Un jeu parisien à hauteur de son potentiel physique et tactique mais peu d’opportunités de buts.

La présence parisienne

Dans un 4-1-4-1 classique, le PSG version féminine marque très rapidement son empreinte sur la rencontre avec une Kheira Hamraoui qui coupe toutes les trajectoires de Guingamp pour installer son quatuor de milieu de terrain dans le camp guingampais avec une doublette à la baguette : Shirley Cruz et Caroline Seger.

Du côté de Guingamp, l’impossibilité de conserver le ballon rend délicate toute construction et c’est en cherchant Salma Amani qu’elle tente une présence que la capitaine bretonne ne peut transformer en action, dans l’obligation perpétuelle de remiser. C’est donc par contre que Guingamp arrive à s’installer fugacement dans le camp parisien et deux ballons en profondeur permettent de voir la qualité des appuis de Désiré Oparandzie et son potentiel quand elle semble prendre le meilleur sur Josephine Henning, action arrêtée par l’arbitre pour faute.

La force parisienne

Caroline Seger ne se déplace jamais sans recevoir le ballon. Elle vient soit en appui, soit en soutien pour dicter le jeu du PSG, en forçant l’équipe adverse à subir ses intentions sans qu’aucune guingampaise ne puisse suivre le physique de la capitaine suédoise .. Est-ce l’annonce du groupe D du prochain mondial (USA, Suéde, Australie, Nigéria) qui pousse l’internationale suédoise à jouer un cran au-dessus ? Aucune idée, toujours est-il qu’elle est sur tous les ballons de construction et que toutes les joueuses lui donne ledit ballon ..

Le but

C’est pourtant sur un coup de pied arrêté que Paris ouvrira la marque, comme à son habitude après un certain temps d’installation dans le camp adverse, avec un corner de kenza Dali, qui trouve la tête de Joséphine Henning, balle en même temps coupé par Shirley Cruz qui finira au fond des filets d’Emmeline Mainguy, pourtant à la manoeuvre pour couper les trajactoires des incursions parisiens.(1-0, Shirley Cruz, 32′).

Comme d’habitude, Paris a du mal à transformer sa main mise sur le jeu en occasions de buts. Pourtant, c’est Caroline Seger qui trouvera la transversale sur une tête, servie par Aurélie Kaci, elle-même lancée en profondeur par shirley Cruz (35′) ; balle reprise et contrée par Kosovare Asllani et laure Boulleau. Enfin, c’est Laura Georges qui bénéficiera de la qualité du jeu long de Kheira Hamraoui (41′) pour recevoir une transversale qu’elle transformera en tir puissant sur le poteau droit.

C’est sur ce constat que les deux équipes rentrent au vestiaire

Paris, ultra dominateur dans le jeu mais avec peu d’occasions de buts ; Guingamp, présente sur le dernier ballon offensif parisien mais pas assez dans la construction pour inquiéter les parisiennes.

La seconde partie du plan : Paris continue de la même manière et Guingamp en profite pour faire peur à Paris.

Paris prend le large : La domination reste parisienne et Laure Boulleau, sur un centre plus qu’une occasion, oblige Mainguy Emmeline à sortir une balle lobée qui allait au fond des buts bretons (55′). A la 62′, c’est Caroline Seger qui lancait en profondeur Laure Boulleau, installée maintenant dans les 30 mètres adverse, pour une percée, centre en retrait sur caroline Seger, reprise par la défense bretonne.

Les profondeurs parisiennes commencent à faire mal et, c’est en jouant un peu plus haut que Paris augmentera son avance. Une superbe initiative de Kosovare Asllani qui surprend une guingampaise, en allant chercher un ballon dans son dos, juste sur la ligne du milieu de terrain et qui part immédiatement en contre, cherchant un appui en profondeur qui vient à la vitesse de la lumière en la personne de Kenza Dali, qui tente un grand pont sur sa compatriote française et internationale Griedge M’Bock, reprise par cette dernière d’un tacle glissé, qui amenera la balle dans les pieds d’Aurélie Kaci, qui ne rate jamais le cadre quand elle est face au but à la limite de la surface. Plat du pied assuré. (2-0 pour Paris, 66′ Aurélie Kaci).

Paris bousculé par Guingamp. On croit que tout est joué et les changements du coach parisien montrent que dans l’esprit parisien, l’essentiel est fait. Marie-Laure Delie se remet progressivement en selle en remplaçant Kosovare Asllani et Fatmire Alushi entre à la place de Kenza Dali. Sauf, que .. sur un des seuls corners bretons, Cassandra FuruBerget met sa tête pour réduire le score (72′, 2-1, Furuberget).

A partir de ce moment, Paris change de physionomie et se met à s’interroger. Guingamp à l’inverse devient plus agressif sur les constructions adverses et récupère beaucoup plus de ballons qui mettent la pression sur la construction parisienne. La défense commence à être sollicitée et on voit Sabrina Delannoy demander à tout le monde de se calmer, pour ne pas subir les premières rafales bretonnes dont on a l’impression, que si elles avaient soufflé plus tôt, le résultat ou le contenu eut pu être différent.

Le match change de tournure et Paris s’enfonce de plus en plus dans le doute collectif. Sans raison mais avec raison. Guingamp le sent et les filles se transforment à la vitesse de la lumière. D’une équipe qui subit, elle devient une équipe qui s’impose et les premières relances parisiennes sont toutes récupérées par les bretonnes. Une, puis une autre, puis une autre. De sorte que c’est Paris qui semblera jouer cette fin de partie en contre.

C’est l’enseignement de ce match. On se demande quelle serait la qualité de Paris si les parisiennes devaient être plus souvent bousculées ? Pourraient-elles tenir tout autant le jeu ? C’est une inconnue que l’équipe parisienne doit essayer de résoudre, soit en scorant plus, soit en intégrant que domination, n’est pas déjà vaincre pour continuer à jouer malgré l’adversité.

Le match finit sur une victoire parisienne qui n’est pas, pour autant sans interrogation, sur le travail à réaliser.