Le week-end dernier la Real Sociedad affrontait l’Athletic Bilbao dans ce que l’on appelle le »derby basque ».
Plus de 21 000 personnes assistaient à cette rencontre. Encore une grosse affluence 10 jours après le match opposant l’Athletic Bilbao à l’Atletico Madrid en ¼ de finale de la Coupe de la Reine qui avait rassemblé plus de 48 000 personnes. Lors de la demi-finale de la Copa des Reina, ce sont 18.000 spectateurs qui ont assisté à la victoire de la Real Sociedad contre un modeste Rayo Vallecano (3-1) pour une première finale face à l’Atletico Madrid, vainqueur du FC Barcelone 2-0.
Ces affluences parlent d’elles-mêmes, en effet, le football féminin en Espagne intéresse de plus en plus le public. La culture football y est vécue de façon différente des autres pays. Le régionalisme est fort. Le mot football n’a pas de genre marqué et le moment passé « dans le stade » est un moment traditionnel et normal. Pour faciliter le tout, les abonnés des équipes professionnelles masculines ne paient pas leurs places. Et ils sont nombreux à aimer aller au stade.
Pourquoi cette explosion ?
Tout d’abord, en Espagne on est très fier de sa région et l’on vient avant tout supporter le Club de sa région. Le football féminin devenant de plus en plus attractif il est normal pour le public de venir supporter l’équipe de sa région de résidence.
Cette évolution vient ensuite valider un travail important en amont de la part de la Fédération Espagnole de football qui a misé sur le football féminin en le développant. Cela se traduit par de très bons résultats en sélection des jeunes. Championne du monde U17, championne d’Europe U19, vice-championne du monde U20 et championne d’Europe de Futsal en 2019.
Et puis, un peu comme la D1 en France, la Primera Liga Espagnole féminine attire de plus en plus de joueuses étrangères.
Enfin, un soutien télévisuel a été apporté cette année avec la diffusion de certains matchs à chaque journée de championnat sur la chaîne Goal TV.
Quel impact économique ?
Ces dernières grandes affluences vont sûrement augmenter l’intérêt des sponsors pour le football féminin espagnol ce qui donnera davantage d’impact économique à ce championnat encore en retard dans ce domaine par rapport à la D1 Féminine en France.
Le manque de moyens dans certains clubs est le dernier frein pour une véritable explosion de cette ligue à 16 équipes. La seule des fédérations faisant partie de l’UEFA à avoir ce volume de matches quand les autres se situent entre 8 équipes à 12 de l’élite.
L’affluence en hausse dans les stades, la passion constante du public, la progression sur le plan sportif – en termes de qualité de jeu – la Liga a tout pour devenir une ligue majeure dans la compétition mondiale.
Les joueuses commençant à s’interroger, pour certaines, entre temps de jeu plus conséquent avec le nombre de matches, environnement plus spectaculaire et situation géographique ensoleillée en comparaison d’un salaire qui, actuellement inférieur, pourrait monter d’un cran avec de bons résultats au Mondial 2019 pour la Roja.
Theodore Genoux pour les féminines.fr avec William Commegrain