Après six rencontres, Grenoble s’est repris contre Thonon-Evian (2-1) après une mauvaise série de quatre défaites consécutives. On reproche à juste titre aux championnats féminins d’avoir des têtes de série qui gagnant quasiment l’intégralité de leur rencontre. L’OL est de ce bois, le PSG aussi.
Il est intéressant de reprendre l’interview de Julia Arpizou, fait mi-septembre, pour montrer à quel point – il y a peu – entre une défaite et une victoire. Souvent imprévisible avant la rencontre, notamment en D2F où les niveaux et intentions sont proches sans avoir les joueuses hors normes qui vous garantissent un résultat acquis d’avance.
Grenoble, l’an dernier avait fait un superbe parcours en Coupe de France, avec notamment une demi-finale en Coupe de France face à l’Olympique Lyonnais qui s’était terminée sur le plus petit des score (1-0), dans les arrêts de jeu. Entre temps, le coach Nicolas Bach était parti de manière surprenante, installé maintenant juste à côté, dans un club universitaire, qui se crée (GUC FF).
Raphaël avait rencontré, la nouvelle coach, Julia Arpizou après une séance d’entrainement. Après un triplé, championnat, coupe d’Aquitaine et coupe Départementale, la coach réserve de Bordeaux (R1) avait quitté sa région, certainement après avoir vu que son expérience n’était pas acquise pour qu’on lui propose la D1F, pour poser ses valises sur les terres dauphines,
Les Féminines : « Vous avez quitté Bordeaux pour rejoindre Grenoble. Qu’est ce qui vous a séduit dans ce club ? »
Julia Arpizou : Ce qui m’a fait venir à Grenoble, c’est le challenge d’entrainer une équipe de D2F au niveau national que je ne pouvais pas prétendre atteindre avec une équipe de R1, puisque c’est une équipe réserve de D1. Et le fait aussi que ce soit un club professionnel.
Voilà c’est ce qui m’a attiré avec aussi un beau parcours en coupe de France, la saison dernière. Ce qui atteste d’un niveau assez élevé du groupe. Même s’il y a eu des départs, on a des joueuses de qualité et le groupe est plaisant. »
Les Féminines : « Justement au sujet des départs, il y en eu quelques uns et vous avez un groupe avec de jeunes recrues, vous pouvez nous en dire plus ? »
Julia Arpizou : « Il y a de très jeunes joueuses prometteuses, de Saint Etienne, de Bordeaux, avec de l’expérience (Laura Arriberouge). Les départs logiques sont compensés parce qu’il y avait des joueuses qui n’avaient pas beaucoup de temps de jeu, qui demandaient d’en avoir un peu plus. A l’heure actuelle comme preuves de qualité. Il y a des joueuses expérimentées du club, 3 ou 4 cadres qui sont restées. Ce sont des joueuse sur lesquelles on s’appuie.
Donc nous on s’attache à créer une harmonie entre ces joueuses là, cadres expérimentées et jeunes joueuses et pour l’instant ça convient. »
Les Féminines : « Quels constats faites vous entre les matchs de R1 et la D2F ? »
Julia Arpizou : « Il y a beaucoup plus d’impact physique, de duel et de rythme donc de vitesse de jeu. Ensuite dans les connaissances tactiques, nous sommes un peu similaire. C’est plus individuel dans l’impact, l’agressivité et la vitesse des joueuses. C’est la différence principale avec la R1.
Les Féminines : « Entre stade d’entraiment et stade pour les matchs à domicile, dimanche à Seyssinet, ce n’est pas le terrain officiel du GF38F ?
