’interrogation à sa non-sélection dans la short-list (15) du futur Ballon d’Or féminin pour celle qui a marqué … au moins une fois dans les sept derniers matches de l’EDF, soit une performance tenue et maitrisée de huit mois ! Sans rappeler la cinquième Coupe d’Europe gagnée avec l’OL. Enfin, les Awards appellent à l’injustice, c’est ce qu’il fait qu’ils en deviennent connus.
Le match se terminera sur une percée dans la surface d’Emelyne Laurent, qui doit voir cette seconde sélection consécutive comme une médaille. Rares sont les joueuses offensives à avoir joué deux matches consécutifs pour leur baptême avec Corinne Diacre, autrement qu’en devenant ensuite membre du groupe.
Griegde M’Bock n’est pas dans cette interrogation. La jeune joueuse de 23 ans, forte de 46 sélections en Bleues et des campagnes du Mondial 2015, JO 2016 et Euro 2017 se pose en « cadre potentielle ». Comment voir autrement sa main sur le ballon pour prendre le pénalty offert par sa coéquipière lyonnaise et réaliser un doublé qui aurait pu être un triplé si Kenza Dali s’était mise à l’office.
Certainement un pas qu’elle devra faire dans le futur pour s’affirmer comme titulaire potentielle. Avec un doublé, elle a le droit à la parole, à l’évidence.
William Commegrain lesfeminines.fr
(*) La moitié d’une équipe camerounaise qui n’a pu arriver en France que le matin même du match, atterrissant à Paris pour faire 600 kms dans l’urgence afin d’atteindre Grenoble. Les sélectionnées jouant au Cameroun ayant dû attendre leurs visas, faute de les avoir déposé plus tôt au Consulat de France.
La fiche du match
Le mardi 9 octobre 2018 à Grenoble (stade des Alpes), match international amical
France bat Cameroun 6-0 (2-0)
Arbitre : Désirée Grundbacher (Suisse).
Buts : Mbock Bathy (36e, 88e sp), Diani (44e), Le Sommer (47e), Dali (54e, 60e).
Avertissement : Abena (65e) pour le Cameroun.
France : Bouhaddi – Torrent, Mbock Bathy Nka, Renard, Karchaoui – Geyoro, Bussaglia (Clemaron 77e) – Diani (Laurent 82e), Thiney (Dali 46e), Le Sommer (C, Bilbault 76e) – Gauvin.
Sél. : Corinne Diacre
Cameroun : Ngo Ndom – Ejangue Silik, Meffomettou, Manie (C), Leuko – Ngo Ndoumbouck, Ngock Yango (Ngono Mani 85e), Zouga (Abena 59e) – Nchout Ajara (Ewole Ndolo 84e), Enganamouit (Ngo Mbeleck 46e), Akaba Edoa (Feudjio Tchuanyo 46e).
Sél. : Joseph Ndoko.