Une demi-finale, à une « step » de la finale. Cela ne peut-être que le terrain des regrets et des remords. Un moment que l’une des deux équipes sera obligée de vivre. Que ce soit les lilloises venues à Bondoufle ou les juvisiennes devenues parisiennes qui défendront leurs couleurs à domicile, sur un terrain qui ne leur a jamais été profitable encore en Coupe.
L’effort fourni par les joueuses va être intense, immense. Elles ont eu une semaine, pour les internationales, pour revenir sur Terre, travailler dans le dur, courir, peut-être rire, peut-être souffrir. Des internationales A comme B, bien plus nombreuses du côté des parisiennes.
Un match de Coupe ne vaut jamais un match de championnat. Pour une raison, il tue l’espoir des unes pour faire rêver les Autres. A l’âge qu’ont les joueuses, personne ne veut que son rêve s’éteigne.
Le Paris FC, favori de la demi-finale, devra avoir beaucoup de vitesse dans les transmissions pour mettre à mal et percer une défense solide lilloise, qui sera, à l’évidence, bien en place. Tiendra-t-elle sous la poussée parisienne ? Et l’expérience internationale des parisiennes s’échouera alors, comme le ressac d’une vague, sur le sable de la réussite. Pousser, puis contrôler, venir sur la défense adverse puis partir, enfin venir encore et s’assombrir. Alors, l’envie lilloise sera telle qu’elles seront sans pitié sous les coups pris, pour mettre le pied, la tête, le reste et faire passer, à la balle, cette ligne qui fait but. Elles ont les joueuses pour cela, la franco-américaine Danièle Tolmais et Ouleymata Sarr qui sait à quel point les buts peuvent être les clés d’une sélection en Equipe de France.
Ou, prise par l’envie des parisiennes qui savent tant et trop le prix de la salle d’attente des espoirs déçus en souvenir du sévère (0-6) lors de leur dernière demi-finale de CDF face au PSG. Cette émotion négative qui vous fait toucher la lumière sans avoir droit de se l’approprier, la laissant aux autres. Et le Paris FC a encore les joueuses qui ont connues cette mésaventure. Gaetane Thiney, la capitaine. Karima Benameur, la gardienne expérimentée de la trentaine, Théa Greboval, plus jeune la coach. Des joueuses qui ont fait des valises nombreuses faites pour des matches internationaux, sans titre. Sans rien. Qui connaissent le prix des dernières places qualificatives.
Et là, le tunnel de la Vie de sportive de haut niveau et de la Performance s’illumine. Il n’y a qu’un pas à faire pour suivre la lumière. Dans ce cas, si ce sentiment de force et d’expérience sont là, plus forts que la ténacité lilloise, alors le Paris FC a les joueuses pour incendier la défense lilloise et leur faire mal.
Peut-être aussi que la décision se fera à l’arbitrage ? C’est toujours ainsi quand les deux équipes jouent une place en finale sur un fil. On a vu ce que cela donne pour les français. De la finale de la Coupe du Monde favorable, aux dernières minutes du PSG – Manchester United encore dans l’esprit de toutes. Un sentiment incroyable de frustration. Le même que celui vécu par les lyonnaises lors de la finale de Coupe de France face au PSG. Un truc qui vous tient longtemps.
Sous les caméras d’Eurosport pour les deux demi-finales, Le Losc, 11e du championnat, relégable avec 5 points à combler, vient défier le Paris FC, 5e, à domicile. Un match pour toucher le rêve d’un soir. Le rêve d’une finale.
Bonne chance, bon match.
William Commegrain lesfeminines.fr