Marta, icône du football mondial reçoit pour la 6e fois le graal suprême de la meilleure joueuse FIFA. Quatre fois seconde, trois fois troisième, la brésilienne de 30 ans a été présente 13 fois sur le podium sur les dix huit éditions ! Un score de dictatrice avec 73% des éditions pour Elle.
Si son talent n’est pas à remettre en cause, il y a une forme d’injustice quand on voit que Marta, excellente joueuse pour autant, remporte le prix « The Best » de la meilleure joueuse FIFA 2018 après le gain si peu « challengé » de la Copa America Feminine en 2018 attribué au Brésil depuis sept éditions sur huit.
La récompense FIFA, un prix de notoriété
Le système de vote montre que ce nouveau prix, issu de la rupture entre France Football et la FIFA, crée en 2016 est avant tout un prix de notoriété associé à celui d’une équipe nationale.
Les fans, plus fans du côté de l’autre côté de l’Atlantique que de celui européen.
Un vote faite à soixante quinze pour cent de votes qui s’auto-régulent entre les sélectionneurs des équipes nationales, capitaines et journalistes spécialisés, dont on se souvient l’ironie en voyant, avec les pdf disponibles de l’époque, des pays qui ne jouent jamais choisir des joueuses, avec le même impact que d’autres, plus au fait des rencontres internationales.
Un vote qui se veut, à l’instar de celui des Miss France, ouvert au public. Un système qui permet – une belle latitude pour expliquer des digressions que la logique n’arrive pas à décortiquer. Là, un vote des fans qui entre pour vingt cinq pour cent dans le résultat final.
C’est sans aucun doute un vote basée sur la renommée qui dépendra des supporters les plus actifs et les plus présents. Et si les européens connaissent bien Marta, il n’est pas sûr qu’ils soient nombreux aux USA à s’enchanter des qualités d’Ada Hegerberg ou de Dszenifer Maroszan, moins connues sur les terres de l’Oncle Sam.
Terre du football féminin, composée d’un public bien plus conséquent qu’en Europe, toujours supérieur en terme d’audience télévisée que de public au stade. Chiffre bien compréhensible pour le football féminin américain qui puise dans une population de 350 millions de personnes quand la France se limite à beaucoup moins et qui ne pourrait être équivalente qu’au sein d’une compétition et culture européenne.
Il reste que cela pose une question ..
Comment Ada Hegerberg, triple championne d’Europe (2016, 2017, 2018) peut finir 3e du « The Best » en étant meilleure buteuse de la compétition européenne en 2018 ?
Un classement qui place Marta, meilleure joueuse FIFA 2018 devant Dzsenifer Marozsan (Olympique Lyonnais), capitaine de la Mannschaft laissent Ada Hegerberg (23 ans, OL, Norvège), meilleure buteuse de la Women’s Champions League et du championnat de France à une surprenante troisième place.
Hegerberg paye sa décision de ne plus répondre aux convocations de la sélection norvégienne.
Après réflexion, la jeune norvégienne, triple championne d’Europe (2016, 2017, 2018), qui a mis de côté la sélection nationale par choix, le paye certainement. On voit mal la FIFA, qui ne s’occupe que des sélections nationales, remettre le prix de la meilleure joueuse 2018 à une candidate qui a décidé de ne plus faire partie de sa sélection, surtout à l’aube du Mondial 2019, la compétition suprême de la FIFA.
Même si le football féminin n’est pas si médiatisé, la situation aurait certainement suscité plus d’une ligne dans les médias significatifs, ce qui n’a pas dû échapper aux esprits suisses, très sensibles à éviter ce genre de circonstances.
On comprend que la récompense « THE BEST » de la FIFA est axée sur les performances en sélection nationale, source de la FIFA avec le zeste de stratégie politique qui rend incompréhensible une récompense pour Reynald Pedros, coach d’un club (Ol) alors que se profilait à l’horizon, des candidats japonais (Titre AFC pour le Japon) et brésiliens (Titre d’Amérique du Sud).
Ou alors, trois the Best pour le coq « Bleu, Blanc, Rouge » après le duo français des coachs. Didier Deschamps pour les hommes, Reynald Pedros pour les féminines. Un troisième « The Best », c’était un 3e de trop !
On verra ce qu’il en sera avec le Ballon d’Or féminin, remis début décembre par France Football qui reprend cette année, ce qu’ils avaient fait avec le FIFA pendant quelques années depuis leur association de 2010, stoppée en 2016.
William Commegrain lesfeminines.fr
- The Best meilleure joueuse 2016, année des JO : Carli Lloyd/Marta/Behringer
- The Best meilleure joueuse 2017, année Euro : Martens/Carli Lloyd/Deyna Castellanos
- The Best meilleure joueuse 2018, année clubs : Marta/Marozsan Dzsenifer/Ada Hegerberg.