En ce samedi apres midi, le froid couvre Charlety et les 1.500 spectateurs de ce Paris FC – Paris SG, première formule de la nouvelle histoire de l’ex-Juvisy apprennent à distinguer à l’oreille le chant des supporters d’un P-A-R-I-S quand l’autre groupe prend la décision de chanter la capitale, en entier.
Ces histoires de nom, de départs, les joueuses n’en ont cure. C’est bien d’un derby dont il s’agit, d’un tour de coupe de France qui éliminera l’autre pour un prochain rdv dans neuf mois, et de deux équipes qui savent que la décision se fera certainement sur un détail.
Le Paris FC impose sa patte dans les cinq premières minutes avec une Gaetane Thiney, chef d orchestre, venant toujours se proposer pour recevoir un ballon qui lui est donné. La jeune Bourdieu butera contre l’internationale Irène Paredès sur un premier tir quand Camille Catala laissera échapper une balle de la tête sur un service de Gaetane Thiney (5′).
Ce seront les deux moments précieux du Paris FC, dévolu à une défense à cinq (Declercq, De Almeida, Butel, Tounkara et Cascarino). Difficile dans ces conditions de pouvoir mettre du danger dans la partie du PSG, ce que pourtant elles s’essayeront, en allant chercher le ballon plus haut, mais trop peu souvent pour pouvoir nous faire croire à l’opportunité d’un ou plusieurs buts dans les 90 minutes du temps de jeu.
A l’inverse, cette défense renforcée posera de nombreux problèmes au Paris SG qui, jusqu’à la 80′, voyait le score rester vierge et les espoirs parisiens augmenter d’autant quand le doute des filles du PSG pouvaient graduellement monter.
Les points forts du PSG
Avant l’ouverture de cette marque, tout l’impact offensif parisien avait été construit par Kadidiatou Diani, incroyable de protection de la balle pendant les 88′ de sa présence sur le rectangle vert. Faisant vivre le pire aux deux latérales du PFC, Estelle Cascarino et Léa Declercq, prise par l’impact physique de l’internationale française, de ses tentatives réussies de double contact, même arrêtés, pour prendre le mètre d’avance, dès ses premières impulsions. L’ex-joueuse de Juvisy a pris une dimension nouvelle et conséquente depuis son arrivée au PSG.
C’est ce qui fera la différence entre les deux camps avec la maitrise d’Irène Paredes. Lorsque, à la 80′, elle est magnifiquement servi par Eve Perisset -dont on peut se demander son absence en EDF – sur un coup franc inutile au trente cinq mètres, l’internationale espagnole contrôle sa tête pour lober la gardienne du PFC, Karima Benameur et grandement soulager le PSG pour ce 1/16e de finale de Coupe de France (0-1, 80′).
C’est Marie-Antoinette Katoto, souvent buteuse contre le Paris FC, qui doublera le score (81′), elle qui avait réussi à mettre le feu à la 11′, pour un centre en retrait que Marie-Laure Delie anticipera à l’excès.
Le reste du match ne fut que combat, mais très pauvre en occasions où chacune des joueuses a commencé à vouloir exister pour ensuite essayer d’apporter une différence, mais pas assez pour qu’elle finisse au fond des filets. Souvent, sur les côtés pour le PSG, repris par une défense attentive et nombreuse, des deux côtés (Article du Parisien)
Un match fermé, de plus en plus fermé.
Au bilan, le match a confirmé que le jeu féminin est devenu un jeu masculin (1 seul tir cadré dans la partie en dehors du but) où les profondeurs se font sur les côtés, souvent à l’excès et mettant en valeur, pour le Paris Saint Germain, la nécessite d’avoir une avant-centre plus impulsive qui finalise les actions. Du côté des jaunes (maillot extérieur) on notera que Grace Geyoro n’ose toujours pas aller au bout de ses actions de contre et que Marie Antoinette Katoto aime un peu trop le duel, ratant l’opportunité de tirs immédiats nécessaires à la palette d’une attaquante.
Pour le Paris FC, Gaetane Thiney reste la seule joueuse capable de faire souffler le public et le banc adverse. Mais il est impossible de lui demander de tenir tout le match sur sa performance. Les balles derrière la défense ont été trop mal données pour être inquiétantes, à l’inverse, le Paris FC est bien meilleur offensivement en jouant haut. Les filles trouvent plus de décalages et de solutions. La défense du PFC a tenu mais a manqué de quelque chose, offensivement et défensivement, pour poser de vrais problèmes au PSG. Une défense encore trop jeune dans ses montées, pas assez armée de confiance pour aller au bout de ses actions.
Pour le reste, le match a été intense et les filles du PFC doivent se demander les raisons de leurs défaites quand celles du Paris Saint Germain savent pour quelles raisons, elles ont gagné : ne pas avoir pris de buts et avoir assez de main mise sur la rencontre pour se dire, qu’avec le temps, elles en mettraient.
Le football féminin est devenu un jeu de patience et de concentration. C’est bien. C’est ennuyeux et cela ne garantit pas la victoire. Dans un championnat à 22 matches, c’est trop peu pour en tirer les bénéfices, à l’opposé d’un championnat masculin fait de 38 rencontres.
D’autant que le Paris Saint Germain, vainqueur, a mis bien trop de temps à faire pencher la balance en sa faveur (80′) pour ne pas s’inquiéter de ses besoins en recrutement dans une deuxième partie de saison qui lui avait coûté, la saison dernière, sa place européenne. Certaines joueuses sont annoncées, mais le premier besoin est celui d’une avant-centre. Diani et Katoto délivrant un nombre incroyable de centres.
Le finaliste de l’an dernier continue sa course. Il connaitra son adversaire Lundi. Tirage au sort à la fédération.
PFC – PSG (0-2)/ 1/16e de finale de la Coupe de France.
PFC : Benameur – Declercq, Butel, Tounkara, De Almeida, Cascarino – Bilbault, Jaurena (Lahmari 66e) – Thiney (c), Bourdieu, Catala (Mateo 82e)
PSG : Endler – Perisset, Erika, Paredes, Lawrence – Geyoro, Formiga (c), Hermoso (Diallo 74e) – Diani (Boussaha 88e), Delie (Pekel 58e), Katoto.