Ne cherchez pas d’inquiétude chez les norvégiennes pour la rencontre de Mercredi contre la France à Nice. Elles ont trop d’expérience pour cela. Notamment sa capitaine Maren Mjelde. 30 ans à venir. A Chelsea, joueuse latérale. Là, en sélection au centre, avec le brassard.

Ne cherchez pas d’inquiétude car elles sont tout simplement confiantes. Confiantes dans leur jeu. Rappelant la difficulté du travail réalisé pour être là. Les mêmes mots que Corinne Diacre. Rappelées par Martin SJOGREN, le coach comme par les joueuses.

Des joueuses d’expérience qui ne s’occupe plus du passé.

Des joueuses taillées dans du roc, à l’image d’Ingrid Hjelmseth la gardienne de 39 ans.

Elles ont toutes vues le match des françaises. Avec les réserves d’usage. « Une Corée du Sud qui manque de vitesse dans les transmissions ». « Un peu faible techniquement ». Une opposition qu’elles ont jugé facile pour une grande équipe.

Les norvégiennes le disent réellement. Elles pensent que la France est une grande équipe. Une top 3. Et elles sont très excitées à l’idée de les rencontrer, que ce soit pour la première comme pour la deuxième place.

Il ne s’agit pas de gagner, d’autant que s’annonceraient en face les américaines, mais de se tester. Avec de tels scores (4-0) et (3-0) le groupe A a frappé fort et lourd. Les deux équipes sont déjà quasiment qualifiées pour les 1/8e.

Mais que valent-elles pour cet objectif du 7 juillet ? Pour les joueuses d’expérience comme pour les jeunes, elles souhaitent savoir. Certaines avec mesure, d’autres avec envie. Savoir ce qu’elles valent.

Des jeunes joueuses qui ne voient que leur avenir.

Il y a la jeunesse de la Norvège. Des morceaux taillée dans du marbre. La « série 2 d’Ada Hegerberg » en voyant passer Lisa-Marie Utland. Devant, c’est du lourd, mais pas que. Il y a un petit diamant qui est plein d’insouciance. 25 ans, un club norvégien (LSK) qui balbutie en Women’s Champions League et une joueuse, quand elle porte le maillot rouge norvégien, qui trouve les trous de souris qui font mal aux lignes adverses.

Guro Reiten, 25 ans, meilleure joueuse de la rencontre. La passe de côté, la course qui va bien pour démarquer une partenaire. Quand elle démarre, à la manière d’une Fran Kirby, on ne sait pas réellement ce qu’elle va faire. A l’inverse, elle le sait. C’est sa force. Imprévisible pour l’adversaire, prévisible pour elle.

Elle pourrait être juste une footballeuse. Elle est plus. Son jeu a une forme d’intelligence et surtout, elle porte le bonheur d’être, en elle. Resplendissante avec son trophée mais sans excès. Naturelle, confiante, sans état d’âme. Jeune et Redoutable.

D’autant qu’elle s’appuie sur un autre talent. Caroline Graham Hansen. Connue de toutes et qui ce soir, a réellement fait mal aux nigériennes avec un jeu à double contact en pleine vitesse qui a crée une force chez ses partenaires et créer le doute aux championnes d’Afrique. Guro Reiten, disant de leur complémentarité. « Il faut juste la suivre, on ne sait jamais ce qu’elle va faire ». Sous-entendu, quand elle le fait, elle crée des brèches qui ont tout d’une inondation du Grand Canyon chez l’adversaire. Il faut appeler les pompiers.

Ce duo est un plaisir à voir évoluer. C’est le talent norvégien oublié qui refermerait la blessure sanguinolente de l’Euro 2017. Aucun point, aucun match de gagné pour un finaliste 2013. La pire des sanctions.

Un duo de talent. Avec le risque qu’il ne sorte pas. Avec la chance qu’il devienne une nouvelle étoile. 

Martin SJOGREN n’en dira pas plus. A une question très technique, alors qu’il avait la maitrise de l’Anglais, il répond en norvégien. Il sait juste que « ses joueuses vont monter de niveau ». Pour une médaille. Voilà l’objectif précisé par toutes interrogées. Utland, Hjelmseth, Mejlde.

Juste, quand vous en demandez la couleur, il y a un sourire et une gène. Cela pourrait être l’Or. Au fond d’elles, elles pensent que c’est possible. Sans se soucier du passé avec le Mondial 1995 de remporté. Mjelde, pense que c’est possible mais elle ne le dira pas. Les norvégiennes n’intellectualisent pas leur émotion. Ou elle sort, ou elles la mette de côté.

C’est possible pour une médaille, car elles possèdent des armes qu’elles n’avaient plus depuis longtemps. Et cela les rend confiante. C’est possible car la défaite de 2017 doit avoir laissé des marques. Des marques qu’elles ne veulent pas voir renouveler, 24 mois se sont passés. Le travail a fait son office.

La Norvège est si confiante que pas une seule question n’est venue sur l’absence d’Ada Hegerberg, Ballon d’or 2018 et attaquante de l’OL, le meilleur club européen. C’est un signe.

William Commegrain Lesfeminines.fr