L’Espagne des clubs apparait sur la scène française.
L’Espagne, qualifiée pour l’Euro 2017 aux Pays-Bas n’est pas si courante à voir jouer en France bien que depuis cette saison, les clubs français intègrent un peu plus de joueuses hispaniques dans leur recrutement quand Montpellier Hsc était quasiment le seul à avoir fait confiance au talent hispanique avec Virginia Torrecilla Reyes, 21 ans à l’époque qui était venue de Barcelone (3 saisons), habituel vainqueur du championnat.
Si les clubs ne dépassent que rarement les 1/8è de finale de la Women Champion’s League, la performance du Fc Barcelone face au Paris Saint Germain en quart de finale de la dernière édition (0-0 à Barcelone), ne craquant qu’à la toute fin du match sur un superbe but de la tête de Cristiane (1-0, 83′ à Charlety) avait fait revoir le jugement.
D’autant plus que les résultats répétés des jeunes filles de l’équipe nationale en U17 (finale de championnat du Monde) et U19 (quatre finales de l’Euro perdues dans les cinq dernières éditions) faisaient dire aux plus méticuleux que ces générations qui se suivaient aller inévitablement créer un groupe consistant de joueuses de qualité, qui devraient apporter une plus value à la surprenante Espagne de l’Euro 2013 qui s’était arrêtée en quart de finale.
Il restait à voir comment elles allaient arriver à s’exprimer.
Le match entre l’Atletico de Madrid et le PSG était une façon de voir jouer les voisines hispaniques à qui les françaises accordent la grâce qu’on leur a souvent accordée : un des pays qui s’est le plus amélioré.
L’Atletico de Madrid s’était défait dans la difficulté du club Russe FK Zorkiy Krasnogorsk, mené 0-2 à domicile pour se reprendre 3-0 à l’extérieur ce qui les avait amené à rencontrer le futur champion d’Europe, l’Olympique Lyonnais ! Pas une mince affaire pour un club qui découvrait l’Europe. « Les fenottes » remporteront la mise sans souci avec un 9-1 en leur faveur sur les deux matches.
Le jeu espagnol est un jeu de défi.
On ne sait pour quelles raisons les féminines espagnoles aiment aller chercher dans les pieds le ballon adverse. C’est un constant duel pour le récupérer et autant pour le transmettre. Du fait de ce style de jeu, elles adorent jouer à terre et très peu de balles sont aériennes.
On le comprend d’autant que les joueuses sont petites avec une protection de ballon extrêmement travaillée.
Dans les mouvements offensifs, elles jouent immédiatement devant ne cherchant que rarement à déplacer le bloc latéralement. C’est aux alentours de la surface que leur tempérament explose et elles ont immédiatement l’envie de tirer au but pour créer la différence. Le tir est naturel chez elle, il pourrait même être précipité.
Sur le plan défensif, elles manquent de maturité et sont souvent pris à défaut dans les couloirs. Mal placée tactiquement quand elles ont été bougées, elles sauvent des situations avec la « gnac » et l’envie de gagner le duel qui se propose.
A croire qu’elles se portent bien d’être dans ce genre de situations. Elles ont le jeu « sur le fil » et un « tempérament explosif ». C’est ainsi qu’elles conçoivent le jeu. Il doit être fait d’allant, de duels et d’explosion. La contre-attaque étant le ko idéal.
Véro Boquete, capitaine de la sélection espagnole, championne d’Europe des Clubs en 2015. Actuellement au PSG.
En effet, Véro Boquete le glissait à demi-mot. « Cela a été un très bon match pour une match de pré-saison. Un bon test pour l’équipe. Nous nous améliorons de semaines en semaines et dès que nous récupérons le ballon, nous contre-attaquons. on se sent plus fortes de semaines en semaines ». L’Espagne adore quand le ballon remonte aussi vite qu’il a été défendu. C’est l’état d’esprit espagnol rêvé. Retourner une situation délicate pour en faire une occasion de but. Le plus beau but pour le jeu espagnol féminin.
Cela correspond assez au football de Véro Boquete qui cherchait très souvent la profondeur avec ses couloirs quand l’esprit était à l’offensif. Un esprit qui correspond aussi au jeu actuel du PSG, avec ses jeunes : « c’est bien qu’il y ait beaucoup de jeunes joueuses. C’est bien pour elles de savoir où elles en sont en terme de niveau. Certaines ont marqué, d’autres ont fait un très bon job. C’est bien pour leur moral. »
L’Espagne a la tête dans le ballon mais pas la tête dans la Lune. la capitaine espagnole, parlant du futur du PSG posera les choses calmement : « c’est une nouvelle équipe, un nouveau staff. Nous avons besoin de temps pour que les choses se passent bien et que nous nous améliorons. Cependant, nous sommes ambitieuses et nous allons nous battre pour cela. Laissons les choses aller au mieux et nous nous battrons pour cela. »
Le onze d’Espagne est un peu dans cette situation.
C’est une équipe qui a envie de se battre et qui veut se créer une Histoire avec cette histoire.
Véronica Boquete, seule espagnole championne d’Europe, avec le FFc Frankfurt en 2015 .. face au Paris Saint Germain terminera cet entretien ainsi : « Nous sommes dans le meilleur moment pour le football féminin en Espagne. L’équipe nationale améliore son niveau chaque année et nous sommes maintenant en capacité de lutter contre les meilleures équipes. Nous avons une bonne équipe avec des jeunes de qualité en U19 et U17 mais aussi des joueuses d’expériences. Nous sommes qualifiées pour l’Euro 2017 et ce sera un bon test pour savoir où nous en sommes réellement. En 2013 nous avons chuté en quart de finale. Ce serait extraordinaire que nous allions en demi-finale et ce serait une très belle avancée pour le futur du football féminin espagnol.«
Le football féminin espagnole ne cherche qu’une chose : « continuer à avancer ».
William Commegrain lesfeminines.fr