Le Paris FC chute encore. Cinq défaites sur les six derniers matches, le simple bilan comptable est lourd pour les joueuses du Paris FC.
L’analyse de cette situation manifestée par une courbe inversée de performances démarrée en 2014 impose une certitude en 2020, après l’avoir plusieurs fois anticipée sur ce site.
Un Paris FC dans la tempête du maintien comme d’autres.
Le Paris FC est définitivement une équipe du coeur de championnat après avoir fréquenté pendant 40 ans, le Top Four de la D1F. Un podium à quatre dont elle a occupé toutes les places, plus souvent la troisième et depuis quelques années, la quatrième et cinquième.
Si cette vérité posée depuis 2014 a mis un temps à se confirmer, c’est que l’hétérogénéité du football féminin passé ne posait pas un problème vital aux franciliennes. Loin en terme de points des deux ou trois premiers, mais quatrième ou cinquième de la D1F. Suffisant pour continuer de la même manière.
Une descente en terme de performance qui s’est imbriqué inexorablement dans chaque élément d’un club pour devenir une constellation de freins empêchant maintenant la chance réservée à l’initiative. Comme un moteur qui a des ratés. Un coup cela marche, deux coups cela tousse.
Ce club avait décidé de s’y habituer, ne voyant pas le risque à l’immédiat et trouvant des avantages à s’occuper d’autres choses. Il a fallu vraiment un tsunami l’an dernier pour qu’un changement soit fait.
Un championnat de plus en plus homogène qui demande beaucoup de répétitions pour trouver les filets.
En perdant dans cette saison contre l’OL (4-0), contre Montpellier (2-5), face au PSG (2-0) et maintenant Bordeaux (0-3) ; ce qui peut être qualifié comme les gros du championnat, l’équipe confirme sa situation actuelle. Ce n’est pas en soi un problème.
On peut très bien vivre dans cette situation de compétition. Sauf que cela crée le danger d’un maintien dont il faut avoir la capacité de s’échapper. Possible dans un sport individuel, très difficile dans un sport collectif où la dynamique individuelle doit être assez forte pour entraîner une force collective. A défaut, l’erreur pèse lourde, les 90′ semblent une éternité. En plus, l’évolution du jeu féminin demande beaucoup d’actions répétitives pour être payée par des buts, proche de l’impossible quand la confiance n’est pas là.
Le problème actuel du Paris Fc est important car il se situe au niveau des défaites concédées face à des adversaires au maintien.
Le problème passé du PARIS FC était de retrouver le haut du tableau. Le problème qui se pose maintenant est de trouver la force de gagner contre des concurrents au maintien.
Le véritable problème du Paris FC à résoudre ne se situe pas dans des défaites lourdes contre les gros du championnat ; c’est la défaite face à Guingamp (2-0), la victoire très courte contre le Stade de Reims (0-1), le résultat nul contre le FC Metz (2-2) et Soyaux (0-0) qui posent un problème.
Il n’y a que deux victoires nettes contre Dijon (3-1) et l’OM (3-1) au crédit du bilan parisien, à quasiment la moitié de la saison. C’est un parcours de 10e du championnat de France si on voit le verre à demi-plein. Par le jeu du goal average particulier, les clubs bourguignons et marseillais étant des prétendants à la descente, la confrontation au mois de mai en cas d’égalité de points tournerait en faveur des juvisiennes, à moins d’une leçon au retour, supérieure à trois buts encaissés.
Mais dans le cas du verre à demi-vide, si l’OM et Dijon laissent les places de la lutte à d’autres. Alors là, ce serait problématique.
Il y a longtemps que le Paris FC ne fait plus partie du Top four. A mon sens, cela aura été sa plus grave erreur de jouer de l’amortisseur de la marque Juvisy, laissant la performance de côté, quand les places étaient encore disponibles.
Une évidence qu’aujourd’hui, le club parisien devra lutter, comme les autres, pour ne pas descendre. L’enseignement à retenir, à mon sens. Il ne faut jamais faire de concession à la notion de performance quand on est un club de haut niveau. Les autres nous rattrapent, après il est difficile de se relancer dans un sport où l’essentiel des contrats empêche de nouvelles arrivées inopinées. Les joueuse du Paris FC ont leur destin entre leur pied et leur mental.
William Commegrain Lesfeminines.fr