Grace Geyoro met les pieds dans le plat

Chelsea Fc Ladies, qui passe par une fan du club pour solliciter Grace Geyoro, milieu de terrain du Paris Saint Germain, en cours de contrat, auquel la joueuse répond, par un message diplomatiquement compliqué « Chelsea, une vraie équipe ».

Un message qui a soi-disant validé le tambour battant organisé par des tiers depuis une bonne petite semaine, parlant d’une somme extraordinairement importante, en termes de transfert comme apéritif de la mise en température. Grace Geyoro, la joueuse disant qu’elle avait un pied à Paris, un pied à Chelsea en répondant à une interview du Parisien, média de référence dans le grand Île-de-France.

Chacun regardant, jusqu’au dernier délai, la détermination du Paris Saint Germain sur ce dossier.

La course aux annonces du football féminin

Des supports actent la venue signée de Jackie Groenen, internationale hollandaise et donc championne d’Europe en 2017, vice-championne du monde 2019 et 1/4 aux JO de Tokyo 2021, en mal de jeu et à l’Euro 2022 en mal de qualité. Là encore, rien n’est encore officiellement traduit.

On est même allé jusqu’à fuiter l’arrivée de Sarah Bouhaddi au Paris Saint Germain, gardienne emblématique de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France. Information qui a demandé une intervention de la joueuse sur twitter, rappelant à un nouveau site, le peu de réalités de la situation.

Le football féminin a pris le goût des annonces tonitruantes.

Les réseaux cherchent à être les premiers informés, cousins, amies, amies d’une ou d’un ami. On est assez proche de l’excès quand RMC, pris par cette soi-disante compétition, annonce qu’Aminata Diallo a l’intention de mettre le Paris Saint Germain, en justice et non pas de déposer plainte qui relève du Pénal.

Dans la continuité, vous apprenez que la joueuse n’a jamais eu l’intention d’arrêter sa carrière : Selon l’entourage de la joueuse, la milieue tricolore dément toute volonté de mettre un terme à sa carrière à 27 ans, contrairement aux rumeurs qui ont circulé en ce sens sur les réseaux sociaux. (source RMC) alors que la veille, les réseaux sociaux annonçait qu’elle arrêtait à 27 ans.

Les sites internets plongeant sur l’information, tête la première, à espérer être les premiers à donner l’info, contredite le lendemain.

Quand de son côté le Paris Saint Germain annonce des réalités différentes, sans fuite dans la presse :

La différence avec la réalité du PSG

Une défenseure chinoise, internationale de 27 ans, ayant participé à l’aventure de Gérard Prêcheur en Chine : Le Paris Saint-Germain est heureux d’annoncer l’arrivée de Li Mengwen. L’internationale chinoise est prêtée par le club de Jiangsu jusqu’en juin 2023. Le Paris Saint-Germain est heureux d’annoncer l’arrivée de Li Mengwen. L’internationale chinoise est prêtée par le club de Jiangsu jusqu’en juin 2023.

Quand le PSG est sous le feu des médias, cela fait le bonheur des clubs européens mais plus encore celui de l’OL, son concurrent national.

Au final, le Paris Saint Germain est beaucoup ciblé. Là encore avec l’intervention judiciaire possible d’Aminata Diallo pour rupture de promesse contractuelle, trouvant « très rapidement », un nouveau conseil. Maître Carlo Alberto Brusa, habitué du sport de haut niveau.

Vu qu’on ne trouve pas un nouvel avocat « sous le sabot d’un cheval » comme on va à la boulangerie, ce nouvel intervenant a été recommandé. Sans chercher à savoir par qui, on peut s’interroger sur les chances d’une telle procédure, où la joueuse revendique un dédommagement compte tenu de négociation qui aurait dû aboutir et qui ne l’a pas été.

Sauf que la simple raison interroge sur les possibilités réelles d’Aminata Diallo d’être entendues par un juge. En effet, pour acter la volonté de négociation dommageable, les Conseils ont fait exister le principe de « négociation exclusive » écrite et actée. Là, la notion de dommage peut s’entendre pour la partie « blessée » par la rupture unilatérale, subissant un dommage, n’ayant plus d’autres solutions. Dommage évalué souvent dans une clause du document contractuel.

Pour le reste, c’est le système assez ouvert de la libre concurrence qui a vu d’ailleurs, des joueurs changer de destination au dernier moment quand le club A l’attendait pour aller vers un club B, mieux disant ou différent. Il n’a jamais été entendu par un juge qu’il y ait dommage, d’autant qu’il existe, en droit, la possibilité de s’en prémunir avec les négociations exclusives.

SI les parties ont décidé de ne pas se garantir réciproquement, c’est qu’ils savent la porte ouverte à la concurrence et qu’ils ont ou n’ont pas, prévu cette situation.

Il faudrait en savoir plus et mieux pour se faire une idée de la situation juridique.

La continuité des conditions de salariat me semblant plus juste à défendre, à moins que des écrits n’en justifient les raisons.

Prenons l’exemple de Grace Geyoro pour quitter celui d’Aminata Diallo.

Ce qui va contre le PSG ne peut pas déplaire à l’Olympique Lyonnais.

Je n’imagine pas que la direction sportive féminine de l’OL soit contre l’idée de voir Grace Geyoro aller à Chelsea.

