Elles sont quatre équipes qui dominent le Championnat de France depuis plusieurs années et qui sont communément appelées le Top Four : Olympique Lyonnais, Paris Saint Germain, Montpellier Hsc, Juvisy-Essonne.
Pour une fois, à l’image de ce qui s’était passé en Allemagne l’année dernière où le titre et la seconde place européenne s’était joué lors de la dernière journée avec une opposition croisée entre les quatre premiers : Bayern de Munich, Wolfsburg, Frankfurt et Potsdam ; la dernière journée du championnat de France les fait se rencontrer dans une opposition qui déterminera la 3è et la 4è place du championnat.
Des places purement honorifiques mais qui vont être disputées plus que des places de compétition car d’autres enjeux sont à l’honneur.
Le Paris Saint Germain (2è) reçoit le Fcf Juvisy-Essonne (4è).
Le PSG reçoit le FCF Juvisy-Essonne pour un derby qui, depuis trop longtemps, tourne en faveur des parisiennes quand, avant 2012, la finalité était essonnienne. Il faut remonter à la saison 2013-2014 pour voir Juvisy remporter son match face au Paris Saint Germain sur une tête de Sandrine Bretigny (0-1), devenue entre temps la goaléador de l’OM, seconde meilleure buteuse du championnat de D2, à l’origine de la montée des marseillaises en D1.
A cette époque, le PSG avait du mal à se retourner. Aujourd’hui, la faiblesse du PSG est plus dans la dynamique de son équipe. En football féminin, c’est une véritable difficulté d’autant plus si l’opposition est de qualité. Ce qu’il en sera à l’évidence de Juvisy.
Juvisy pourrait venir régler des comptes à Charlety. En effet, de manière incompréhensible, la fin de carrière de deux joueuses historiques du club essonnien ne se fera pas comme souhaité, avec une proposition d’une haie d’honneur qui semble avoir été refusée par le club parisien. On a du mal à le comprendre dans un environnement amateur et tout cela semble loin des valeurs du football féminin qui doivent dépasser les rivalités locales, comme toutes rivalités, justifiées mais exagérées.
Impossible de savoir si la 2è minute comme la 4è seront bloquées comme l’a été le départ d’Ibrahimovitch car il ne sert à rien de comparer l’incomparable sauf qu’en terme de valeurs, d’identités, de droits à la différence et d’exclusion de l’indifférence, le football féminin n’a pas à baisser la tête devant le football masculin.
Alors, le match se fera. Il décidera de la victoire de l’un ou de l’autre. Un match nul suffirait à Juvisy si Montpellier avait à perdre face à l’Olympique Lyonnais sur les terres de Gerland. Le monde ne s’en trouvera pas changé. Les féminines parisiennes iront jouer, pour certaines, sous d’autres cieux. Un jour, elles arrêteront. Ce jour sera différent des autres.
C’est bien de le saluer. C’est nécessaire. C’est juste humain et si les féminines le faisaient, la Terre serait la même. Juste, quelques humains auront un peu plus le coeur ouvert. Le coeur, un mot essentiel qui mérite de ne pas être galvaudé.
Paris, attention, Juvisy vient pour gagner. Et les deux équipes sont très proches. Souvenez-vous l’opposition entre Gaetane Thiney et Marie Laure Delie pour le titre de meilleure buteuse qui s’est joué dans les dernières minutes des deux matches, éloignés de 1000 kilomètres en 2014. Souvenez-vous du match à Bondoufle qui s’était terminé sur un 2-2 d’école.
Juvisy, attention, Paris reçoit pour gagner. Si Paris a de l’orgueil, alors elles recevront pour partir tête haute.
Gros match à Charlety.
Montpellier Hsc (3è) va à Gerland rencontrer l’Olympique Lyonnais (1er).
L’opération Montpelliéraine est loin d’être facile. Pourtant la qualité de sa finale face à l’Ol, au stade des Alpes, lui donne déjà la reconnaissance de la communauté du football féminin qui aspire à du jeu, quand bien même, il se finalise par une défaite.
Il faut dire que Montpellier a les joueuses pour poser des problèmes à l’Olympique Lyonnais, tant son dynamisme et sa qualité de vitesse de passes correspond aux qualités physiques et mentales de ses joueuses, très jeunes, très batailleuses, et avec l’esprit de l’offensif.
Jean-Louis Saez est un coach qui ne reviendra pas sur ses principes. Depuis plusieurs saisons, il les impose à ses joueuses et, si ces dernières, sont récompensées par des matches de qualité, il mérite lui aussi d’être récompensé par une victoire face à l’OL. Cela lui donnerait des ailes pour la saison suivante.
L’Olympique Lyonnais ne s’est jamais préoccupé des états d’âmes adverses. Ce n’est pas le genre de la maison. Il se pourrait que l’OL ait envie de gagner ce match plus que de raisons. Il se pourrait que. Alors, il va falloir pouvoir tenir face à une tempête lyonnaise qui est du niveau mondial quand elle souffle du côté de Gerland.
Il reste que la raison peut aussi demander à gérer ce match au regard de celui de la Ligue des Champions qui attend l’OL. Bien plus important. En effet, Wolfsburg a, à sa tête, le seul coach de club qui a été récompensé par la récente récompense FIFA de meilleure coach mondial avec Ralf Kellermann, et Elise Bussaglia comme lara Dickenmann sont des noms qui imposent le respect dans le football féminin.
La récente blessure d’Aurélie Kaci donne une chance supplémentaire à Montpellier. C’est donc un champion avec un calendrier de champion qui va recevoir Montpellier, concentré pour essayer de faire LA PERFORMANCE de l’année 2015-2016 : battre l’OL.
