Le match du PSG la saison dernière face à Barcelone en quart de finale retour de la WCL 2016 s’est joué sur un détail. Une tête plongeante de Cristiane à la 85′ après un (0-0) à l’aller. Match serré qui aurait pu finir à « pile ou face ». Avec la séance des tirs au but.
Les matches qui se jouaient réellement à la pièce, « à pile ou face » font partie de l’Histoire. Celle d’une autre époque. « A l’époque … ». Stop ! Nous sommes en 2016 et ne demandez pas à Patrice Lair de regarder derrière. Le breton du PSG ne voudra jamais que cette pièce tombe sur la tranche ! Cela voudrait dire qu’elle aurait très bien pu tomber de son côté. Si près peut-être de le faire. Et cela, Patrice Lair ne pourrait pas le supporter.
Qui pourrait dire que Jean-Louis Saez l’accepte ? Il est vrai que l’Homme du Sud a les mots qui chantent et l’esprit joueur. On le verrait bien sourire à la blague du sort. C’est dans le personnage. Sauf qu’il faut être « sourd et aveugle » pour ne pas voir que lorsque Montpellier joue, il est comme un boxeur sur un ring. Marchant de gauche à droite, vociférant, relançant. Lui aussi, il ne supporterait pas que cette pièce ne se décide pas. D’un côté ou d’un autre ! Et que l’on en parle plus ! Bien entendu, du côté montpelliérain : « pour récompenser les Présidents ! ».
C’est incroyable ce que « les coachs des clubs professionnels » veulent récompenser les Présidents !
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Enfin, Michel Platini, – on peut encore écrire son nom sans outrager « les invisibles » de la FIFA ? – disait juste après la fin de sa carrière, vêtu du costume de sélectionneur de l’équipe de France, que l’impact d’un coach sur un résultat n’était que de 10% ! C’était dit, avec ses yeux -encore- de joueurs. Les siens qui prenaient toutes les décisions de jeu de l’équipe de 86 et qui surtout évoluait dans un système bien moins mécanisé qu’aujourd’hui.
Dans le football féminin, sur le terrain, c’est le coach qui décide de son impact. Il peut être observateur ou il peut être acteur. Les matches ne sont pas si serrés qu’il ait besoin d’être exclusivement l’un, ou exclusivement l’autre. A l’inverse, dans quelques rencontres, on a vu que la décision du coach avait eu une importance sur le résultat.
Je pense à Bruno Bini pour son projet qui associait un groupe à un objectif bien avant le match et bien après. Je pense à Patrice Lair lors de la Finale de la Mobcast (championnat du monde des clubs) qui à la mi-temps, a fait passer son équipe à quatre attaquants pour renverser le match et gagner le titre. Je pense à Gérard Prêcheur, en finale de la Women’s Champions League 2016, qui a mis Amandine Henry, latérale droite pour permettre à Pauline Bremer de monter très haut et donner le seul but lyonnais à Ada Hegerberg face à la deuxième meilleure équipe européenne : Wolfsburg qui a perdu le titre. Je pense à Farid Benstiti qui a demandé un travail défensif de dingue à Kosovare Asllani pour la première du PSG à Gerland, (0-1) mettant fin à plus de quatre ans sans défaite de l’OL (18 Janvier 2014, jour des 20 ans de mon fils que je salue et que j’embrasse).
Les coachs vont avoir leur mot à dire.
C’est pourquoi, aujourd’hui, ils ne veulent pas parler.
« L’enjeu est important ». Terme diplomatique. En fait, en langage de spécialistes du football féminin, il est « ENORME ! »
Si Montpellier gagne, alors Montpellier va s’envoler vers la seconde place et pourrait même bousculer « REELLEMENT » l’Olympique Lyonnais pour le titre 2017. Ce ne sont pas des mots en l’air. C’est une réalité. Montpellier a la dynamique qu’avait Juvisy en 2012 ! Un groupe, de la qualité, une dynamique collective, et le sentiment que l’obstacle va se passer. Un sentiment gagnant.
Une victoire face au Paris Saint Germain de Patrice Lair dont elles savent qu’il fera tout pour ne pas perdre leur donnerait des ailes.
Si le Paris Saint Germain gagne cette rencontre. Alors, elles valideront la performance de la Coupe d’Europe en revenant au score face au champion de Norvège pour s’être qualifiées sans l’ombre d’un doute à Charlety (4-1). C’était il y a quinze jours déjà et c’était hier. Le refaire aujourd’hui, face à une équipe qui dispose de plus d’atouts qu’elles, ce serait une performance ! Et faire une série dans la performance vous donne l’allant pour atterrir en Janvier, avec encore plus de projets et de possibilités réelles.
Les deux gagneraient de la CONFIANCE. Chez les filles, c’est 30% du succès. 15% pour l’équipe qui l’a. 15% en moins pour l’équipe qui la lui reconnait. Cela fait 30%.
Quels sont les atouts ?
Paris reçoit au Camp des Loges. Petit stade. Balustrade. Public autour. Gradins en béton. Couvert. Toujours plein. Le sentiment d’être un peu « à la maison ». Un début d’église. Celle du football.
