La Fifa, réuni à Miami le 15 mars, a pris plusieurs décisions concernant le football féminin. D’abord en attribuant à l’Inde, pays de plus d’1 milliard d’habitants, la 7e Coupe du Monde U17 2020 qui se joue tous les deux ans.

Ensuite, en précisant le calendrier de désignation du pays hôte de la prochaine Coupe du Monde connu en mars 2020. Une décision qui sera prise en mars 2020, après une évaluation faite des candidature en février pour des pays candidats qui devront déposer leur dossier au plus tard en Octobre 2019. Une coupe du Monde qui sera la 9e édition, à jouer en 2023, obligatoirement hors d’Europe.

ARBITRAGE. LA VAR mise en place pour la Coupe du monde 2019.

L’utilisation de la VAR (Video Assistance Referees) à la Coupe du Monde 2019 a été validée par l’International Football Association Board, garant des règles. Elle fait donc partie du panel de la FIFA qui l’avait initié en 2016, lors d’une demi-finale Mondiale des Clubs.

Ce sera une grande première pour le football féminin puisqu’elle n’a jamais été utilisée auparavant quand elle est présente pour les compétitions UEFA masculine et un grand nombre de championnats, notamment la L1, en attendant que la Premier League anglaise l’applique en 2020.

Un outil souvent décrié par les commentateurs sportifs, pour des décisions arbitrales délicates qu’il oblige à prendre. Phénomène qui s’atténue avec le temps en France. Acceptant de plus en plus la décision, facilement lorsqu’elle est favorable, plus difficilement dans le cas contraire (PSG-Manchester United).

Un constat qui reste positif du point de vue des instances. Preuve peut être présentée avec le bilan de la FFF fait le 6 février entre les arbitres de la Ligue 1 et les représentants des 20 clubs.

Pascal Garibian, le Directeur Technique de l’Arbitrage (DTA) « Ce bilan d’étape de la VAR depuis le début de la saison est positif et l’apport de la VAR est indéniable, a déclaré Pascal Garibian. Grâce à son utilisation, on a corrigé et divisé par trois le nombre d’erreurs. Il y a moins de fautes, moins de cartons tout en préservant le temps de jeu, ce qui est essentiel. Notre objectif c’est de préserver le football et de tirer le meilleur de l’apport technologique mais les erreurs sont toujours possibles parce que l’arbitrage du point de vue du terrain comme de la VAR reste humain. Des erreurs ont donc été commises, elles sont identifiées. Nous travaillons pour les réduire au maximum. »

Mise en place sur tous les matchs depuis le début de la saison en Ligue 1 Conforama, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) a permis de corriger 55 erreurs sur les 82 recensées. Un apport qui se confirme avec les baisses du nombre de fautes commises (-7%), de cartons jaunes (-17%) et de cartons rouges (-4%), alors que le temps de jeu effectif reste le même par rapport à la saison passée.

Pascal Garbian a par ailleurs précisé que « Le replay center qui se met en place va nous permettre de progresser encore. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes toujours dans une phase d’acquisition d’expérience et de jurisprudence. Nous sommes dans le même tempo que nos collègues européens. La VAR est une mini-révolution qui bouleverse beaucoup de fondamentaux mais elle est bénéfique. »

LA VAR sans formation pour les arbitres féminines ?

Par contre, comment vont faire les arbitres féminines sans avoir été formées à l’utilisation de la VAR, elles qui sont reconnues comme ayant des erreurs nombreuses d’arbitrages. Notamment au niveau des hors-jeux qui demandent une habitude et une compétence que la vidéo ne pourra que mettre à contribution. Peut-être trop ? En sachant que les arbitres, venues de tout horizon et sans pratique de l’outil, ont déjà toutes été nommés, il va leur falloir se former à l’utilisation de cet outil qui, s’il diminue les erreurs, n’empêche pas les critiques.

Les buts nombreux féminins vont être passées à la loupe. Pas évident que cela soit à son avantage.

Appliquer une telle décision si tôt, à quelques mois de la Coupe du Monde (7 juin), on peut penser que c’est précipité, avec un risque de voir les insuffisances d’arbitrages mises – à l’excès – en exergue par la VAR. Cela n’aidera pas à créer de la crédibilité.

Je vois un gros risque. C’est mon avis. En espérant que les faits soient contraires.

William Commegrain lesfeminines.fr