Julia Arpizou : « C’est notre terrain officiel, pour toute cette saison. Tous nos matchs auront lieu là bas. On a conclu une convention. On a un partenariat avec le club de Seyssinet et tous nos matchs à domicile seront là-bas. C’est un soulagement pour les filles d’avoir un terrain fixe ou elles vont avoir des repaires. »
Les Féminines : « Les séances d’entrainement ont changé, avec un horaire particulier, 17h30-19h et 3 jours par semaine, c’est imposé par le club ou c’est vous qui avez choisi ? »
Julia Arpizou : « On a 3 séances, le mardi, le mercredi et le vendredi de 17h30 à 19h. On voulait avancer les séances, pour ne pas finir trop tard pour les joueuses. On a la possibilité d’encadrer leurs emplois du temps. Université mais aussi de les alléger sur leurs emplois du temps personnel de travail.
Le Jeudi, on est en salle de musculation au stade des Alpes. C’est nécessaire pour qu’elles s’aguerrissent, qu’elles s’épaississent musculairement que l’on essaie d’individualiser selon le profil. Après on n’a pas de séances le lundi, c’est inutile par rapport au match du dimanche, il faut un temps de récupération nécessaire, on n’est pas là pour les blesser, donc c’est bien. »
Les Féminines : « On vient d’assister à l’entrainement avec un groupe de 14 joueuses et 2 gardiennes, vous disposez d’un groupe de combien de joueuses ? »
Julia Arpizou : « j’ai un groupe de 21 joueuses, dont 3 gardiennes. J’ai une joueuse, Clémence Petit, qui s’est faite les ligaments croisés le week-end dernier. Camélia Moussa, qui s’est faite opérée d’un kyste, donc rien de grave, Laureen pour absence de travail et une gardienne en congé. J’ai choisi un groupe assez restreint, j’ai donné un peu plus de largeur pendant la préparation. On a sorti de jeunes joueuses et on se laisse de la place, après la trêve hivernale pour recruter une ou deux joueuses de qualité selon le début de saison. »
Les Féminines : « Revenons sur votre première victoire à Amiens, on a pu lire, le moins bon en première période et ensuite une bonne seconde mi-temps, avec un bon coaching. Comment expliquez-vous cela ? »
Julia Arpizou : « En fait en première mi-temps, les filles étaient un peu timorées, peut être un peu de pression du fait de jouer sur le stade officiel d’Amiens, le stade de la Licorne, stade de la ligue 1 et très beau stade.
Et puis finalement on avait fait 6 matchs de préparation, donc les filles se connaissaient quand même mais c’est l’équipe d’Amiens qui a été au dessus de nous dans la première mi-temps. Dans l’engagement et l’agressivité et nous ça nous a un peu inhibés. Donc on a eu du mal en termes de placement défensif à se mettre en place.
A la mi-temps, j’ai décidé de ne pas faire de changement pour donner mes consignes collectivement que tout le monde les comprennent le mieux possible. On a fait un changement d’organisation au milieu de terrain qui a été bénéfique en fait pour tout le groupe. Ca s’est ressenti sur la ligne défensive et offensive, avec beaucoup plus de fluidité.
Dès que l’on a commencé la 2e mi-temps. Amiens n’a plus touché le ballon, dès que l’on a marqué le but. Ca prouve que les filles ont une force de caractère et du mental. Après il y a eu le changement avec Palmyre Fortin, qui marque 3 minutes après son entrée, positif pour nous et pour elle aussi. Après Amiens n’a plus été dangereux, je pense qu’elles ont payé les efforts qu’elles ont faits en première mi-temps avec un bloc assez haut. Peut être un peu plus d’expérience de notre coté sur la fin de match. »
Une première victoire à l’extérieur pleine de promesses comme le fruit d’une réflexion. Et derrière quatre défaites de rang. Difficile voire impossible à devenir après ces premiers ressentis. C’est là toute la difficulté et l’intérêt d’un coach qui n’a pas plus comme pas moins que les autres. Comment revenir à la victoire ?
Le mot le plus usité dans le milieu du sport, c’est l’Alchimie. Une sacré inconnue, pas facile à maitriser.
Raphael Gomez avec William Commegrain pour les féminines.fr