Paris a une défense solide et qui va tester sa solidité face à Montpellier et ses attaquantes qui associent le côté « malin » avec Laetitia Tonazzi, 35 ans, au top mentalement et la rapidité de Sofia Jakobsson, déjà 6 buts, médaille d’argent aux JO 2016 avec la Suède, meilleure joueuse 2015. Plus les jeunes. Valérie Gauvin, Marie-Charlotte Léger, Clarisse Le Bihan, Thomas Lindsey. Toutes au niveau de l’équipe de France A.
On ne pourra dire qu’après ce match que Paris a une défense solide.
Katarzyna Kiedrzynek, Laura Georges, Irène Parades, Erika, Sabrina Delannoy. Internationales depuis longtemps, devront regarder et comprendre pour appuyer et encadrer les qualités d’Eve Perisset et voir comment l’attaque montpelliéraine se forme, et cherche à les déformer.
Pour que l’attaque de Montpellier ait des ballons, il faut que son milieu lui en donne. Et là, il va y avoir le milieu parisien. Grace Geyoro joue avec une maturité incroyable sur le plan tactique. Elle sait être là pour ses partenaires. On va voir si elle est là pour empêcher les actions adverses. C’est un bon test pour elle. Véronica Boquete et Shirley Cruz sont des mercenaires du football féminin. Non pas qu’elles courent pour l’argent. Non, elles sentent la compétition ! Et là, elles se transforment et jouent 20% au-dessus voire plus. Leur capacité à accélérer et à se trouver fera la différence sur le plan offensif.
Montpellier de son côté a une muraille de Chine. Elle est néerlandaise et espagnole. Deux joueuses au physique peu commun. Des déménageuses. Anouk Dekker, Virginia Torricella. Il va falloir passer. Et avec Sandie Toletti, qui joue comme un « 8 », abattant un terrain défensif et offensif, pour prendre et donner, Montpellier a une rampe de protection et de lancement.
L’attaque du PSG a un passeport sur lequel il n’y a plus de possibilités de mettre de visa. C’est la brésilienne Cristiane qui pourrait donner une note à tous les terrains importants du Monde. Sortie des JO anormalement, elle a qualifié – à elle seule – le PSG avec un triplé pour lui donner un nouveau billet d’avion européen. A côté, il y a des jeunes qui sont jeunes. Très jeunes. Cela pourrait être un défaut. C’est leur qualité. Elles vont tout tenter pour marquer. Sur les occasions nettes, elles risquent de rater, mais sur celles impossibles, elles se jetteront tellement pour l’impossible qu’elles prendront la seconde qui fait la différence.
C’est la jeunesse. Leur arme ou leur défaut. Pile ou face. Mais cela ne sera pas neutre.
Montpellier a une défense amicale. Les filles semblent tellement s’apprécier qu’elles bougent exactement là où il faut, soit pour combattre, soit pour anticiper. Marion Torrent est plus qu’une guerrière. Je n’ai jamais vu une telle abnégation avec autant de qualités. D’habitude, la facilité prend le dessus. Là, non. Laura Agard semble poser des équations chaque fois qu’elle joue ! Elle réfléchit. Linda Sembrant sourit toujours et assure un service cinq étoiles. Sakina Karchaoui est une pile électrique. Elle aurait pu faire la pub « Wonder » de Bernard Tapie. Laetitia Philippe est d’un calme impérial dans ses buts.
C’est vraiment très proche. Les deux équipes sont très proches. Les deux gardiennes n’auront pas beaucoup à faire mais si elles le font très bien .. elles pourraient être les raisons du succès.
De leurs côtés, les coaches se connaissent. Patrice Lair était le conseiller de Montpellier l’an dernier, il a gagné deux Ligues des Champions.
Jean-Louis Saez est dans le football féminin depuis 2013-2014. Il entame sa quatrième saison. Il a fait deux finales de Coupe de France. Qui pourrait être surpris que cela soit sa saison ? Qui pourrait prétendre le contraire ?
Ce n’est pas une prédiction. Ce n’est pas une volonté. C’est un constat. Sans préjuger.
Patrice Lair l’a dit : « Il veut gagner ». Jean-Louis Saez le pense : « Il veut gagner ». Les joueuses des deux camps tout autant.
Le football féminin de l’élite n’est pas du féminisme. C’est du football. C’est de la compétition.
Que le meilleur gagne !
William Commegrain lesfeminines.fr
Dimanche 30 Octobre 2016. Camp des Loges. Saint Germain en Laye. 15h00. le Paris Saint Germain, 3è, même nombre de points (15) avec 5 victoires sur 5 matches reçoit Montpellier HSC (2è), 15 points, 5 victoires et un meilleur goal average (+1). Montpellier a l’avantage d’avoir battu une équipe du Top four à l’extérieur (Juvisy, 1-2) quand le PSG reçoit sa première équipe du Top four.
Le Top Four est fait de quatre équipes qui se retrouvent aux quatre premières places du championnat depuis une petite dizaine d’années : Olympique Lyonnais, Montpellier Hsc, Paris Saint Germain, Fcf Juvisy-Essonne.
Le PSG Marie-Laure Delie et Laure Boulleau sont toutes les deux musculairement blessées et indisponibles.