AVANT : Quand tu finis 4ème en Ligue 2, au mieux tu monteras en tant que 3ème.
On ne peut que comprendre la position des Présidents de Ligue 2 avec un projet de Ligue 1 qui se voient avec cette future troisième place non qualificative, comme ceux qui terminent habituellement la saison à la quatrième place.
Tableau du parcours de ceux de Ligue 2 qui ont terminé au pied du podium vers la Ligue 1 (période 2003-2015).
Une troisième place qui a été plus d’une fois la rampe de lancement des clubs en Ligue 1.
On pourrait penser à tort que les 3ème de Ligue 2 ont été des clubs avec peu de moyens et d’ambition. C’est une erreur et en supprimant cette troisième place qualificative en L1, on aurait pu empêcher le Fc Lorient (9 saisons en L1), Caen (2015, série en cours), ou Dijon (2011), d’évoluer à un niveau qui correspond à l’environnement traditionnel de la ligue 1 à 20 équipes.
« Ce n’est pas grave, vous montrez plus tard ! ». Cette pensée logique n’a que peu de réalités en fait. Le tableau montre bien que cette place ne garantit en aucune manière une montée future et enclenche même autant de problèmes, avec des clubs qui ont vu s’écrouler leur projet sportif et économique (Metz, Amiens) allant jusqu’à la rétrogradation décidée par la DNCG (Sedan, Le Mans).
On comprend les Présidents de Ligue 2 qui ont un projet Ligue 1 dans leur dossier. En supprimant une troisième place qualificative, c’est condamner un projet Ligue 2 qui amène la même économie que le club de L1 qu’il remplace, d’autant plus que les clubs qui montent sont souvent des clubs qui ont eu une expérience de l’étage supérieur.
Le troisième club qui monte de Ligue 2 est loin d’être un petit club (voir le tableau, pour les quatre derniers saisons il s’agit de Troyes, Nantes, Caen et Angers) et l’exemple du « petit » Gazelec d’Ajaccio est un mauvais exemple puisque le club corse a fini second de Ligue 2, et donc directement qualifiable dans la nouvelle formule.
Finir au pied du podium ne veut pas dire que le club de Ligue 2 pourra renouveler une telle performance.
Un projet de L1 est fragile. En retirant l’opportunité d’une montée, les clubs qui finiront au pied du podium ne sont pas certains d’être candidats les années suivantes. Ce championnat est très homogène et une bonne saison n’est pas la signature d’une domination qui se manifestera les saisons suivantes mais seulement, et c’est déjà beaucoup, la signature d’une performance.
Ils ne sont que quatre clubs à avoir amélioré leur classement de 4ème pour monter en L1, sur une période de 13 saisons : Lorient, Dijon, Caen et Metz avec 9 clubs différents ayant fini au pied du podium sur un historique de 13 saisons.
La plupart ne sont jamais réapparus à une telle hauteur, voire ont disparu ne pouvant faire face au projet mis en place pour la montée dans une Ligue 2 moins redistributive comme Sedan rétrogradé en CFA 2 et Le Mans rétrogradé en DH par exemple ; et TOUS (sauf Caen), lorsqu’ils ont pu accéder à la Ligue 1, ne l’ont été que grâce à cette fameuse place de troisième qui devrait ne plus réapparaître en Ligue 2, puisque seul les deux premières places seraient montantes.
Retirer cette troisième place n’est pas vide de sens.
En conclusion, sur les neuf clubs qui ont fini au pied du podium pendant les treize dernières saisons, seul CAEN en METZ auraient pu aller en LIGUE 1. Et on voit bien que le fait de ne pas monter présente des risques importants de descentes voire de rétrogradations : Amiens, Sedan, Strasbourg, Le Mans.
Retirer une montée, n’est pas une mesure neutre ; on peut penser que le temps demandé par les clubs de Ligue 2 est un élément nécessaire à ces clubs pour l’appréhender et l’adapter à leur projet. Tous ces clubs quatrième comme ceux troisièmes ont les moyens de s’investir en Ligue 1, avec des partenaires « sponsors » qui ont quitté depuis longtemps la dimension locale pour s’identifier au niveau national et international.
William Commegrain lesfeminines.fr