France-Norvège. Mardi 11 Juillet 2017. En direct sur CStar. 21 heures. Sedan. Les faits sont tenus et il est difficile de ne pas en tenir compte ! L’historique des matches de l’équipe de France féminine impose ce constat. Depuis 2005, et un match gagné 2-0 par les françaises de Marinette Pichon et Corinne Diacre, la Norvège qui ne perdait jamais contre la France n’a plus jamais gagné.
Je ne pense pas que le match d’aujourd’hui aura un caractère amical. Quand on connait l’Histoire, et quand on connait l’état d’esprit des norvégiennes. Au combat.
L’Histoire est l’Histoire et la France retrouve pour la seconde fois consécutive la Norvège en match de préparation à l’Euro ! Dans cette épreuve qui se joue tous les quatre ans, en 2013, les françaises s’étaient imposées sur un but de Gaetane Thiney (1-0) de la tête, au sein d’un gruppetto de joueuses, en reprenant une balle que Marie-Laure Delie avait écrasé sur la barre transversale.
C’était à Reims et la champenoise avait eu le plaisir de marquer sur ses terres d’origine dans un match âpre, puissant, physique où les norvégiennes étaient arrivées en tongue sur le terrain pour le découvrir, mais avec des crampons bien alignés pour l’exploiter et étaient sorties de leur vestiaire à la fin du match, tranquillement tout en musique. Nous étions dans la zone mixte. Surpris ! A croire que rien ne s’était passé .. ?!
Ces filles semblaient réagir comme le temps l’impose chez Elles. Un orage et une tempête nordique pendant le match. Une mer calme et tranquille avant et après la partie.
Even Pellerud était à leur tête et ce gourou de la victoire norvégienne (titre de champion du Monde et Olympique) ne donnait à personne l’envie de partir en vacances avec lui quand Bruno Bini tissait une toile commencée en 2011 et 2012 (demi-finaliste de la Coupe du Monde et des JO de Londres) qui fera de la France, l’équipe qui avait éliminée l’Angleterre (finaliste lors de la dernière édition en 2009) de son groupe et, si les événements familiaux n’avaient pas été aussi présents, l’équipe qui aurait ramenée le premier titre à la France, même en s’opposant une seconde fois à la Norvège en demi-finale et à l’Allemagne en finale.
Depuis, tous ont compris et appris que même en football féminin, un match comme une finale se perdent bien que tout ait été fait pour le gagner.
La Norvège n’est plus la Norvège, mais en compétition, elle est étonnante.
En 2017, si vous n’êtes pas habitué au football féminin, vous regardez la Norvège comme étant la première nation européenne à avoir glané des titres (Championne du Monde 1995, Or Olympique 2000, Euro en 1987 et 1993) en football féminin.
En 2017, si vous êtes plus averti, vous savez que la Norvège a crée un exploit, il y a quatre ans, en faisant la finale du Championnat d’Europe face à l’Allemagne (0-1), alors qu’elle était 11è mondiale et que bon nombres d’équipes mieux classées qu’elle comme la France, l’Angleterre et la Suède, pouvaient prétendre à disputer cette couronne acquise pour la 6è fois successive par la Mannschaft féminine.
La Norvège en compétition est étonnante. Depuis 2001 (quatre éditions), elle n’a jamais été plus bas qu’en demi-finale européenne avec deux finales et deux demi-finales.
Son jeu est étonnant. Il est basé sur une défense inaccessible et un mental d’acier pour transformer une seule de ses solutions.
La France énerve les norvégiennes. Depuis 2005, nous ne perdons plus.
La France gagne et ne perd plus devant la Norvège depuis 2005. Cela doit énerver les norvégiennes.
Avant 2005, le bilan français était douloureux : 8 victoires norvégiennes et 3 nuls, obtenus catenaccio par les françaises, sur le score de (0-0). Impossible de gagner face à cette équipe Reine Européenne. Depuis, la roue a tourné et le ballon du match est devenu français avec 5 victoires et 3 nuls obtenus par les filles du Nord sur le score de parité (1-1) dont deux lors des deux derniers matches de compétition avec le dernier, au goût de victoire pour la France, car il donnera la première qualification pour les quarts de finale du championnat d’Europe en 2009.
La Norvège n’arrive plus à nous gagner depuis 12 ans. Cela doit être énervant. Donc à Sedan, il faut s’attendre à un vrai combat.
Des victoires françaises, même en amical, qui se font au combat et qui n’ont jamais dépassé le 1-0. Rien de glorifiant à faire chanter le coq Balthazar sous les micros de CStar, … mais des victoires quand même ! A la lutte. A l’énergie. A la volonté. Sauf pour le début du changement en 2005 (2-0), avec une victoire plus face d’un but de Marinette Pichon (4è) suivi d’un autre de Corinne Diacre (10′), l’actuel coach féminin de Clermont FC 63 en Ligue 2 française.
Au bilan la Norvège, mène quand même devant l’Histoire des deux nations (8V, 6N, 5D).
Sur ce match, tout est possible !
C’est tout à fait possible qu’Ada Hegerberg, la lyonnaise qui a appris à rugir, lève ses bras de bonheur pour enfin une victoire des filles du Nord. Il faudrait alors que ses deux attaquantes aient été assez alimentées pour ce faire. C’est possible car on ne peut rencontrer la Norvège sans se dire qu’elles ont aussi les moyens de gagner, avec un score serré comme ouvert.
C’est un match de préparation et la France a maintenant assez d’expériences pour être excellente en compétitions, laissant à d’autres le titre convié comme un sparadrap que le capitaine Haddock voudrait se séparer de : « championne du monde des matches amicaux ».
Il reste qu’Olivier Echouafni a les titulaires pour envoyer sans souci les norvégiennes aux Pays-Bas en traversant directement et confidentiellement la frontière belge toute proche, avec une petite valise de vacances bien remplies. C’est tout aussi et autant possible.
Celles des deux équipes qui partiront avec une valise marquée « Bon voyage » seront celles dont la défense n’a pas pu tenir face « aux puissances » adverses : Ada Hegerberg, Caroline Graham Hansen pour la Norvège ; Gaetane Thiney, Marie-Laure Delie, Elodie Thomis, Eugènie Le Sommer, Kadidiatou Diani pour la France. Quand ces filles mettent le pied sur le ballon et sur la joueuse. Ca déménage.
La France va commencer son Euro le Mardi 18 Juillet en jouant l’Islande qui ne sont pas des tendres. Sept jours après le match. C’est bien.
Au fait, bon anniversaire à notre norvégienne et lyonnaise, Ada Hegerberg. 22 ans hier.
William Commegrain lesfeminines.fr