Juvisy-Essonne et Montpellier Hsc ont donc de bonnes raisons d’aller gagner à l’extérieur.
VGA Saint Maur (12è) reçoit ESOF La Roche sur Yon (10è).
Ce match qui pouvait être déterminant pour le maintien de la Roche sur Yon va opposer le meilleur coach de l’an dernier en D2 avec 22 matches et 22 victoires, la doublette Régis Mohar et Danilson Da Cruz pour la VGA à Malika Bousseau, qui pour moi, a été la meilleure coach de la saison 2015-2016 en se battant, dans des conditions difficiles, pour un maintien en D1, presque réussi si, à la 89′, un but stéphanois venu d’ailleurs ne l’avait pas condamné.
Ce sera un beau match pour deux équipes qui vont construire un projet en D2 avec le difficulté du maintien. Car, la D2 de l’an prochain sera comme la L2 masculine. L’objectif est le maintien.
AS Saint-Etienne (6è) reçoit Asptt Albi (8è)
Albi en D1. Et oui, voilà les albigeoises qui se maintiennent et vont jouer leur troisième saison de rang en D1F. Belle performance d’autant plus qu’elle a été signée avec une victoire sur Montpellier inattendue. Voilà une équipe qui vient pour confirmer un statut face à Saint-Etienne qui se trouve dans la même situation.
Enfin, Saint-Etienne respire. Classée au milieu du championnat, les voilà qui n’ont plus à se poser des questions arithmétiques qui donnent des sueurs froides quand vient le moment de faire des comptes d’apothicaires.
Saint-Etienne a eu aussi ses performances et c’est avec plaisir qu’elles s’essayeront à la victoire. Vaincre à domicile, rien de plus normal. Saint-Etienne, loin des messages des clubs profs. Ne cherchant pas plus que le maintien. Et se battant pour ne pas avoir moins.
Guingamp (9è) recoit Rodez Aveyron (5è).
Guingamp a eu chaud. Très chaud cette saison. Il parait qu’il pleut souvent en Bretagne. Là, visiblement, cela n’a pas été le cas. Il y avait longtemps que les bretonnes ne s’étaient pas retrouvées sur le fil du rasoir de la descente et il a fallu une onde radiophonique pour que le dépit de Bondoufle se transforme en soulagement breton.
Il y a Dieu ou Mahomet et d’autres. En Bretagne, en plus il y a les druides. Là, Panoramix n’a pas été loin.
Rodez est en plein centre de la France. Ou plutôt, c’est le centre de la France qui se trouve à Rodez. Précisons quand même qu’il faut déplacer un petit peu la France pour qu’il en soit ainsi. Mais pour un Ruthénien, rien de plus normal. Ces guerrières de l’impossible ont fait une telle saison que tout leur semble possible.
Avec leur slogan qui sent bon la France, « Raf, raf, la patate » ; cette dernière se déplacerait sans souci pour en faire son centre. Ne dit-on pas que quatre Présidents ont été auvergnats ou correziens. Certes, ce n’est pas Rodez, mais bon déplaçons encore tout cela et l’idée reste centrale.
Guingamp reçoit Rodez, tout cela, c’est quand même bien deux régions typiques qui vont se rencontrer. Avec leur caractère et leur tradition.
Nîmes Métropole Gard (11è) reçoit Soyaux- Charente (7è).
L’une descend après être montée. L’autre, historique, redessine un bail avec la D1 féminine pour sa future quatrième saison de rang au niveau de l’élite … et son futur quatrième entraîneur en quatre ans.
Cela doit être une première pour un club de D1F qui garde assez longtemps ses coaches. C’est d’autant plus surprenant que les départs se font dans la plus parfaite harmonie. Il doit y avoir du Ying et du Yang dans ce club qui, posé au milieu des dessins d’Angoulème, a tout du village d’Astérix, face à ces métropoles qui s’annoncent en D1 féminine : Marseille, Metz, Bordeaux peut-être.
Cahin-caha, les voilà qui se déplacent sachant très bien que pour elles, tout se joue dans la seconde partie de saison. Quand chacun se regarde dans le blanc des yeux. Elles jouent le bleu, la couleur qui les éloignent du désespoir.
Nîmes Métropole Gard, coincée entre Montpellier et Marseille, va devoir créer une vraie dynamique de football féminin auprès des jeunes filles de plus en plus nombreuses qui sollicitent une inscription sans pour autant s’éloigner des obligations de l’élite. Avec une chance.
Etre un club professionnel ne transformera pas les joueuses en machine à gagner. Les budgets ne permettront pas plus de payer une équipe à ne faire que du football. Chacun a donc sa chance pour proposer et construire un football local de qualité. Cela va être l’enjeu de Nîmes pour la saison prochaine et les suivantes.
William Commegrain lesfeminines.fr
Tous les matches se joueront à 15h00, Samedi 21 mai 2016.
Trois clubs seront relégués : Nîmes Métropole Gard, VGA Saint Maur, La Roche sur Yon. Deux clubs sont certains de monter : Olympique de Marseille, FC Metz. Le troisième sera soit les Girondins de Bordeaux ou Yzeure.
Deux clubs joueront la Women’s Champions League : le Paris Saint Germain et l’Olympique Lyonnais.
L’actualité sera : la finale de la Ligue des Champions entre l’Olympique Lyonnais et Wolfsburg, le championnat du monde militaire avec la France organisateur ; la liste de Philippe Bergerôo pour les JO (18 joueuses) et les JO de Rio pour l’équipe de France féminine de football. Sans compter les transferts déjà réalisés et qui seront communiqués au fil du temps.