Le Paris Saint Germain démarre une nouvelle saison, d’une « manière nouvelle ».

Un coach confirmé sur le tard

L’arrivée de Gérard prêcheur, son nouvel coach, s’est faite sur la durée. Effectivement au travail mi-juillet et officiellement annoncé début août, au lendemain de l’élimination de l’Equipe de France en demi-finale de l’Euro face à l’Allemagne. Un contrat d’un an signé, renouvelable une fois, n’est pas le signe d’un investissement des deux parties pour ce qui se signe habituellement : deux ans ou rien.

Un Paris Saint qui parle beaucoup de formation dans ses communications à chaud quand l’OL axe sa communication sur la compétition et l’innovation.

En droite ligne du CV de Gérard Précheur, 62 ans, ancien responsable de Clairefontaine pendant une décennie, coach avec réussite de l’OL en 2014 et 2017 (huit titres sur neuf de possibles). Dans la lignée aussi, de son retrait des premiers matches amicaux prévus (Paris FC) et annulés, attendant peut-être que le fonds de jeu s’installe, avec des joueuses non-internationales et déjà à l’œuvre quand les autres revenaient de vacances, décalées par l’Euro, telles que Diani, Karchaoui, Baltimore, Geyoro, Ilestedt ou de compétition internationale (Lawrence).

Une direction sportive testée

Si les matches se gagnent avec les joueuses, il est aussi évident qu’on ne peut faire jouer que les joueuses que l’on a sous contrat. D’où l’importance d’une direction sportive dans une équipe qui a de l’ambition.

Sabrina Delannoy et le groupe PSG. Crédit Giovanni Pablo. lesfeminines.fr
Sabrina Delannoy et le groupe PSG. Crédit Giovanni Pablo. lesfeminines.fr

Un Paris Saint Germain en formation avec l’arrivée à la direction sportive de deux nouvelles têtes. Sabrina Delannoy (36 ans), ex-capitaine de l’équipe, plus de 300 matches sous les couleurs parisiennes, un peu plus de la trentaine, éloignée des terrains depuis cinq saisons mais toujours active à la Fabrik du PSG et la supervision d’Angelo Castellazzi, plus au fait de ses choses puisque ex-adjoint de Léonardo.

Une Sabrina, commentatrice à l’Euro, certainement enchantée par l’excellent match de l’autrichienne Georgieva en quart de finale face aux voisines allemandes (0-2), seulement entrée ponctuellement en phase de groupe. Un bon test pour savoir si la jeune maman a l’intuition aussi forte que la raison ? Pour une défenseure centrale qui était au SC Sand, descendue en D2 Allemande cette saison.

Une nouvelle direction sportive testée par ses adversaires avec le lancement d’un bateau amiral en une proposition très médiatisée de Chelsea pour la capitaine parisienne, Grace Geyoro, internationale française et au cœur du jeu des Bleues et du PSG depuis deux saisons, en attendant plus et mieux.

Une proposition de rachat de deux années de contrat, qui n’avait aucune raison d’être acceptée par le camp parisien, ayant déjà perdu Sara Däbritz et dans l’attente de la montée en puissance de Jean-François Oriane (21 ans), venue libre du Paris FC. Seulement seconde joueuse de l’ex-club de Juvisy à avoir fait le transfert du PFC au PSG, dans ce sens, après Kadidiatou Diani en 2017. Libre, c’est plutôt un bon coup qui s’est fait en silence et certainement sans l’agrément de la direction féminine du Paris FC, adepte des euros qui entrent.

À l’évidence, on a testé la nouvelle direction, en se demandant comment la capitaine parisienne, déjà mature, va gérer cette proposition qui si elle allait dans les poches du PSG, qui n’en a pas besoin (500.000 €), avait certainement le goût d’une forte augmentation de salaire, proposé par les Anglaises, soucieux de faire comprendre au monde, que le football féminin de l’élite européenne est en Angleterre.

Le salaire et ses augmentations. Un truc que l’ont ne plus ignorer aujourd’hui, tant l’importance du mot salaire est fort dans l’univers actuel et futur des joueuses de football. Voulant manger, le plus tôt possible, au même plat « des 5 étoiles » du football masculin ».

Un jeu en formation

Un coach qui parle de formation et qui l’applique en mettant Estelle Cascarino, jumelle de Delphine, habituelle défenseure centrale sur le banc, au milieu avec Elisa De Almeida, jeune joueuse prometteuse mais qui a perdu sa voie ou voix, ballottée un coup défenseure centrale, l’autre arrière latérale et là, sur ce match, milieu de terrain défensif.

« Le formateur que je suis est très satisfait de la prestation des jeunes et surtout de leurs évolutions … »

Découvrez les réactions des Parisiennes après la demi-finale de l’Amos Women’s French Cup face à Manchester United | Paris Saint-Germain (psg.fr)

Une situation défensive assise à six joueuses, permettant de nous montrer qu’Ashley Lawrence, à droite ou à gauche, a toujours cette volonté de dédoubler sur les côtés.

Un 4-2-1-3 perdu face à Manchester United (0-1), solide donc en base, mais demandant trop d’impacts à Ramona Bachman. Une excellente suissesse trentenaire, très dangereuse dans les vingt mètres adverses, mais dans l’incapacité de tenir un match de haut niveau en réalisant des transitions continuelles du milieu de terrain vers l’attaque.

Un jeu qui est plus dans l’univers de Claire Lavogez, ce qu’elle a montré lors de sa seconde apparition en NWSL, avec une superbe lucarne, la mettant meilleure joueuse de la semaine en NWSL.

À mon sens, le Paris Saint Germain est en formation. À l’évidence. Le format et le contenu du championnat le permet, mais jusqu’à quelle mesure ?

C’est la question qui se pose et auquel le Paris Saint Germain féminin, championne de France en 2021, vainqueur de la Coupe de France en 2022, devra répondre. Avec ou sans Kheira Hamraoui, avec ou sans Marie-Antoinette Katoto blessée. Avec ou sans Lieke Martens (meilleure joueuse FIFA en 2017) blessée, bonne joueuse barcelonaise. Avec ou sans ses jeunes joueuses.

Le Fc Barcelona (2-1), perdant contre le Bayern de Munich dans l’autre rencontre de l’Amos Women French Cup, nous a montré qu’à très haut niveau, qu’aujourd’hui, un éclair de Caroline Graham Hansen ne fait pas une victoire. On perd une victoire sur un contre mal défendu et marqué du bout de la chaussette par la française Emelyne Laurent, pour son premier but allemand.

L’Olympique a un œil sur elles, et les troisièmes (Paris FC) et quatrième (FC Fleury 91) du championnat de l’an dernier aimeraient aussi en avoir un. C’est peut-être la nouvelle question de la saison 2022-2023 pour le haut de tableau.

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William Commegrain Lesfeminines.fr