Cela fait un bien fou de lire la missive de la danoise Nadia Nadim qui prend tout le monde à revers et termine, sur une trentaine de lignes, par conclure … Je reste une saison de plus à Paris.

Les vingt neuf lignes précédentes ont tout de la lettre d’adieu. Une description émotive de la ville, sensible, même pas joyeuse, qualifiant la hôte de la Tour Eiffel, d’une ville lumière tellement rêvée, elle qui pourtant a tant voyagé. Afghanistan, Danemark, Angleterre, Etats-Unis et maintenant Paris.

Un mot qui a tout de l’adieu d’un Jacques Brel ou d’un Charles Aznavour. « Merci Paris ».

Puis un second acte où le ballon s’exprime, l’objectif presque atteint. Le titre de champion qui s’éloigne sans avoir pu en découdre, à quelques jours DU MATCH. Pour cette histoire, pour celle de l’Europe. Un refrain : « Merci Paris ».

Merci Paris pour tout cela et juste une phrase. A bien y réfléchir, à bien écouter, c’est à Paris que je veux continuer !

Le football féminin avait perdu tout son charme à compter ses premiers dollars. Le jeu de passes jouait un tango d’hypermarché. Sans goût, sans saveur, avec juste plus de monde pour potentiellement le regarder. On cherchait la lumière de ses filles si différentes qui brillaient de mille talents, comme des diamants, dans un football masculin ennuyeux et sans éclats. Si prévisible.

Et voilà qu’une danoise trentenaire joue de ses mots pour nous faire revivre le sens de la différence. Pas celles des « Pépites » qui ne brillent que dans les mots et mains des sans-talent, renardes aux compliments qui feraient se détourner un Jean de la Fontaine, tellement ils sont visibles d’intérêts ;

Pour faire ce sport, il fallait une forte envie de différences. Quel bonheur de lire ces mots. Cela donne envie de les revoir jouer. Interpréter le football à leur manière. Une autre symphonie qui mérite son public et sa réussite.

Nadia Nadim termine sa lettre « My letter to Paris et le PSG » par une confirmation de son avenant au contrat et une phrase de Nietzsche : « Un artiste n’a pas de domicile en Europe excepté Paris ! »

William Commegrain Lesfeminines.fr

PS : Nadia Nadim, vice-championne d’Europe surprise en 2017 avec le Danemark, est médecin (en 2019, il lui manquait un semestre) et prête pour être chirurgienne. Avec Formiga, 42 ans, qui court comme une jeune fille de 25 ans, le PSG a quelque chose que les autres n’ont pas. Des astres différents qui pourraient tout à fait faire une constellation.