Juste de retour de vacances. L’ordinateur laissé totalement de côté la dernière semaine. Le temps de regarder ce qui s’est passé puis de voir, à quel point, cette aventure de Globe-Trotters est la BELLE CHOSE A SUIVRE DANS CE FOOTBALL FEMININ.
J’y suis venu uniquement pour le plaisir de voir un football offensif, jouer avec talent et motivations, impressionné par cette détermination incroyable à s’opposer à la défaite qu’avaient les filles, « sans chichi » et, pour les plus grands clubs, à imposer sa victoire.
Il y avait comme de l’enfantillage dans ce jeu pratiqué par les féminines en comparaison du football masculin qui se trouvait les pieds bien bloqués dans la toile d’araignée de la compétition, de la réussite individuelle pour les joueurs et les coaches, du ballet des médias, avec des résultats qui ne se dessinaient que dans les dix minutes d’un temps fort, sous les quolibets bien prononcés du public adverse.
En même temps, cet enfantillage était un diamant brut. On avait vraiment le sentiment de découvrir un eldorado humain qui n’existait plus. Il y avait comme du rêve de voir ce football pratiqué de manière amateure, avec une vraie volonté de s’améliorer et de performer. Un air de Jeux Olympiques avec une musique des Chariots de feu dans la tête, pour s’opposer face à des adversaires très différentes physiquement et dont la seule vérité, suprême égalité, se trouvait dans la force du moment.
Le sentiment que les filles donnaient en jouant. Si le favori n’était pas le plus fort en jeu, l’adversaire avait assez de détermination et de volonté pour alors te prendre la victoire. Peu importe la tactique. Les filles pouvaient renverser des montagnes. C’était possible. Et les adversaires le savaient. Elles donnaient pour gagner.
Aujourd’hui, le football féminin s’éloigne de tout cela. Déjà de manière bien prononcée avec des ambitions qui en ont acheté d’autres, contre monnaie trébuchante. Avec des tactiques qui alourdissent le tableau, lui retirant l’âme de la sincérité et du plaisir qui faisaient voler les joueuses sur le terrain, acceptant les qualités et défauts des autres, pour jouer une musique universelle : celle de la vérité du moment.
Mélina Boetti et Candice Prévost veulent nous refaire découvrir cette source si fraîche du football féminin.
Pas uniquement en France. Dépasser les frontières. Les maillots et les emblèmes qui font croire à des gamines de 20 ans qu’il n’existe que la vérité de leur couleur nationale. Sans prendre en compte les événements du moment.
Mélina Boetti et Candice Prévost proposent un vrai projet humaniste, féministe, coloré, rieur et plein d’allant positif sans autre intérêt que de montrer les Autres, ces footballeuses qu’elles sentent si bien, artistes comme Elles de leur vie de sportives, ressentant la réalité de l’amertume d’une balle qui reste dans les pieds des hommes pour, qu’avec leurs talents, elles ont obligé que la balle ronde leur soit donnée, et d’un geste, d’un mouvement, d’un dribble, imposer avec le silence qui sied et le talent qui l’impose, que la prochaine passe soit pour Elles. Elle avaient réussi à imposer aux Autres qu’elles pouvaient, elles aussi, lui donner un sens meilleur jusqu’à la mettre au fond des filets. Pour faire gagner son équipe.
Qu’est-ce qu’il y a de plus important au Monde quand tu as dix-douze ans et que d’un geste, tu fais gagner ton équipe ?
Soit en marquant, soit en défendant ? Pour que le lendemain, quand tu rentres à la maison, tu chavires de bonheur quand les gars t’appellent pour venir jouer dans leur équipe et « aller taper la rue à côté ». Tous ensemble. Ni garçons, ni filles. Juste humain. Avec ses faiblesses et ses qualités. Surtout sans tricher.
Ces deux filles mourront sur place plutôt que de tricher avec leur message. Elles ont le talent de la vérité. Du jeu. Elles seront sans concession sur leurs valeurs, sur ce qu’elles veulent faire. Pourquoi elles veulent le faire et Comment. Les aider à partir, comme elles le désirent, ce n’est pas seulement les aider. C’est nous aider à rêver. Vraiment rêver.
Au beau. A ce qu’il y a de vrai dans le sport. Dans celui amateur. La volonté, sans tricher, de s’améliorer pour se dire : « J’aime qui je suis car les autres m’aiment. » Voilà, on entendra certainement ce message d’un fille : « Je m’aime quand je joue au football car les Autres m’aiment quand je joue avec eux ! ».
C’est la définition du bonheur. Alors que l’on soit garçon ou fille. Petit ou grand. Jeune ou vieux. Ne ratons pas la chance que ces aventurières nous proposent : « De nous baigner dans le Bonheur ».
Au bout du monde, les images qu’elles nous enverront seront des cartes postales de sharing, d’émotions, de doutes, de bonheur. Comme une eau transparente, elle sera pour chacun d’entre-nous, un moment de plaisir, de partage et d’humanité.
Caméras au poing, voila deux françaises qui vont plonger au coeur de notre humanité. Et oui, quelque part, ailleurs, sur notre planète. Le soir en se couchant, une gamine s’endort avec dans ses rêves, la balle ronde qu’elle va reprendre, d’une horizontale maitrisée, pour finir au fond des filets, entre deux arbres. Explosant sous les cris des gars et/ou des filles, venant la célébrer.
Elle, qui, avant, assise sur le banc, n’avait pour compagne, que son seule désespoir d’être une fille pas aimée des gars.
Merci Mesdames de partir, pour nous montrer, qu’Ailleurs, des filles rêvent au football féminin, même sans tricher.
William Commegrain lesfeminines.fr
Aller sur le site https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/little-miss-soccer. Il reste 9 jours. Cette aventure vaut bien un petit découvert.