Cela ne peut que déséquilibrer la force du PSG pour le championnat national et l’Europe, en plus en n’ayant rien à payer pour cela ! Et de concert, cela annule la force de Gérard Prêcheur, très grand connaisseur de l’Olympique Lyonnais (3 saisons) qui pourrait très bien poser les mêmes problèmes qu’ont posé Farid Benstiti (deux éliminations de l’OL en Coupe d’Europe en 2014 et 2015) et Patrice Lair (finaliste 2017 face à l’OL), deux anciens de la maison lyonnaise.

Si en plus, on rajoute le fait que cela rend ridicule la décision de Marie-Antoinette Katoto de signer au PSG en demandant un niveau européen et donc met en situation sportive négative la nouvelle direction du PSG pour des discussions avec de futures joueuses dans un environnement où les joueuses de très haut niveau sont rares !

Cela ne pouvant qu’ouvrir favorablement, pour l’Ol, à une discussion future avec Kadidiatou Diani pour lui proposer de venir à l’Olympique Lyonnais pour un salaire royal.

Vous seriez l’OL, sur ce coup, vous buvez votre verre de « petit lait » comme le dit le proverbe.

C’est normal, c’est la règle du jeu et le Bayern, le Fc Barcelona, comme d’autres ne peuvent qu’être intéressés à voir le PSG moins fort quand à sa tête, se trouve celui qui a gagné deux titres européens sur les trois saisons qu’il a coaché.

Ce soir, se jouait Estonie France, j’ai été surpris des commentaires lors de la retransmission TV, mettant en valeur exclusivement l’intérêt de la joueuse, sans parler de l’intérêt du Paris Saint Germain, pour des interventions médiatiques qui touchent à des messages assez officiels. Cela m’a donné envie de proposer un autre angle de raisonnement.

Critiquable certainement, mais un angle qui s’écoute et s’entend aussi.

Existe-t-il ou non un PSG féminin ?

En face, il y a Sabrina Delannoy, ex-capitaine du Paris Saint Germain quand les filles gagnaient des cacahouètes et vivaient pour le maillot (plus de 300 matches en D1F pour le PSG). Je ne pense pas que la trentenaire, mère de famille, accepte qu’on puisse parler du Paris Saint Germain comme les conseillers de Grace Geyoro lui ont certainement demandé de faire. En plus sur le support du Parisien, média de référence dans l’Ile de France, là où le PSG veut lancer ses futurs recrutements de jeunes joueuses.

Je ne pense pas qu’elle aime subir un rapport de force quand juridiquement le droit lui appartient : un contrat en cours d’exécution entre le PSG et Grace Geyoro.

Je ne pense pas qu’elle aime qu’on lui mette le couteau sur la gorge, sans solution.

Je ne pense pas que l’ex-joueuse soit sensibilisée par l’attrait financier de Grace Geyoro, elle qui jouait pour le PSG pour peu d’argent et qui a été avec d’autres, les initiatrices de cette montée financière du football féminin qu’elles ont payé cher et longtemps sur le terrain. À mon avis, elle doit se dire que déjà, le salaire actuel de la joueuse est très significatif.

Je ne pense pas que le directeur financier du PSG soit sensibilisé par le montant du transfert (supérieur à 500.000 €). Cela n’a pas besoin d’être argumenté.

Les pistes de solution : attendre l’année prochaine

En fait, si sportivement, elle sait que le PSG veut jouer quelque chose. Alors, elle ne peut que refuser.

Si elle sait que le PSG sera un acteur mais pas leader européen, elle peut comprendre le besoin de Grace Geyoro mais l’encadrer avec son âge (26 ans) quand les joueuses jouent jusqu’à 35 ans, un contrat et une solution intéressante de repli à lui proposer car elle n’a aucune raison de faire baisser le PSG de niveau, pour une demande unilatérale de la joueuse.

En plus, sa crédibilité et celle du PSG est mise sur la table.

Enfin, Grace Geyoro est adulée en France sauf si on est objectif, elle n’a trouvé aucune solution face à l’Allemagne en demi-finale de l’Euro 2022 ? La parisienne se met toujours un peu au-dessus du niveau du groupe où elle évolue mais n’est jamais déterminante dans la progression de son équipe, hors le retour en Coupe, après avoir perdu au Parc.

Elle peut être la patronne du PSG, apprendre à l’être, à le maitriser avec ses hauts et ses bas et attendre la dernière année de contrat, pour discuter raisonnablement d’un transfert, avec peut-être, une excellente réussite au Mondial.

La joueuse aura sa chance. Le PSG aura préparé. La direction sportive aura été respectée et pourra valider la qualité de la parole donnée auprès de futures joueuses.

Après, on verra.

Si le PSG a une vocation professionnelle et donc de gagner ; à mon avis, ils doivent bien analyser les situations, et bien s’entourer. Je terminerai avec cette idée simple : Si on attaque un club comme le PSG, c’est qu’il doit avoir des qualités.

William Commegrain Lesfeminines.fr

sources :

Mercato : le PSG ferme toujours la porte à Chelsea pour Geyoro (msn.com)

PSG: Aminata Diallo veut attaquer le club (bfmtv.com)