On le sait, voilà un titre qu’on aime pas écrire ni lire à l’avance. En jouant à la maison avec l’appui du public. En intensifiant l’impact au même titre que les autres au moment de la compétition, les Bleues de Corinne Diacre ont de bonnes chances de remporter le Mondial qu’elles organiseront à la maison du 7 Juin au 7 juillet 2019.

La formation du BEPF : Un football masculin à la sauce féminine

Attachée à produire un football structuré et cohérent, dans la droite ligne de ce qu’avait initié Philippe Bergerôo et Olivier Echouafni, l’ex première entraîneure féminine dans un monde professionnel masculin à Clermont (L2) pourrait finaliser avec bonheur un style de jeu que certains – comme moi- condamnait. Adepte du football champagne de Bruno Bini.

Les cinq années d’organisation professionnelle du football féminin français, à travers les 12 clubs de la D1F, sont peut-être en train de faire aboutir, une équipe de France concoctée dans l’état d’esprit de la formation masculine des coaches professionnels français qui sont validés avec le BEPF.

Les propos de Corinne Diacre à la sortie du match pourraient être un « copié-collé » des zones mixtes de L1 et L2. « Les filles ont fait le match qu’il fallait, tactiquement elles ont complètement répondu au plan de jeu que l’on souhaitait mettre en place. Ce but encaissé, on doit l’éviter c’est vrai. Mais sincèrement on ne peut pas leur en vouloir, il y avait eu beaucoup de changements. Le match est complètement abouti et très cohérent, les filles ont vraiment fait le boulot ce soir. Avec quatre matches, quatre victoires depuis le mois d’août, le bilan est positif. On joue les matches pour les gagner, et dans le contenu c’est satisfaisant. Il y a encore du travail, notamment dans l’animation offensive, même si on marque encore trois buts. Mais on termine bien l’année, c’était important ». 

Les fameux « 3 points » et on a encore rien gagné.

La jeunesse a répondu présente, mais pas que .. Elise Bussaglia (181 sélections) et Wendie Renard (103 sélections) buteuses.

C’était le match de la jeunesse sur le plan offensif avec un trio Delphine Cascarino (21 ans, 5 sélections, 0 but), Valérie Gauvin (22 ans, 12 sélections, 5 buts) et Kadidiatou Diani (23 ans, 41 sélections, 4 buts) et les absences d’Eugénie Le Sommer sur blessure (73 buts, 156 sélections) comme de Gaetane Thiney (33 ans, 149 sélections, 58 buts) sur le banc pouvaient se faire difficilement ressentir.

Il n’en a rien été puisque la France a mené 3-0 avec le premier but de Delphine Cascarino en Bleue, appelée de la dernière minute pour suppléer le forfait d’Eugènie Le Sommer et ne plier qu’à la 94′ (Darlène). Le premier but encaissé depuis sept rencontres.

Wendie Renard marquant le fameux 3-0, cher aux supporteurs français quand les Bleus et Bleues rencontrent la Sélecao brésilienne. Souvenir de 1998. Le 17e but de la défenseure centrale et capitaine lyonnaise. Un record à ce poste pour sa 104e sélection et 20e but en sélection. Un nouveau … de le tête ! 1m87, difficile à contrer à cette taille.

Des bleues structurées et cohérentes sur un Brésil qui a montré ses limites, en dehors des absences de Marta et Cristiane, notamment sur le coup franc vainqueur d’Elise Bussaglia (47′, 2-0) qui tourne avec des commentaires peu élogieux sur les réseaux sociaux pour la gardienne brésilienne.

Une ambiance de Novembre à réchauffer.

Des Bleues, vainqueures pour la 7e fois consécutivement, devant néanmoins un public niçois qui a toujours du mal à se déplacer en nombre pour voir du football féminin.

L’Allianz Riviera de Nice n’étant assiégée que par 12 073 spectateurs pour une capacité de 35.624. Il reste à préciser que ce chiffre fait partie des audiences internationales hautes pour les autres pays quand les joueuses internationales jouent sans enjeu (matches amicaux). Le volume sera là avec la compétition, elles y joueront leur deuxième match de poule du premier tour de la compétition, le mercredi 12 juin (21h00).

Un bilan qui impose un constat.

La France est plutôt bien partie dans cette phase de préparation au Mondial 2018. Après une période catastrophique courte faite d’une défaite lourde en Allemagne (4-0) en novembre 2017, de deux matches nuls contre l’Italie (1-1) et la Suède (0-0) et clôturée par une fessée reçue contre les anglaises (4-1, mars 2018) à la SheBelievesCup 2018, les Bleues sont reparties immédiatement dans le positif.

Un match nul contre les USA en Floride (1-1), une fessée donnée à l’Allemagne (3-0) qui a coûté sa place à la sélectionneuse de l’époque, puis une série de victoires comprenant le Nigéria (8-0), le Canada (1-0), le Mexique (4-0), l’Australie (2-0), le Cameroun (4-0) pour se terminer par le Brésil (3-1).

Corinne Diacre cherche désespérément des adversaires qui mettent en difficulté les Bleues. Elle a essayé avec l’Australie et le Brésil. Rien ne vient 2-0 et 3-1. En Janvier ce seront les USA (1ere mondiale), le samedi 19 janvier (20h45) au stade Océane du Havre (Seine-Maritime)

Après avoir joué l’Allemagne (2e FIFA), le Canada (5e FIFA) l’Australie (6e FIFA), le Brésil (8e Fifa), avoir gagné à l’extérieur (Allemagne) comme à domicile, et si le contenu est correct contre les USA, on peut conclure avec cette analyse : « Si les autres équipes ne s’améliorent pas, la France a de bonnes chances de gagner son mondial, joué à domicile devant son public ».

William Commegrain lesféminines.fr

FRANCE-BRÉSIL : 3-1 (1-0)

Spectateurs : 12 073.
Arbitre : Marta Huerta de Aza (Espagne)
Buts : D. Cascarino (23e), Bussaglia (47e), Renard (75e) pour la France ; Darlène (90e + 4).
Avertissements : Mbock Bathy (2e) à la France ; Adriana (40e) au Brésil.

France : Bouhaddi – Tounkara puis Debever (89e), Renard, Mbock Bathy – Torrent puis Périsset (81e), Bussaglia, Henry (cap.) puis Bilbault (66e), Majri – Diani, Gauvin puis Thiney (89e), D. Cascarino puis Katoto (66e). Entraîneure : Corinne Diacre.

Brésil : Aline – Leticia, Mônica, Tayla, Andressa puis Camila (60e) – Formiga (cap.)Cavalari – Adriana, Raquel puis Geyse (60e) – Ludmila puis Darlene (90e), Kerolin puis Debinha (46e). Entraîneur : Vadao.