En direct sur W9- mardi 13 avril 2021, 21h- stade Océane- Le Havre. La France reçoit les USA.
Si « on taking a knee » a une signification particulière aux USA, dans cette période où le jugement contre celui qui a donné la mort à George Floyd est en instance de communication.
En France, mettre « une personne à genoux » a une autre signification. On est dans l’opposition agressive qui fait constater que l’adversaire a abandonné le combat, sans possibilité d’y revenir. Il a été sèchement battu.
Comment des Bleues, amputées de tant de joueuses renommées et de talents, peuvent mettre à genoux les américaines, championne du monde 2015 et 2019. Deuxième équipe à faire un doublé mondial après l’Allemagne (2003-2007). Première à obtenir quatre titres mondiaux sur huit, quatre médailles d’Or Olympique sur six.
La vitesse & l’insouciance de la jeunesse !
La Suède, 3e au Mondial 2019, Argent aux JO de Rio en 2016, candidate au titre olympique recevait les USA vendredi dernier quand la France l’emportait sur l’Angleterre. Adversaire habituel des américaines en compétition, elles ont mené pendant la quasi-totalité de la rencontre (1-0, Hurtig 38′). Megan Rapinoe a égalisé sur un pénalty discuté et discutable (1-1, 87′). Un onze suédois qui était quasiment copie conforme à celle de 2019. Seger, Jakobsson, Asllani, etc .. Les américaines jouaient avec un onze mondial : Suaerbrunn, Dunn, O’Hara, Naeler en défense. Press, Lloyd, devant. Lavelle au milieu. Entrées de Morgan, Rapinoe, Mewis.
Les Bleues ne peuvent pas présenter la même équipe.
Sauf qu’elle a une qualité incroyable, c’est sa jeunesse et son insouciance.
Les américaines sont très expérimentées. Dans cette équipe, il y a des joueuses qui étaient présentes lors de la World Cup 2011 ! Nous, déjà, si tu dépasses 2019, tu es content. Ce match, c’est : « Les vieux contre les jeunes ».
Que font les vieux quand ils sont avec des jeunes ? Le premier mot qui vient, c’est « doucement, doucement ». Puis, suit dans la foulée, si l’argument ne s’entend pas, les jeunes le savent. Le vieux crie : « Respect, RESPECT ! ».
Des sociétés comme le Japon l’ont institutionalisé. Le « vieux » est respecté. Il n’a pas besoin de le dire. En Afrique, il en est de même. Dan les sociétés occidentalisées, le vieux doit se confronter aux jeunes. L’élimination est naturelle. Soit, il a une source de jouvence et il passe ; soit il ne l’a pas, et il décroit. Plus le temps passe, plus il s’éloigne. Sauf à écouter ses récriminations : « Doucement, doucement ». Puis, plus fort « respect, respect ».
Les jeunes n’ont aucune raison de les écouter. Combien de fois on leur a dit d’attendre. Attendre. Toujours Attendre. Un truc de vieux qui est là pour les immobiliser.
Si les vieux viennent sur le terrain de la comparaison, alors qu’ils suivent le rythme. Sinon, qu’ils regardent et s’adaptent.
Le sport est un monde qui vit avec cette vérité. Un jour ou l’autre, le vieux doit sortir. C’est ainsi.
Le vieux le sait. Il tergiverse. S’intéresse au détail. Il sait que sa chance est dans le détail. Un truc que les jeunes ne regardent jamais. Ils envoient. Alors, assis, malin, puisqu’il n’a pas réussi à rendre l’adversaire immobile, il cherche l’instant pour piquer. Souvent il fait semblant d’abandonner. Se met dans une carapace. Attire le jeune qui explose de sensations en prenant le dessus. Puis, bing, il pique. Donne tout sur cet instant. Et se satisfait de cette victoire que le jeune n’a pas vu venir. Emporté par son insouciance.
Un jeune qui perd contre un vieux. Il n’y a pas pire comme émotion négative. Il faut que les Bleues ne l’acceptent pas.
Comment gagner contre des joueuses d’expérience ? Faire fi du détail. Aller si vite, être si concentrée dans l’action et par l’action que le détail, auquel le vieux veut donner un impact, devient si petit qu’il n’en existe pas. Une anecdote du moment, aussi vite vécue, aussi vite oubliée.
Alors là, le vieux n’a plus rien. Même son détail, « dont’ care ». On n’a plus qu’à le regarder. Essoufflé.
Les américaines marqueront sur coup de pied arrêté. Sur un coup franc.
On s’en fout, les jeunes bleues iront si vite. Auront si confiance que cela ne sera qu’un détail « si vite vécu-si vite oublié ». Les américaines en prendront trois.
Pourquoi trois ? Pourquoi pas trois !
Quand on est jeune, on n’en peut plus d’avoir toujours à expliquer, à justifier.
On préfère vivre. Vivre en respectant la règle mais VIVRE. « Exister » en étant jeune.
Les jeunes, dans cette période COVID qu’on connait, ont un besoin fort d’exister. Ils donnent déjà beaucoup pour les vieux.
Le sport donne cette possibilité en respectant des règles. Alors pourquoi les jeunes Bleues ne l’utiliseraient pas ? Supportons-les pour cela. Avoir confiance dans la jeunesse ! Donnons à notre jeunesse le droit de rêver et de faire.
La France est la Terre où on aime vivre. Alors pourquoi pas trois ?
D’ailleurs, en sport, quand les vieux sont battus par des jeunes. Ils finissent par dire « Merci ». Contents de s’être battus ; connaissant le risque. Quand tu est vieux, il faut te battre pour ne pas s’éloigner. Mais quoi de plus normal que de le vivre à un moment donné.
Alors ne laissons pas nos jeunes Bleues se faire faire battre par ces expérimentées américaines.
Mardi soir, en direct sur W9, Mardi 21h00. France-USA. Le 3e mondial reçoit le 1er mondial.
La France passera car elle mettra sa jeunesse au pouvoir.
William Commegrain Lesfeminines.fr