Bondoufle. l’opposition pour l’Europe entre Juvisy (4è) et le PSG (3è) à 21 heures après  le rap des artistes du Label Wati B (Producteur de sexion d’Assaut, Maitre Gims) qui commencera à 19h30.

Ce match pourrait s’écrire, en cas de victoire du PSG : Juvisy pour l’Histoire avec ses 6 titres passées et 1 Coupe de France ; le PSG pour le Devenir, avec 1 coupe de France à son palmarès.

Il pourrait tout autant s’écrire, en cas de victoire de Juvisy : le PSG dans l’histoire car l’Europe s’éloignera quasiment définitivement ; et Juvisy plein d’avenir, après un très bon dernier match face à l’Olympique Lyonnais. C’est un des enjeux de ce match. L’incertitude.

C’est quoi un Juvisy-Paris Saint Germain dans la région parisienne et dans le milieu du football féminin international ? C’est quelque chose qui veut dire quelque chose, au-delà de nos frontières et dans nos frontières. En 2012, Linda Bresonik, star allemande, accoudée au salon d’accueil du PSG devant un jus d’orange, après la présentation de ce qui sera le PSG gagnant avec trois places consécutives en Ligue des Champions, m’accordait une réponse en anglais : « j’ai envie de jouer contre Juvisy ».

Juvisy résonne fort à l’étranger : en Allemagne, aux États-Unis.

Juvisy-sur-Orge, 18.000 âmes, Robin Reda le maire élu « le plus jeune de France (22 ans) » en 2014, traversée par l’antique et mythique Nationale 7 de Charles Trenet, inconnue au bataillon des pancartes de la renommée, si près de Paris qu’elle n’a même pas eu le temps d’entendre, sur cette route des vacances en direction du Sud, la célèbre phrase qui sonne bon l’été chaud : « c’est quand qu’on arrive ! » motivait une des plus célèbres joueuses de football allemande, Linda Bresonik, la seule ayant démarré arrière pour finir attaquante, championne du Monde et multiples championnes d’Europe, vainqueur de la Ligue des Champions et qui venait à Paris, quatrième habituelle d’un championnat, ayant été une fois second, pour vivre cette opposition face à Juvisy, au même titre qu’elle était enchantée de rencontrer l’Olympique Lyonnais, double champions d’Europe (2011  et 2012) et qui avait gagné deux fois leur titre européen face à une équipe allemande (Potsdam et Frankfurt).

Avouez quel honneur et quelle réalité pour le club féminin de Juvisy de se situer à un tel niveau de reconnaissance ! Sans oublier la reconnaissance peut-être de Tobin Heath (USA, PSG), en Amérique, Championne olympique et Championne du Monde 2015, « la Pirate du dribble » que je revois courir pour revenir sur Gaetane Thiney, consciente de la force de la joueuse essonnienne qui n’était pas encore capitaine, afin de tenir le score que Juvisy avait pris (1-0) sur ses terres et qui la qualifiait pour la Ligue des Champions (2014) sur une erreur de la gardienne, titulaire récente, KIEDRZYNEK Katarzyna, quand dans le même match, cette même gardienne fit une envolée incroyable pour empêcher l’égalisation que Gaetane Thiney avait rêvé à la 89′ et qui aurait pu donner l’Europe à Juvisy, mais que le PSG emporta après les buts d’une Marie-Laure Delie très percutante et de la jeune américaine Lindsey Horan (1-2, 2014), devenue depuis, internationale A chez les championnes du monde.

Juvisy et ses deux générations face au PSG et son internationalisation.

Le temps fait son office et du côté de Juvisy sur Orge, vous allez retrouver des joueuses qui étaient titulaires en équipe de France (Céline Deville, Nelly Guilbert, Sandrine Dusang, Julie Soyer, Amélie Coquet, Gaetane Thiney) quand celles du Paris Saint Germain n’en étaient qu’à espérer une convocation ; pour maintenant trouver du côté du Paris Saint Germain des joueuses titulaires en équipe de France (Jessica Houara d’Hommeaux, Laura Georges, Sabrina Delannoy, Laure Boulleau) quand pour Juvisy, la jeune génération qui y a gouté en A comme en B (Camille Catala, Kadidiatou Diani,  Ines Jauréna, Aissatou Tounkara,) ne demande qu’à nouveau, s’imposer.

Des filles qui se connaissent et se reconnaissent, pour le jour d’un match, avoir encore plus envie de s’imposer.

Sous les cameras d’Eurosport, Samedi 5 décembre, à 21 h00, un match de football féminin de très haut niveau opposera des filles que rien n’oppose tellement elles se connaissent depuis plus de 15 ans au plus haut niveau mais que tout opposera car il s’agira d’un match, car il s’agira d’un derby, car il s’agira d’une hiérarchie : pour le Paris Saint Germain à conserver depuis trois ans, pour Juvisy-sur Orge à reprendre depuis trois ans.

