Pauline Peyraud-Magnin, Corinne Diacre la confirme le second match comme numéro 1. Une route pour la confiance. Elle a fait un superbe arrêt sur sa ligne, sur une demi-volée de Sow, la joueuse du Paris Fc (25′). Elle a à parfaire son entente avec la défense centrale, notamment lors d’une combinaison avec Wendie Renard mais surtout doit améliorer sa confiance dans les sorties aériennes. Une sortie au poing en toute fin de rencontre qui semblait bien mollassonne. En manque de temps de jeu avec l’Atletico Madrid, 4e du championnat espagnol, elle ne ferme pas la porte à la concurrence. Sauf que Corinne Diacre la confirme dans son rôle de gardienne n°1. Le second match ne sera pas ouvert à Solène Durand, numéro 2 ou aux deux grandes 1m80, Mylène Chavas et Constance Picaud venue se faire connaître au groupe des A.
Elisa De Almeida, la jeunesse qui avale son temps de jeu. Elle n’avait jamais eu de chance avec les EDF de jeunes. Souvent convoquée, souvent obligée de se désister sur blessure. Là, à 22 ans, huit sélections et 3 buts, elle mord dans ce qu’on lui propose. Le couloir droit. Ni arrière, ni milieu, ni attaquante et en fonction des situations l’une des trois. Elle demande beaucoup le ballon. Peut-être trop pour savoir les gérer à cet âge. Un gros potentiel, si elle sait mieux performer en se canalisant. Ses centres sont trop dans l’horizontal, là on se trouve le maximum de défenseurs.
Eve Perisset, entre expérience et certitude d’être au niveau des A. a signé son retour en Equipe de France. A su apporter dans son rôle de piston à droite. Passeuse sur le premier match après son entrée. Passeuse sur le second en jouant le coup franc sur la tête de Wendie Renard.
Marion Torrent, un mental exceptionnel. La capitaine de l’Equipe de France, vit le match comme une souffrance qui ne doit jamais s’arrêter. C’est une obstinée de l’effort physique et mentale. Latérale, il lui arrive rarement de prendre le vent. Une fois avec Rapinoe, là ponctuellement avec Bachmann. mais jamais elle n’abdique. Cette joueuse aurait été une tri-athlète sans souci. Là, où elle s’est nettement améliorée depuis quelle est chez les Bleues, c’est sur ses montées. Maintenant, elle touche souvent la ligne de sortie adverse. A l’inverse d’Elisa, elle est très sûre sur ces centres. Dans la lignée d’une Jessica Houara qui l’a précédé au poste. A mon sens, elle fait encore trop d’erreurs de passes quand elle joue long. Une faute que pourtant, elle ne commet pas quand on la place en milieu de terrain.
Wendie Renard, Top mondial. est au-dessus en taille, physiquement certainement mais sa grande qualité est mentale. Elle a du sang américain en elle ? Plus l’âge avance, plus elle est performante et efficiente. Sa seconde tête, sortie par Thalmann, est un modèle du genre. Peu de filles sont capables de faire ce geste. Lors de la seconde rencontre, elle va aller chercher le but qui libère les Bleues. Encore une tête. A la fin de la rencontre, elle s’applique sur son pénalty. Au final, elle dira « le plus important, c’est de gagner ».
Aissatou Tounkara ; confiante, pose la question de la concurrence avec Griedge MBock. s’est étoffée en Espagne. Elle est en droit de demander une analyse comparative avec sa grande amie, Griedge M’Bock lorsqu’elle reviendra après sa blessure (rupture du tendon d’achille). Avant, son physique à la Patrick Viera lui faisait faire des erreurs de touchers de balle. La poussant trop loin pour tomber dans les pieds adverses et finir en but. Aujourd’hui, elle n’en fait plus. Elle connait sa course et maitrise sa technique. Elle est physiquement plus certaine d’elle. Cette confiance se ressent dans sa défense. Elle peut revenir et reprendre une joueuse lancée. En tant que défenseur central, cela donne des galons de confiance.
Sakina Karchaoui, une boule d’intentions. est à l’image de toutes les arrières gauches françaises depuis 10 ans. Petites, courtes en appuis, intenables, avec une envie constante d’aller de l’avant pour perforer l’adversaire. Vous prenez un 3/4 masculin français. Vous le coupez en deux, le concassez et vous avez une arrière gauche française qui doit être la joueuse qui termine le plus souvent le nez dans le gazon. Comme un rugbyman ! plus que sa propre gardienne. Subissant faute sur faute. Les arrières gauches françaises sont intenables.
Perle Morroni, au niveau des A dans son jeu offensif. Elle a montré qu’elle avait le niveau de l’équipe de France A. Là testée sur son apport offensif, elle est plus à l’aise avec Sandy Baltimore avec qui elle joue au PSG. Moins quand elle a joué avec Amel Majri. Ce qui montre que les liaisons sont essentielles en équipe de France.
