Le Canada a été vice-championne du monde de rugby 2014 en France. Pendant toute la partie, les canadiennes ont joué avec l’esprit « rugby » au bout des chaussures et dans la tête : percuter. Percuter et encore percuter. Lorsque les françaises ont du rentrer dans les vestiaires, c’est certainement en retirant les chaussettes et les chaussures que les premiers signes de fatigue sont arrivés. Et sous la douche, elle a du totalement se manifester.
Car cela a tapé dans cette rencontre. Comme rarement dans un match de football féminin ou dans un match de championnat pour des équipes comme l’Olympique Lyonnais ou le Paris Saint Germain, souvent dominateurs.
Un match au courage
Cela a été un sacré match. Proche d’un combat que les deux équipes se sont livrées et qui sur le plan du jeu a été totalement maitrisé par les canadiennes dans la seconde mi-temps quand la première mi-temps a été pour la construction française.
Très peu d’occasions des deux côtés.
Mais des deux côtés, les deux équipes ont été dans l’incapacité de se créer des occasions significatives et c’est cependant la France qui réussira deux contres par Elodie Thomis (90 et 95′) superbe de vitesse, sortie très proprement par la gardienne Stéphanie Labbè, adepte de la méditation pour le premier et par la solide et prometteuse Shelina Zadorsky pour la seconde.
Du côté canadien, l’arbitre se déjugera tout à fait logiquement pour refuser un but de hors jeu de Jeanine Beckie (Houston Dash, 21 ans, 19 sélections) qui aurait permis au Canada d’égaliser quand de son côté, Louisa Cadamuro dont c’était la dernière apparition sur un terrain en France, déposait un coup franc sur la tête d’Amandine Henry, (Portland) qui passait au-dessus de la transversale (70′).
Jessie Fleming aura une superbe occasion sur un débordement de Lawrence qu’elle laissera passer, certainement trop fatiguée pour avoir la lucidité voulue au moment de l’action initiée.
Un superbe but de Camille Abily.
La France a joué un match et l’a gagné sur un détail. Et quel détail. Un superbe coup franc, pleine lucarne côté gauche du tireur, brossée à l’ancienne et qui arrivera trop vite pour que Stéphanie Labbè puisse revenir sur ses appuis et la sortir. (Camille Abily, 36′, 1-0).
Il n’y eu plus aucune occasion autrement et le combat a été incroyable à chaque poste pour ne pas perdre de duels. L’offensif voulant passer. Le défensif voulant l’empêcher.
Deux équipes qui ont fait bloc
A ce jeu de l’intensité, Diana Matheson a été impressionnante en première mi-temps et c’est l’ensemble de l’équipe canadienne qui l’a été en seconde mi-temps. Pour les françaises, c’est collectivement que l’équipe a tenu son score et c’est bien la première fois qu’on voit des joueuses de l’Olympique Lyonnais autant bousculées. On est interrogatif quand aux décisions de Sarah Bouhaddi dans certaines occasions avec des sorties qui mettent le feu dans la défense ou des dribbles qui feraient attraper des cheveux blancs à n’importe quel coach de n’importe quel âge.
Le Canada a mis l’impact pour égaliser
La France s’en est tirée. C’est le titre le plus juste et le dépit de John Herdman était impressionnant à voir mais juste. Les canadiennes n’ont pas été loin de renverser le score. Leur seul problème déjà relevé, elles ne marquent pas assez.
Il va falloir qu’elles modifient cela, car elles ne feront jamais 6 matches avec une telle intensité. Pour la France, elles nous ont montré qu’elles avaient du mal à tenir leur jeu quand elles étaient plus que bousculées.
Matches de préparation. Si c’est cela les JO, cela va être chaud pour aller en finale.
Il reste qu’il s’agit de matches de préparation. Là, à mon avis, une bonne préparation ! Cela devait être chaud. Cela a été chaud. Foot-Rugby des fois, Rugby-foot. Gros match des deux équipes.
Si tous les matches des JO vont être comme cela, cela va être chaud pour aller en finale.
William Commegrain lesfeminines.fr