Les chiffres mondiaux des retransmissions TV de la Coupe du monde 2015 au Canada sont sortis et permettent d’avoir une vision surprenante de la diffusion de cette compétition et de son audience sur la planète. 764 millions ont vu 1 minute de la compétition, 556 millions plus de 3 minutes et 328 millions plus de 20 minutes.
Le football féminin reste confidentiel mais il a des pics de performance unique qui établissent des records.
La finale USA-JAPON (5-2) a réuni un peu plus 61 millions de personnes sur notre planète bleue dont 27 millions ont été issues des USA qui a établi un record d’audience avec trois broadcasters (Fox, Fox sport 1 et Telemundo) auquel s’est ajouté plus de 11 millions de TV spectateurs venus du Japon (Fuji TV et NHK BS).
Il est confirmé que les pays concernés par la finale forment le socle de l’audimat (38 millions sur 61).
Les chaînes grands publics sont celles qui boostent l’audience. Le Japon leadeur de la fidélité.
Les chaînes grand public sont les sources intarissables de cet événement et elles comptabilisent des chiffres impressionnants quand l’événement est là.
Si les USA sont championnes du Monde (2015), les japonais ont conquit le titre de la fidélité et de la continuïté avec une moyenne à 6 millions de personnes et un pic à 15 millions pour une population de 130 millions quand les USA sont à 320 millions, et une moyenne de 4 millions pour cependant un pic historique à 27 millions, qui sera le pic sportif de l’année 2015 (NBA compris). Le nombre de diffusion ayant été supérieure à 450h, les américains ont mangé matin, midi et soir du football féminin pour créer l’histoire : la reconquête de leur titre, perdue depuis 1999 et trois mondiaux (2003, 2007, 2011). La finale a été l’apothéose.
En Europe, c’est l’Allemagne qui tient la palme avec ses deux chaînes (ARD et ZDF) qui ont eu chacune une moyenne de 2 millions pour la première et 1 million 500 pour la seconde avec un pic commun à plus de 7 millions (soit 14 millions pour les deux) pour une population de 81 millions.
En France, c’est W9 qui a fait un record d’audience, tous programmes confondus, quand sa moyenne s’est situé à plus de 500.000 spectateurs par matches mais avec un pic à plus de 4 millions. Record de la TNT pour l’événement France-Allemagne du quart de finale.
Les chaines thématiques sportives sont entre 250.000 à 1.000.000 Tv de moyenne au plus haut. Ce qui est dans les chiffres normaux d’un produit de diffusion pour le chiffre bas et une performance pour le chiffre haut.
Le nombre de diffusion n’induit pas une audience record même si elles créent un environnement favorable.
Quand au nombre d’heures de diffusion, la France se situe aux trois dernières places avec 45 heures juste derrière l’Allemagne (68 heures), assez loin derrière l’Angleterre (107h56) et le Japon (111h) qui sont eux-mêmes très éloignés du Canada (471 h07), de la Suède (487h56) et des USA (511h57).
Pourtant, La France a cumulé 12 millions de TVspectateurs dans toute la compétition avec une moyenne de 700.000 et un pic à un peu plus de 4 millions. Compte tenu des décalages horaires, c’est une belle performance.
Le meilleur ratio vient du Japon qui a diffusé 111 heures pour un total d’audience de 47 millions, une excellente moyenne de 6 millions et un pic à 14 millions. La Suède est exactement à l’inverse avec une diffusion importante de 487h56 pour une audience de 3 millions, avec une moyenne de 90.000 téléspectateurs et un pic à plus d’1 million. De son côté l’Islande est le pays qui a vu sa population la plus touchée par la compétition, avec pas loin de .. 90% de personnes qui ont vu au moins 20 minutes consécutif de la compétition, sans avoir son pays qualifié !
Il est intéressant de noter que le Canada, pays organisateur a produit 471 heures de diffusion pour 13 millions d’audience cumulée, une moyenne de 900.000 TV spectateurs par match et un pic à plus de 3 millions pour une population de 35 millions.
Il n’empêche qu’il n’existe plus de compétition de football féminin au Canada qui a décidé d’y mettre fin, se reportant sur les compétitions aux USA, avec la tripartie : Canada, USA, Mexique.
Pour la petite histoire ou la future grande, la Malaysie a diffusé plus de .. 750 heures de la compétition mondiale .. pour une audience très basse.
Conclusion. Le football féminin est un produit de diffusion à mettre dans un programme et fait surtout des performances incroyables en fonction de l’événement : finale, match à enjeu.
Selon la Fifa, si le nombre d’heures de diffusion a augmenté de plus de 31% par rapport au Mondial en Allemagne de 2011 avec 7.781 heures et 328 millions de personnes (+36%) qui sont restées plus de 20 minutes sur un match ; les personnes touchées par matches ont baissé de 36% et la finale USA-JAPON a réuni moins de monde que celle de 2011 qui était exactement la même (-3,6%).
On peut en déduire que le football féminin se cible par marché (pays) qui ont atteint un seuil de maturité ou « un plafond de verre » marqué par le football masculin, peu sensible aux nombres de diffusion mais très sensible à l’importance de l’événement (Chiffre des pics qui s’envolent) et que l’augmentation des chiffres se situe plus dans l’augmentation des pays qui vont diffuser que dans l’augmentation des TV spectateurs dans un pays concerné, à l’exception des pays émergents.
Les pays phares étant sans contexte les USA, le Japon et l’Allemagne pour des chiffres se situant entre 2 et 6 millions par match pour la compétition mondiale.
On peut estimer, or Coupe du Monde, que l’audience d’un match de championnat de football féminin est à diviser par 10 (deux clubs qui s’affrontent) quand un match de l’équipe de France sans enjeu pourrait être à diviser, au maximum, par cinq (100.000) voire par trois (170.000).
Le dernier France-Ukraine, faisant partie des matches qualificatifs pour l’Euro 2017, face à son plus redoutable adversaire potentiel a fait l’exploit de réunir 603.000 TV spectateurs, supérieur au match de Coupe de la Ligue : Bastia-Rennes. Ce premier tour de football masculin réunissant ensuite 1.700.000 Tv spectateurs au total.
Les droits du football féminin français sont dans plusieurs packages avec des contenus partagés, détenues par Eurosport, France Télévisions (France 4) et Canalplus (D8 et D17). Les futurs droits négociés en seront à leur 3ème édition.
William Commegrain lesfeminines.fr
PS : les chiffres cumulés sont à prendre avec « pincettes » voire plus. En effet, additionner toutes les audiences pour en faire une vérité laisserait à penser qu’à chaque fois, il y a eu un nouveau téléspectateur et que celui qui avait vu le match précédent aurait arrêté de voir les autres matches.
A la différence des stades où les spectateurs peuvent s’additionner, pour la TV, on peut penser que ce sont avant tout les mêmes TV spectateurs qui ont suivi les matches de la Coupe du Monde féminine.