Sources : le Parisien et l’Equipe. Il a l’air d’être loin le temps où le PSG féminin avait les yeux de chimères pour sa nouvelle équipe professionnelle, au coeur d’une stratégie « barcelonaise » donnant aux féminines un nouveau statut de professionnelles sous la houlette de Farid Benstiti qui les amenera en finale de la Women Champion’s League (2015) et à quatre qualifications européennes consécutives (2013, 2014, 2015, 2016).
Tout paraissait aller dans le même sens avec Patrice Lair qui obtenait de quitter Charlety et la capitale pour aller jouer sur le terrain d’honneur du Camp des Loges. Un bijou concocté par Jonathan Calderwood, le jardinier du PSG dont on retiendra le nom dans l’Histoire comme celui de Le Nôtre qui bordent les jardins des châteaux historiques de France, devenus une Marque de l’Histoire.
Les féminines emportées par les transferts royaux du football masculin
Kilyan Mbappé, le jeune international français de 18 ans est passé par là, avec les 180 millions d’euros futurs à payer par le PSG, à la fin de la saison. Ousmane Dembélé, natif de Vernon, à quelques encablures de Saint Germain, parti pour 105 millions et des bonus à Barcelone a enfoncé le clou, en conférant à Rennes, son club formateur, un pourcentage de 30 millions d’Euros dans les caisses bretonnes sur ce transfert avec Dortmund et dont on peut penser qu’ils passent sous le nez du grand club parisien de la région parisienne .. ou du moins de sa stratégie.
Sans compter que tous ces clubs européens relèvent la tête en regardant la nouvelle mesure de l’extraordinaire : 220 millions d’Euros. Cela laisse de la marge pour les autres joueurs, et cela justifie de l’intérêt.
Alors, Luis Fernandez, pragmatique s’est dit que le train des transferts masculins prend le début d’une dimension nucléaire et qu’il faut réserver le terrain de qualité aux joueurs masculins en devenir (réserve de la CFA et U19) plutôt qu’aux féminines, qui devront trouver un autre stade. Les terrains synthétiques annexes ne répondant certainement pas aux normes de la D1F.
Peut-on lui en vouloir si on raisonne en entreprises ?
Les stratégies financières n’ont pas que des avantages.
Les feminines du PSG ont obtenu, avec l’intégration de leur section, dans la stratégie de QSI, de nombreux avantages liés aux moyens financiers d’un club professionnel masculin (salaires) comme d’identité et d’image de marque personnelle (Laure Boulleau), voire de reconversion (Sabrina Delannoy et Laura Georges).
Elles sont en train juste de subir ce que sont les décisions stratégiques liées aux entreprises de sport. Les indemnités de transfert masculines vont exploser et il faut faire jouer les jeunes dans les meilleures conditions pour les attirer quand les indemnités de transfert féminines n’existent quasiment pas. Argument irréfutable si le PSG est une entreprise de sport.
Décision stratégique logique qui pénalise les féminines. A elles de s’adapter et de trouver un stade, voici la réponse « comptable et hiérarchique » du PSG .. quand même, finaliste de la Coupe de France féminine et à deux doigts d’être vainqueur de la Coupe d’Europe Féminine !
En ne proposant aucune solution et en décidant « ipso-facto », le PSG a réservé les wagons de tête aux hommes. Les féminines, derrière. Ce constat s’impose.
Elles devront trouver un point de chute pour recevoir Lille le 24 septembre, après la trêve internationale. Retourner à Charlety, souvent vide. Partager Jean Bouin comme le Red Star, bien trop grand mais juste à côté du Parc des Princes ou aller à Versailles.
l’OL, Wolfsburg et Barcelone se frottent les mains, avec leur stade réservé aux féminines. Les voilà avec de beaux arguments à faire valoir lors de propositions à venir.
L’OM s’habille pour la saison 2018
Le match à domicile face à Guingamp (0-0) a montré les limites marseillaises avec les absences de Caroline Pizzala, Nora Coton Pelagie et Sandrine Bretigny.
Les marseillaises, l’an dernier, héroïque quatrième de la saison 2016-2017 pour un club montant, étaient bien heureuses de terminer ce premier acte 2017-2018 par un match nul (0-0) face à l’EA Guingamp qui lui avait fait des misères l’an dernier (défaite 4-0 à Guingamp) et dont les troupes de Christophe Parra avaient réussi à rétablir l’équilibre (2-0) au retour, dans la lancée de ce qui sera une performance : dix victoires consécutives en championnat.
Si Sandrine Bretigny (record du plus grand nombre de buts en championnat sous les couleurs lyonnaises) est passée maintenant dans le staff et ne sera plus sur le terrain ; c’est bien moins vrai pour les expérimentées ex-parisiennes, Caroline Pizzala et Nora Coton-Pelagie, qui devraient donner une autre couleur au contenu marseillais.
Cependant, afin de ne pas prendre le moindre risque quand à une descente, stratégie qui habite tous les clubs de D1F après l’Euro 2017, ce sont deux internationales étrangères de qualité qui sont venus renforcer, un OM qui s’internationalise de plus en plus (gardienne canadienne, milieu mexicaine).
L’excellente islandaise de 27 ans, qui avait été nommée meilleure joueuse du match contre la France (1-1) lors de l’Euro 2017 va apporter sa puissance et sa fougue à l’attaque marseillaise, ayant exactement le profil de réussir à contrer alors que son équipe subit dans la même trame qu’une Viviane Asseyi. Les deux joueuses de percussion pourraient être excellemment servie par la jeune canadienne de 22 ans, Marie Yasmine Alidou D Anjou, élue meilleure joueuse de W-League, chipée au tout dernier moment par Christophe Parra, aux Universiades à Taïwan.
Ces deux recrues habillent nettement mieux l’Om pour la saison 2017-2018, et viennent poser le problème d’un championnat maintenant trop relevé pour intégrer beaucoup plus de jeunes joueuses françaises, mises en concurrence avec des internationales de très grande qualité, intégrées pour de mauvaises raisons : ne pas descendre, plutôt que ce qu’avait fait le PSG, pour essayer de gagner.
William Commegrain lesfeminines.fr