L’UEFA s’est donné à la gente féminine en officialisant la gestion de la SuperCoupe européenne 2019 opposant le vainqueur des deux compétitions qu’elle organise : la Champion’s League et l’Europa League. Ce n’est pas une arbitre pour un titre, ce sont 3 arbitres féminins qui s’aligneront au son de l’UEFA, dans le stade chaut et bouillant des univers turques, là d’Istanbul.
Après et 1, et 2, et 3-0 ! One, two, three .. Viva l’Algerie ! Les créatifs sont aux manettes pour lancer un nouveau slogan.
Les françaises Stéphanie Frappart au centre, sa compatriote Manuela Nicolosi et l’irlandaise Michelle O’Neill sur la touche vont faire appliquer les règles du football à deux équipes au palmarès et niveau incroyable : LIVERPOOL FC, vainqueur de la Champion’s League 2019 contre CHELSEA FC, gagnant de l’édition 2019 de l’Europa League.
On ne leur a pas donné du simple !
Il va y avoir du sifflet à donner face à des joueurs comme le rugueux défenseur néerlandais Virgil Van Dijk, élu meilleur joueur de la Premier League anglaise en 2019. Pénalty, pas pénalty ? Faute pas faute sur les têtes obtenues par corner ? Remontrances ou non à Jürgen Klopp, ce passionné allemand qui coache théâtralement son équipe, en haut, en bas, maudissant cette zone technique.
Du côté de Chelsea, ce sera pas mal aussi avec Olivier Giroud, N’Golo kanté Tieme Bakayoko, Kurt Zouma et même David Luiz avec qui elle pourra au moins pouvoir échanger en français. Une petite accalmie car avec Franck Lampard dans la zone technique des Blues, les montées d’adrénaline et d’autorité sont garanties.
D’autant que ce genre de match d’arbitrage anecdotique s’il avait le caractère d’un match caritatif. Sauf que là, on est dans un match unique pour un titre avec deux clubs anglais aux manettes et sauce très pimentée, en Turquie à Istanbul ! Jean-Michel Aulas doit se souvenir de l’opposition entre l’OL et Besiktas (13 avril 2017) qui avait vu les supporters de l’Ol gagner la pelouse du nouveau Groupama Stadium par sécurité, sous la pression des 20.000 supporters du Beksistas présents à l’étage supérieur.
Tous les ingrédients sont là pour que la pression soit forte.
Une première à transformer comme une normalité.
Stéphanie Frappart, 35 ans, devenue cette saison la première française à monter en Ligue 1 comme arbitre centrale, après un premier test réussi en avril 2019, a tous les moyens pour réussir cette performance.
D’abord, elle n’a pas manqué d’autorité lors de la finale récente (7 Juillet) de la Coupe du Monde féminine 2019 entre les USA et les Pays-Bas (2-0), accordant même un pénalty aux américaines après intervention de la VAR qui sera là confié à Clement Turpin, français pour que les échanges se fassent sans erreur de compréhension. Ensuite, elle suit les mêmes sélections physiques, techniques et mentales que ces confrères arbitres. Si on l’a validé pour ce niveau, c’est qu’elles répond aux conditions.
A ce titre, elle doit être considérée comme une excellente arbitre.
Pour une fois, elle passe devant celle qui l’a toujours précédé dans les premières récentes, l’allemande Bibiana Steinhaus (40 ans), arbitre de la finale de la Coupe du Monde féminine 2011 entre les USA et le Japon. La gendarme allemande, devenant en 2017, première arbitre centrale féminine dans un championnat professionnel en Bundesliga quand le premier arbitrage féminin d’une rencontre européenne, revenait à la suissesse Nicole Petignat en tour préliminaire : AIK Solna – Fylkir
Là, au niveau de l’obtention d’un titre, face à deux équipes phares du football masculin, Stéphanie Frappart sera la première.
Un bel exemple que le talent de la française devra rendre comme étant une normalité.
William Commegrain Lesféminines.fr
Match à voir le mercredi 14 Août 2019 (21h00) au Beşiktaş Park à Istanbul (Turquie).