Il y a des humiliations qui font mal et le PSG avait infligé à Juvisy un (0-6) en demi-finale de la Coupe de France 2014 qui avait marqué les esprits, tellement cette rencontre potentiellement, avant le match, n’aurait jamais pu donner ce résultat. J’avais écrit, à l’époque : « un fil les sépare ». En sortant, je m’étais dit : »une corde ! Prêt à me pendre devant un pronostic aussi éloigné de la réalité qui venait de frapper. » Pourtant à l’aller en championnat, Juvisy avait gagné à Charlety (0-1) se lançant pour le combat de la seconde place. Enfin, quinze jours plus tard, Juvisy était à deux doigts de prendre la seconde place de championnat, après un 2-2, qui restera un match de référence entre les deux clubs : une balle pour l’Europe. Juvisy est ainsi. Inattendue. Féminin.

Philippe Boindrieux, (Président de la section féminine du PSG) toujours discret, n’avait pu empêcher un soupir de soulagement en s’asseyant, devant l’arrêt extraordinaire pour une féminine, de la jeune polonaise, sur une horizontale face au coup franc de la dernière chance, que Gaetane Thiney venait de tirer, et qui descendait inexorablement, dans la lucarne parisienne, dans un silence de plomb. Chacun se rendant compte qu’il était en train de voir un exploit sportif. Celui de Thiney, si la balle entrait. Celui de Kiedrzynek, si la balle sortait. Pour au final, voir le départ d’une très grande joueuse, Sandrine Soubeyrand, portant le record des sélections françaises, homme et femme confondue (198) après plus de 17 ans au plus haut niveau. De Juvisy. Maintenant, responsable des sélections féminines françaises.

2015 a été l’année du PSG (finaliste de la Ligue des Champions et deuxième du championnat). 2015 n’a pas été l’année de Juvisy (troisième du championnat). Quinze points ont séparé les deux équipes. Deux défaites pour le PSG, sept pour Juvisy. Un gouffre entre les deux clubs.

Que sera cette saison 2015-2016 ?

Comme l’an dernier les deux clubs vont s’opposer à Bondoufle après des événements dramatiques. Le 9 janvier 2015 (0-3) juste après les événements de Charlie. Le 5 décembre, première journée de championnat après les événements de Paris.

Les féminines parisiennes ont retrouvé les terrains de la compétition depuis avec un match européen face à Örebro (0-0) pour le PSG et les rencontres internationales pour les joueuses parisiennes qui sont toutes parties en sélection (suédoises, françaises, américaine, allemandes, brésiliennes) sauf Kiedrzynek qui a refusé la sélection. Le PSG ayant rapatrié tout le monde et refusé de libérer plus avant ses deux brésiliennes du mercato d’été, Cristiane, meilleure buteuse et Erika, défenseuse ou milieu de terrain (source canalsupporters.com).

De son côté Juvisy reprendra le football de haut niveau. Juvisy n’a pas eu autant de sélectionnées, puisque seule Charlotte Bilbault, Karima Benameur, Janice Cayman et Théa Gréboval, du groupe élite, ont été appelées en sélection. La capitaine Gaetane Thiney n’étant plus appelée par Philippe Bergerôo comme chacun le sait.

On pourrait tant écrire sur la différence entre les deux équipes : le PSG qui a les joueuses les plus brillantes du football féminin international avec Caroline Seger, capitaine de la sélection suédoise, Cristiane, une attaquante brésilienne incroyable, Shirley Cruz, etc .. face aux joueuses françaises, issues du football féminin français, ayant joué sur tous les terrains de France, habituées à tant de joutes qu’elles en connaissant la musique par cœur, et qui là, pour ce derby, vont aller au bal du football féminin, comme des jeunes filles de vingt ans. Avec une seule envie, ramener le Prince charmant : c’est à dire la victoire. Convoitée tout autant par le PSG. Les deux en ayant la quasi obligation. 

Paris pour prendre une seconde place en championnat et le fauteuil de l’Europe. Juvisy pour la troisième place, en attendant mieux

Le match emportera quelque chose avec lui : une nouvelle victoire parisienne dans les terres essonniennes, et c’est la réalité d’un constat qui demandera du temps pour se retourner. Paris plus fort depuis trop longtemps viendra en favori dans les futures rencontres et se rapprochera de la seconde place, voire la prendra à Montpellier si l’OL gagne sur les terres de Jean-Louis Saez, Patrice Lair, Louis et Laurent Nicollin.

D’un autre côté, une victoire essonnienne et cela sonnera le glas des espoirs du PSG (4e) pour une place européenne, imposant aux féminines parisiennes, une victoire en Ligue des Champions, un futur « etna volcanique » car elles devront passer par l’Olympique Lyonnais, qu’elles avaient éliminées en 2014-2015. Un passage qui ne pourra qu’être volcanique. Renouveler une performance face à l’une des meilleures équipes au monde et qui a pour objectif de regagner la Coupe d’Europe.

Vous pouvez le regarder sur Eurosport, 21h00, mais avec le spectacle prévu des artistes du label WATI B, (producteur de Sexion d’Assaut, Maître Gims), il est impératif de venir au stade pour dès 19h30, pour aller écouter les mots du cœur et du feu pour un match qui ne sera pas un match de feu mais un match de très haut niveau : un combat féminin, dans les règles de l’art.

« Chaque minute compte. Ne jamais lâcher. Y croire. Et toujours se donner pour ne jamais regretter. »

Samedi 19h30 : »Ayez l’esprit féminin. Venez pour ne jamais regretter ! »

William Commegrain lesfeminines.fr