Charlotte Bilbault, une intensité explosive. Elle fait du Bilbault, mais aussi autre chose. D’habitude, au milieu, elle revendique le ballon et impulse ce dernier à la mode projection et puissance. Cette joueuse a besoin de cela pour s’exprimer. Face à la Suisse, pour le premier match, elle s’est contentée de jouer un demi-rôle qui lui était demandé. Elle a appliqué. C’est une joueuse de caractère. Obéissante mais qui a un caractère bien affirmée. Sur le second, elle portera le brassard. Inévitablement, elle commet des fautes. Son jeu prête à cela. Ce sera toujours une balance entre impulsion de son équipe et fautes commises.
Sandie Toletti est une bonne joueuse. Un jour, elle aura du talent. Il ne faut pas la mettre plus haut, ce serait lui poser un problème. Elle fait bien le travail et on doit l’attendre sur son talent. Sur certains matches, elle fera des prestations extraordinaires. Elle pourrait être comme Nadine Kessler si elle « gradue » son expérience et sa confiance.
Grace Geyoro est polie. C’est sa qualité première, au-dessus de son talent et de ses capacités techniques. Elle ne fera jamais un geste interdit. Son rêve est de prendre le ballon proprement, de le redonner proprement, de l’accélérer proprement pour qu’il finisse proprement dans les buts. L’occasion qu’elle a sur le premier match, aurait mérité un pointu. Elle est allée au bout d’elle, proprement. Cela pourrait être un défaut, c’est sa qualité. Placée devant pour son équipe, elle jouera son match.
Delphine Cascarino, un TGV de vitesse qui doit améliorer le confort de ses centres. Elle a un vitesse et une technique au niveau mondial. Quand elle envoie, son adversaire sait qu’elle doit l’arrêter dès son départ, sinon, c’est le numéro de son dos qu’elle verra. Quand on va aussi vite, les centres sont limites. Elle arrive à centrer, sauf qu’ils manquent de précision. Je ne la vois pas s’améliorer à ce niveau, sinon elle serait au niveau des hommes. En fait, c’est à la personne qui reçoit d’être intelligente et de se mettre là où elle va déposer le ballon.
Kadidiatou DIani, entre puissance et indolence. Elle a un jeu bipolaire. Un coup, elle a une rapidité incroyable entre le contact et la passe. D’autres fois, elle prend un temps légèrement supérieur et se fait contrer dès le premier contact. Certains diraient que cela dépend de sa motivation. Non pas qu’elle n’est pas motivée, mais elle n’est très forte que lorsqu’elle est super motivée. Entrée dans la seconde rencontre où la France était sur un score nul, son impact a fait mal aux Suissesses. Sur l’expérience, elle obtient le pénalty.
Amel Majri, cabotine prête à jouer un rôle de soliste. Elle a, depuis peu, le jeu d’un professionnel masculin. A la manière d’un Messi, elle s’endort sur ses qualités, présente mais sans s’affirmer. Pour d’autres fois, s’élancer et performer. Bien moins souvent qu’avant. Elle préfère combiner avec Sakina Karchaoui. En fait, ce qu’elle préfère, ce sont les coups de pied arrêtés. Là, elle pose le ballon comme elle veut, où elle veut.
Clara Matéo, la finesse qui doit trouver l’efficience. Elle joue correctement. Pour ses premières sélections, la parisienne a une signature. Elle s’implique sur tous les ballons qu’on pourrait lui donner. Elle se met à la disposition de la passe. Elle a un inconvénient, elle joue plutôt en liaison qu’en rupture. Elle passera un cap quand elle fera la différence avec une adversaire. Elle ressemble à Christiane Press, l’américaine qui a mis un certain temps à créer cette différence.
Melvine Malard, percutante. Elle a été très utile quand elle est entrée lors du premier match. Elle a eu plus de mal quand il a fallu commencer le match. Son jeu de rupture se prête plus à un remplacement en seconde mi-temps quand les organismes et cerveaux adverses ont été dynamisés par de précédentes coéquipières.
Léa Khelifi. Des appuis avec le ballon qui la met au niveau d’une Louisa avec plus de confiance. Elle a de très bons appuis quand elle frappe. Il peut y avoir de la puissance et de la précision dans ce pied gauche. On sent une forme de talent et de puissance. Il faudrait qu’elle joue encore plus, avoir plus de confiance.
Du coté suisse, les gardiennes, Thalmann et Friedli ont brillé. Ramona Bachmann esseulée, a manqué de soutien. J’ai trouvé la ligne défensive cohérente, jouant son jeu malgré la pression française. J’ai bien aimé Buhler en défense centrale. Elle n’a pas craint de lutter contre Renard et joue sans peur tout en étant concentrée et positive sur son jeu. En fait, il a manqué de talents sur le plan offensif pour inquiéter les Bleues mais à mon sens, elles se sont améliorées.
William Commegrain Lesfeminines.fr