Paris « Very Closer » fait lever Charlety face aux féminines de l’OL
Paris devient fort car il vit précisément ce qu’il avait prévu de vivre. Sans douter, avec une réalisation à la 83′ d’Horan qui n’est pas une délivrance, mais une satisfaction.
Fiche Technique :
tade Charlety - Temps ensoleillé - 20 degrés - 18h - Retransmission sur Bein Sport
Spectateurs : 3000 environ.
Résultat : (19′, Petit) ; (50′, Alushi)
Arbitres : Kateryna Monzul.
Assistantes : Natalia Rachynska, Maryna Striletska.
Cartons jaunes : 48', Petit.
Paris Saint Germain :
KIEDRZYNEK Katarzyna - DELANNOY Sabrina (cap), GEORGES Laura (90', Joséphine HENNING) , Annike KRAHN , HOUARA-D'HOMMEAUX Jessica - HAMRAOUI Kheira, SEGER Caroline, ALUSHI Fatmire (88',Sara GAMA), , KACI Aurélie - ASLLANI Kosovare, BRESONIK Linda (67', Lindsey HORAN) Coach : Farid Benstiti. Banc : Ann-Katrin BERGER, Marie-Antoinette KATOTO, Grace GEOYORO, Anissa LAHMARI
Twente :
Sari VAN VEENENDAAL - Maud ROETGERING, Danique KERKDIJK, Larissa WIGGER, Siri WORM - Anouk DEKKER (cap) MartheEmile MUNSTERMAN (46', Maayke HEUVER), Shanice Van de SANDEN (80' Veronica NAPOLI), Jill ROORD, Yana DANIELS (64' Betty ANANE) - Ellen JANSEN Coach : Arjan Veurink. Banc : Arianna CRISCIONNE, Kirsten BAKKER, Judith WESTERVELT, Felicienne MINNAAR.
Un plan en deux temps : Une première mi-temps parisienne. Une efficacité lyonnaise. La vérité se dessine dans l’esprit des parisiennes.
La présence parisienne
Paris fait du Lyon en marquant sa présence dès les premières minutes avec une passe longue et assurée d’Henning à destination d’Horan pour que la défense lyonnaise descente d’un cran et que le jeu se positionne au niveau de la surface lyonnaise puis, des mouvements avec Jessica Houara et Kosovare Asllani qui demanderont le dégagement ferme de Wendie Renard.
On est à la 1ère minute et on reverra cette situation très souvent dans la première mi-temps. Avec une relance propre et soignée de la ligne de défense parisienne, ce qui me fait noter que je n’ai jamais vu autant Paris dans le camp lyonnais.
L’ouragan Lyonnais
S’est transformé en vent de contre, « volontairement, mais demandera à l’utiliser avec plus de parcimonie en seconde mi-temps » dira Gérard Précheur avec pour accélérateur Amandine Henry qui récupère une balle de Caroline Seger, pour Eugénie Le Sommer qui glisse à Elise Bussaglia. Tir. Kiedrzynek se couche. Dans la niche (9′).
La nouveauté
On pense alors que Lyon va reprendre la main mise sur le ballon, ayant laissé son adversaire s’exprimer au plus haut de son niveau, mais Paris avec des joueuses « plus fraîches » dira Farid Benstiti, contre immédiatement pour repositionner le jeu dans le camp lyonnais par l’intermédiaire d’Aurélie Kaci.
La force lyonnaise
Il restera à Lyon une arme qui lui permettra d’ouvrir le score : les coups de pieds arrêtés. Ce jeu de présence oblige Paris à faire des fautes sur les lyonnaises et Louisa Necib montrera toute sa palette de jeu long pour aller chercher Corinne Petit ou Wendie Renard au second poteau, à l’affût d’une tête qui mettrait la défense parisienne en difficulté. Elle prendra même sa chance à la 16′, cadré, mais kiedrzynek se couchera sans problème.
A l’inverse, elle ne pourra rien sur le troisième corner lyonnais de la partie (21′) quand Louisa dépose le ballon sur la tête de Wendie Renard qui tombe sur Corinne Petit, idéalement placée devant la défense pour d’une talonnade, la prolonger au fond des filets. (But 0-1, Corinne Petit). La défenseuse latérale, revenue aux affaires, se manifeste de la plus belle des manières, avec encore un but face à Paris et surtout un match qui la mettra au niveau international, autant en défense qu’en attaque.
Le mental parisien
Si la présence est parisienne et que l’efficacité est lyonnaise menant sur les terres parisiennes, alors on a tous les ingrédients, dans un match couperet comme celui « aller » de la Women’s Champions League pour que Paris se désintégre et que Lyon commence sa marche en avant. C’est exactement ce qui ne se passera pas avec des parisiennes qui ne joueront pas au courage, mais à l’envie de montrer qu’elles peuvent dominer Lyon et l’emporter ; et on voit tout l’apport des joueuses d’expériences que sont Caroline Seger et Fatmire Alushi à continuer à appliquer les mêmes consignes, avec la même intensité, bien que le score soit contraire et défavorable.
Les deux équipes produisent alors un jeu international.
C’est dans ces conditions que les deux équipes produiront un jeu de niveau international avec aucun déchet technique hormis la capacité défensive de l’adversaire de prendre et reprendre le dessus sur les attaques qui s’organisent. Le jeu va d’un camp à l’autre, sans pour autant tomber dans un football champagne, chacune ayant la maturité pour chercher les décalages en testant le jeu adverse, pratiquant un jeu maitrisé sous le sceau de la patience.
A ce jeu d’attente, c’est Paris qui aura la plus belle occasion avec Shirley Cruz qui décale Jessica Houara à l’orée de la surface, pour une pénétration qui donnera une diagonale à l’attention de Lindsey Horan, appliquée, pour un plat du pied que Sarah Bouhaddi sortira en grande gardienne, d’un pied opposé ferme (41′).
