Il est intéressant de savoir écouter les avis des spécialistes de la tactique. La Fédération française délivrant des diplômes qui ont un sens et un contenu. A cet égard, après le regard de Sandrine Mathivet, j’ai sollicité celui de David Welferinger, ex-coach d’Albi en D1F. Titulaire du DEF, il est à l’image des coaches de la D1F. Averti quant au contenu tactique d’un match.
Sur les Bleues.
La France a délivré un match solide face à la Norvège et mérite la victoire au vu de sa prestation et du nombre d’occasions en sa faveur.
Pour autant la partie jouée avec beaucoup d’intensité mais également beaucoup d’erreurs techniques n’a pas été de tout repos tant les Norvégiennes ont lutté jusqu’au bout pour revenir au score.
Deux équipes positionnées 4.3.3. pour la France en système défensif et 4.2.3.1 en offensif face à un 4.4.2. pour les Norvégiennes laissant augurer des velléités offensives sur cette rencontre et ce fût le cas.
Des occasions nombreuses, deux équipes joueuses, l’une cherchant à imposer son jeu de possession et l’autre désireuse d’évoluer en attaques rapides.
Ce fût également une opposition marquée par deux faits de jeu majeurs rare à ce niveau qui ont largement influencés le scénario du match.
Le 1er un csc de Wendie Renard très déconcertant car inhabituel et sur une situation plutôt simple à gérer. Mais sa grande expérience lui a permis de ne pas perdre le fil du match et de rester sereine.
La 2nde sur une erreur d’arbitrage incroyable surtout lorsque l’on dispose de la VAR avec ce penalty accordé à l’équipe de France pour une faute inexistante sur TORRENT. Penalty parfaitement exécuté par LE SOMMER.
Victoire malgré tout méritée de l’équipe de FRANCE pour l’ensemble de son oeuvre.
La Joueuse du Match : Valérie GAUVIN
Elle était attendu pour son retour dans les conditions que l’on sait. J’ai beaucoup aimé son implication et surtout son insistance dans la zone de jeu qu’elle affectionne, la surface de but.
Beaucoup de présence donc et de ballons touchés et gagnés dans les derniers mètres. Alors que sur le plan technique elle a manqué de justesse, de timing et d’utilisation de la bonne gestuelle. Pour autant, elle n’a rien lâché jusqu’à la délivrance.
Son rôle d’appui pour ses partenaires est aussi très intéressant et pas assez utilisé à mon sens notamment dans l’axe et à condition que dans la continuité elle propose à nouveau un solution. Pour cela elle doit parfaire sa condition physique.
L’action du Match
Sur une récupération haute de Le SOMMER juste au dessus du rond central relais est pris avec HENRY qui délivre une passe ajustée à MAJRI côté gauche pour un décalage. Les attaquantes sont nombreuses dans la surface de but (5 – THINEY LE SOMMER GAUVIN DIANI et HENRY), deux sont en avance (THINEY et GAUVIN) et le centre de MAJRI moyen ne permet à priori pas d’attaquer le ballon vers le but.
Pourtant un geste va tout changer ! THINEY par un jeu de corps fait écran à l’intervention de la défenseure Norvégienne au premier poteau l’empêchant ainsi d’intercepter le centre de MAJRI. Les conséquences sont immédiates pour la défense Norvégienne surprise devant le but par GAUVIN qui jaillit et profite du retard de son adversaire au marquage.
La encore le tir de GAUVIN n’est pas exceptionnel de précision et de puissance il est juste parfait car plein axe et au sol. La gardienne Norvégienne n’aura jamais le temps de se coucher pour se saisir de la balle.
Le jeu de l’équipe de FRANCE
L’équipe de France a délivré un match de qualité avec un jeu basé sur un pressing haut en vue d’une récupération rapide. Elle a mis beaucoup d’intensité dans les courses notamment DIANI dans le couloir droit très en vue en première mi-temps.
Ma critique : La qualité d’une équipe est de savoir gérer le rythme d’une rencontre.
De mon point de vue l’équipe gagnerait en maîtrise en variant le rythme et ne pas chercher tout le temps à aller vite vers l’avant.
Il s’agit ainsi d’alterner le jeu long et le jeu cours. Mieux conserver le ballon dans l’entre jeu ce qui demande une meilleure occupation du terrain et plus de mobilité entre les lignes et dans les intervalles. Ceci permettrait de faire d’avantage courir les adversaires et de les épuiser. Puis d’accélérer dès qu’un décalage ou une opportunité de passe se précise.
David Welferinger. Ex-coach d’Albi (D1F).