Quelles sont les attendus de la saison à venir ?
Pour le grand public, le fan de football de la Ligue 1, ne retiendra qu’une chose ! L’Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas a-t-il repris le titre qu’elles avaient réussi à prendre en 2007 pour le gagner quatorze fois consécutivement ? Ou, les joueuses du Paris Saint Germain ont-elles réussi à conserver ce titre en 2022, se calant dans les pas de la performance passée de l’OL, qu’on qualifiera de génération passée.
Les écrits s’écriront au passé pour l’OL. Le PSG passera lui, au futur proche. Dans le cas où l’OL reprenne son bien, on descendra d’un cran dans l’intérêt médiatique.
Pour ceux qui suivent la compétition, un autre club, Bordeaux, Montpellier ou le Paris FC, peut bousculer cette hiérarchie et prendre le titre 2022. Les spécialistes critiqueront cette idée, au sens qu’elle n’a aucune chance d’être une réalité. Permettez-moi d’y voir le contraire ! Le gap entre les deux parties du championnat est réel, un autre club peut gagner dix-huit rencontres sur les vingt deux. L’OL comme le PSG sont en phase de reconstruction. Leur impact sur les concurrents n’est pas aussi certain que pour les années précédentes. Elles peuvent perdre des matches.
Le gain du championnat pourra se faire avec dix-huit victoires, voire moins. C’était souvent le cas en Bundesliga, un peu moins avec le Bayern qui a signé vingt victoires en 2021.
Le football féminin passera alors dans une nouvelle dimension.
La seconde interrogation concernera Saint-Etienne. Le club averti mi-juillet, de sa montée à l’échelon supérieur, sera-t-il l’éternel club montant de la D2F appelé à descendre ? D’autant que les joueuses n’ont plus joué de compétition depuis la 6e journée (mi-octobre) de la saison dernière ! En raison du Covid. Dans la même ligne, les deux clubs exclusivement féminins que sont Soyaux-Charente et Issy GPSO 92, amateurs, réussiront ils à se maintenir dans un football soutenu financièrement et structurellement par les moyens des clubs masculins, professionnels pour la quasi-totalité.
Pour les joueuses, on attend avec intérêt les rentrées d’Ada Hegerberg et Griedge M’Bock. On souhaite que des intelligences aient trouvé des solutions au trop grand nombre de rupture de ligaments croisés que cette pratique et profession rencontre. Savoir qu’une gardienne, Constance Picaud, nouvelle recrue du PSG, connaisse ce problème est assez surprenant, pour une blessure qui touche les joueuses et joueurs de champ. Cela montre que des réflexions doivent être menées. Invraisemblable quand on sait la responsabilité civile et pénale qu’encourent les employeurs en ne mettant pas en place des moyens pour encadrer la sécurité physique, psychologique de leurs salariées.
On attend aussi, pour les joueuses, une convention collective et alors le football prendra le chemin de l’intérêt général ou un statut professionnel, et alors le football féminin prendra le chemin de la starification et des transferts financiers. A mon sens, il faut prendre une direction. L’entre-deux ne positionne pas la France dans un monde international qui commence à se créer des modèles et des images.
Sur le plan du jeu, on attend et on espère une ou plusieurs surprises. Pas nécessairement sur le plan individuel, il faut regarder ce football autrement et intégrer des mesures sur la complémentarité voire l’état d’esprit. Des liaisons entre deux joueuses qui émerveillent une rencontre et la fait basculer. Ce qui serait plus logique dans un sport d’équipe. Une caractéristique reconnue comme féminine, qui s’exprime bien et mieux, dans le travail d’équipe.
Pour les Bleues, les JO nous ont montré l’importance du groupe, de sa dynamique positive, de sa confiance et solidarité, pour aller prendre un titre ou une médaille. Les compétitions sont très proches. L’Euro 2022 lancera 2023 (Coupe du Monde) et certainement 2024 (JO de Paris). Trois ans de différence ne concernera pas l’arrivée d’une nouvelle génération de joueuses. Les françaises actuelles seront celles qui porteront le maillot Bleue dans ces trois compétitions à venir.
Il faut sortir de l’opinion individuelle dont on voit les dégâts considérables en terme d’identité avec le Covid (avec sans vaccin, avec ou sans passe), pour (jouer) avancer collectif. Dans ce sens, on espère que les Bleues imposeront aux médias et public une image et une identité collective.
A voir et à vivre.
William Commegrain Lesfeminines.fr