Quand une femme se transforme en Femme, ce n’est pas la même chose. Tous les hommes et les femmes le savent. Ettie, fille de footix, venue d’une planète éloignée dont l’oxygène est le coeur, avec l’insolence et ses certitudes de ses vingt ans, »facétieuse » et « malicieuse » me diront Brigitte Henriques et Sabrina Delannoy, son ambassadrice. Une jeune femme prête à lancer la tendance « femme épanouie, bien dans ses baskets à jouer au foot », sera la conclusion de la vice-présidente de la FFF, heureuse de cette vérité, si difficile à construire que de pouvoir le dire aussi simplement, est déjà le signe d’une victoire.
Ettie, 20 ans, heureuse du patrimoine laissée par Footix en 1998 avec cette étoile qui brille mais prête à se créer sa propre Histoire. Pleine de vies et d’envies. Se sachant belle à l’intérieur comme à l’extérieur. Amie des « petits garçons et petites filles » qui trouveront en Elle ce qui fait la force de la beauté : la confiance.
Sabrina Delannoy, qui vient juste de quitter le rectangle vert ne dit pas autre chose : « Footix, j’avais 12 ans. Eux connaitront Ettie. Je suis ravie de pouvoir promouvoir l’image d’Ettie. Transmettre ces valeurs là aux jeunes filles et garçons qui vont connaître la Coupe du Monde 2019. »
Au pied de la Tour Eiffel, dans ce lounge du Musée de l’Homme, ses créateurs sont là. Fiers de voir qu’elle plaît. Eux et Elles qui portent en eux une mission, une envie, un optimisme, un sens positif qui accompagnent leurs pas pour -faire ce qu’il faut afin de sortir des codes habituels-, tout en ne s’éloignant pas du mot « héritage ». A prendre avec le passé de Footix et à laisser comme une ligne de Vie, après 2019 avec Ettie.
Football féminin, Univers de femmes. Souvent, les bâtisseuses. De ce que seront les enfants.
L’occasion de faire le point avec Brigitte Henriques, vice-présidente de la FFF. Au coeur de cette Coupe du Monde, pour l’avoir obtenu de main de maître.
Lesféminines.fr Cette coupe de monde, plus elle approche plus elle devient intéressante et tentante !
Brigitte Henriques.Vous savez à quel point je suis contente que la France organise cette Coupe du Monde. C’était inespéré il y a quelques années, on n’aurait jamais cru que notre pays puisse organiser un événement d’une telle ampleur pour les filles. Ca prend forme. Ettie, d’ailleurs, incarne le symbole de cette Coupe du Monde. Evidemment, il y avait déjà la charte graphique, les logos mais maintenant on passe à un personnage vivant.
Lesfeminines.fr Quelle magnifique Histoire que cette jeune étoile qui vient de l’Espace.
Brigitte Henriques. C’est l’héritage de la Coupe du Monde 98. Il y a de la réussite et de la joie que Footix incarnait mais Ettie incarne d’autre choses. L’évolution de la discipline en France car aujourd’hui toutes les jeunes filles peuvent jouer. Regardez comme elle est épanouie Ettie ! On a voulu qu’il y ait de la joie, qu’elle soit audacieuse, facétieuse, et qu’elle montre son épanouissement à pouvoir jouer au football et être accueillie dans un club. Elle incarne toute cette réalité et aussi une fête populaire où nos stades vont être remplis et tout le monde va pouvoir s’identifier à elle et c’est cela qui est est magnifique dans ce qu’elle incarne.
Lesfeminines.fr Quelle est l’émotion que vous retenez de sa création et de son Histoire ?
Brigitte Henriques. C’est l’Histoire que le Comité local de marketing et la FIFA ont choisi. J’ai tellement vécu cela dans ma génération quand on voulait jouer au foot. C’était tellement compliqué. On était considéré comme des garçons manqués, on ne trouvait pas de club pour s’inscrire. En étant enfant, je ne comprenais pas bien même si je n’ai été jamais révolté.
Quand ils ont présenté l’Histoire d’Ettie, la fille de footix qui avait gagné la Coupe du Monde. Cela a été comme une libération du passé. Un lancement vers le futur. Avec maintenant une jeune fille qui ne se pose plus la question de jouer car elle joue et trouve un club et au-delà de cela, ce que j’aime bien c’est que ce n’est pas seulement une plante verte qu’on va aller mettre dans un stade. Elle est très vivante, très féminine, elle fait rire. Sur le plateau de LCI, elle a fait rire tout le monde.
C’est « je suis très bien dans mes baskets, très épanouie, je le montre et je revendique cette liberté qui est celle de jouer au football. » C’est juste fabuleux ce qui se passe pour nous les femmes de pouvoir jouer au football comme cela. Affirmer notre passion. C’est simple.