Paris a tenu le ballon et a réussi à le porter et le maitriser dans le camp lyonnais. Lyon a été bien plus efficace avec 1 but, 5 corners et 2 tirs cadrés mais cette action à la 41′, montre aux parisiennes qui rentrent dans les vestiaires « qu’il y a un coup à jouer » comme Laura Georges le disait au début de ces trois matchs. Les visages sont fermés. Elles sont en train de faire défiler le match. Il n’est pas en leur défaveur. Elles reviendront convaincues qu’elles possédent les clés d’un succès. Qu’il ne reste plus qu’à les développer et qu’il serait totalement incongru de penser à une défaite. La vérité est là. Elles le sentent. Alors, elles vont tout mettre en avant pour la réaliser.
La seconde partie du plan : Paris continue de la même manière, pendant 94′.
Egalisation parisienne. Fatmire Alushi connait Lyon de renommée. Mais pour elle, ce match est surtout le terrain d’expression dans lequel toute joueuse rêve de s’exprimer. Alors, elle continue d’apporter toute sa créativité qui s’est encadrée dans un esprit allemand avec une initiative isolée, et une perforation transversale qui suivra la ligne de la surface de réparation pour remporter un premier contact avec Wendie Renard et face à Kumagaï, prendre le temps de l’action et de la réflexion, revenir sur son pied droit et glisser une « feuille morte » qui finira sous la transversale. (But, Fatmire Alushi, 1-1, 49′). Superbe but !
Cette égalisation sera la source de vérité de la performance parisienne obligeant Lyon à produire un jeu au niveau international, à l’image d’une superbe talonnade d’Elodie Thomis, entrée à la mi-temps, pour Louisa Necib qui cherchera la même finalité.
Mais le match se fait à Charlety et pour une fois, les 6300 spectateurs sont de coeur avec les parisiennes ce qui sera, certainement, une des victoires du PSG. Il y a des buts qui’ n’ont pas d’histoire. Celui-ci aura au minimum celui-là. Donner une émotion au public, et ainsi créer un lien fort avec lui.
Les cris suivent Jessica Houara qui pousse pour envoyer Lindsey Horan dans la surface lyonnaise et voir Elise Bussaglia sortir la balle en corner (52′). Ils se répétent quand Fatmire Alushi, sur la droite, se fait reprendre par Wendie Renard dans la surface (61′) et un souffle de satisfaction s’entend quand Sabrina Delannoy sort encore un tacle venu d’ailleurs pour empêcher Ada Hegerberg de marquer devant les buts grand ouvert (64′).
Mais Lyon est Lyon. Et Lotta Schelin aura la balle du Ko à la 69′ avec un contre rapidement mené qui ira chercher le poteau extérieur, là, ou dans un silence de plomb, chacun voyait la balle aller au fond des filets (69′). Puis, c’est Corinne Petit qui tente une superbe reprise dans la surface avec un corner judicieusement déposé.
Paris domine un peu moins mais maintient sa pression face à Lyon qui aura plus de possibilités de finir le match mais avec moins d’efficacité qu’en première mi-temps. C’est même Paris qui en fin de partie aura une opportunité de scorer avec Marie Laure Delie, tout juste rentrée, prête surtout pour le match retour, Mercredi à 18h, dans l’antre de Gerland (90′).
On sent que tout peut basculer d’un côté et de l’autre. Que les deux équipes sont très proches. Un rien peut faire un tout. Et le niveau de concentration et d’implication sont extrêmes. il l’est, mais plus encore, il l’a été. Si bien que rien ne peut le déceler de manière flagrante sauf, quand le coup de sifflet de la 87′ .. nous fait relever qu’il a été .. le seul hors jeu de la partie. Un indicateur pertinent. Le score en reste là avec un match plein de forces et d’intérêts. Un match européen.
Conclusion
Paris a montré de vraies qualités de jeu, au delà de ses qualités de courage. C’est une des raisons qui lui permettent de légitimer la possibilité d’une qualification face à l’Olympique Lyonnais. C’est un fait qui s’impose aux vingt deux acteurs et à la France du Football Féminin.
La règle du football international qui donne un avantage au club qui a marqué à l’extérieur est une réalité, un fait non discutable qui permet à Lyon de commencer la rencontre avec un avantage important, déjà qualifié en cas de match nul, si aucun but parisien n’est marqué .. Cependant, le fait que Paris, dans les deux derniers matchs, a marqué à chaque fois face à Lyon réduit cet avantage, puisqu’alors les deux clubs seraient à égalité. C’est tout l’enjeu de la rencontre de Mercredi.
Paris pourra-t-il scorer ? Si oui, alors tous les ingrédients de l’inconnu sont là. Même à Gerland. Sur un match, si près d’une victoire, les parisiennes ne se feront pas bouger par l’ambiance. Il faudra que les lyonnaises aillent chercher, dans le jeu, la victoire.
Sacré match. Deux très beaux clubs. Une vraie fierté du football féminin français de produire une opposition de cette nature. Un travail de long haleine qui commence à donner ses fruits. Connu pour l’OL qui est une superbe équipe. Juste pour la performance de farid Benstiti qui a montré, à tous, la qualité de son travail, .. pour sa troisième saison.
Le football féminin sortira gagnant de ces trois rencontres. Et au-delà de cela, il y aura une équipe perdante et une équipe gagnante. Un symbole fort, plus fort que celui d’un championnat. C’est le piment de ce plat. Réponse Mercredi aux alentours de 20 heures. Les espoirs laissés de ce soir, .. rencontreront un désespoir Mercredi soir.