Lesfeminines.fr Ettie incarne donc le futur, et surtout son futur qu’elle prend d’ailleurs en mains.
Brigitte Henriques. Ettie incarne l’aboutissement de tout le chemin parcouru aujourd’hui pour la reconnaissance de notre discipline. Incarné par Noel Le Graet qui a voulu changer les choses et a donné les moyens aux différentes équipes qui ont travaillé sur le dossier du football féminin pour passer à une autre dimension.
On a encore beaucoup de chemin à faire, on en est encore qu’à la moitié mais ce que j’aime dans Ettie, c’est qu’elle représente tout le chemin parcouru et je pense qu’à la Coupe du Monde 2019, -je suis certaine- avec l’héritage que l’on va laisser, en terme d’infrastructure pour les clubs qui veulent ouvrir des sections féminines, pour les clubs qui en ont déjà, des vestiaires qui vont être financés, des terrains, du matériel, des formations, éducateur, éducatrice, dirigeantes.
Après 2019, on se rappellera d’Ettie comme on s’est rappelé de Footix.
Lesfeminines.fr Quelle implication du Comité Local d’Organisation en symbiose avec la FIFA d’ailleurs. La surprise et l’émotion sont au rendez-vous.
Brigitte Henriques. Les gens qui composent le comité local d’organisation sont divers.Certains sont détachés pendant deux ans sur l’organisation par la fédération. Ils avaient vécu 2011 jusqu’à 2017. Du coup, ils se sont bien rendus compte que c’est devenu une mission pour la fédération de développer le football féminin. Grâce à l’organisation de la Coupe du Monde cela donne encore plus de sens.
Lesfeminines.fr Créateur du concept et de l’Histoire en lien avec la FIFA, on dépasse la notion de travail pour être proche de celle de mission.
Brigitte Henriques. Ils se savent utiles car ils voient bien qu’on a fait du chemin mais qu’il en reste à parcourir. 18.000 clubs pour 9.000 qui accueillent des féminines, c’est bien mais on va faire mieux. Pour eux c’est gratifiant car ils savent que cette mascotte elle va forcément produire des déclics chez des jeunes filles qui veulent jouer. Donner envie aux gens de venir voir des matches. Et aux clubs de créer des choses.
Alors, c’est une belle histoire au quotidien, et tout cela n’est pas rien. Vous avez des salariés qui pour eux -ce qu’ils font a réellement du sens-. Au-delà, plus qu’un métier, c’est une mission. Et c’est pareil pour moi. Je sais très bien que mon travail est une mission depuis le début. Et de voir -tous et toutes- qu’on implique les autres à la même cause que la nôtre, c’est énorme !
Lesféminines.fr Cela dépasse l’organisation. C’est en train de devenir une belle aventure humaine.
Brigitte Henriques. Ettie incarne cette aventure humaine, elle a une mission aussi. C’est le message que j’ai voulu passer à nos territoires hôtes. Ce n’est pas qu’un événement pour les neuf villes hôtes, mais aussi une action sociale et sociétale à construire. Cela allait faire bouger les lignes, bien évidemment sur la mixité, mais pas que. Il fallait que cela soit un levier pour les politiques publiques.
En 2016, quand on a fait le premier séminaire des villes hôtes, c’est cette vision là que j’ai portée en leur disant, ne vous trompez pas ! Ce n’est pas que 52 matches que l’on va organiser, pour vos territoires, c’est juste quelque d’énorme. Il va y avoir un milliard de personnes devant leurs téléviseurs. Cela va booster vos territoires et les valoriser. Et si vous vous fixez des objectifs sur vos politiques publiques, cela va être un vecteur d’accélérateur incroyable.
Ils l’ont très bien compris et Ettie va être au service ce cela. C’est elle qui va promouvoir la Coupe du Monde. Un véritable outil de promotion. Cette mayonnaise a pris.
Ils ont tous joué le jeu. C’est juste extraordinaire ce qu’ils ont imaginé et prévu de faire. Reims, sur leur problème de quartier. Le Havre en terme de santé avec une population à rendre plus sportive. Valenciennes, nous a juste dit : cette coupe du monde va nous permettre de redonner du sourire à nos valenciennois !
La Coupe du monde pour les femmes va permettre de redonner du sourire aux habitants aux valenciennois …. Alors, ouahh, j’aime trop mon boulot et ce que je fais ! (Grand sourire).
Brigitte Henriques, Femme épanouie, bien dans ses baskets, qui a joué au football et tout juste un peu plus de 20 ans.
William Commegrain lesfeminines.fr