Il existe des références dans le football féminin. La petite histoire retiendra, dans le silence mondial des qualifications faciles pour la Coupe du Monde 2023, que des lumières se sont allumées pour certaines joueuses.

En France, la norvégienne Ada Hegerberg, arrivée inconnue à l’Olympique Lyonnais du club allemand du Turbine Potsdam, à l’âge de 19 ans, premier Ballon d’Or France Football en 2018, meilleure joueuse UEFA pour la même année, championne d’Europe de 2016 à 2020, a repris l’entraînement à l’Olympique Lyonnais.

La joueuse de vingt-six ans, mariée, a fait le tour d’une nouvelle vie après plus de dix-huit mois d’absence de ce qui l’a fait connaître au Monde. Une rupture des ligaments croisés opérés, une fracture de fatigue dans la foulée.

A l’évidence, si nous savions beaucoup de la jeune femme, nous ne connaissons rien de la nouvelle femme.

Une telle épreuve d’absence ne peut que changer une joueuse qui déjà, au plus haut sur le plan médiatique, avait décidé de se retirer de l’équipe nationale norvégienne, quitte à ne pas jouer la Coupe du Monde de football féminin en France. En quelque sorte, une seconde patrie. Un choix de réflexion où la condition féminine et sa perception de l’égalité n’y trouvaient pas son compte entre l’équipe masculine et celle féminine.

Une période longue où elle aurait pu faire un enfant. Une réflexion que les femmes ont souvent sur une telle durée.

Le fait de ne pas avoir fait ce choix montre qu’elle a encore plus la tête et l’envie à redevenir ce qu’elle a été. Voire plus.

Sofia Jakobsson avait fait une rupture des ligaments croisés lorsqu’elle était à Montpellier (2017), dans la lumière tamisée du football féminin d’un championnat national. Aujourd’hui, elle est devenue bien meilleure. Excellente au Mondial 2019, moins en vue aux JO 2021, mais joueuse du Real Madrid puis maintenant du Bayern.

La lyonnaise peut aussi exister sur le plan sociétal.

Chacune de ses interventions comptent dans les réseaux sociaux. Il y a une forme d’appétence à ses positions. Elle peut aussi se développer dans cet axe me faisant penser à Ari Vatanen, finlandais, multiple champions de rallyes, qui avait été élu député européen sur une liste française. On peut aussi trouver un parcours féminin en France avec Eva Joly, norvégienne. Venue en France comme baby-sitter, styliste, conseillère juridique, magistrate, conseillère, députée européenne, candidate à la Présidence de la République française pour le mouvement écologie, femme politique.

En lui souhaitant une plus longue période, la vague féminine et féministe pouvant la porter plus haut et plus longtemps.

Son adaptation est réelle, voyez la qualité de la maitrise de notre langue alors qu’elle n’en connaissait par le moindre son à son arrivée. J’ai en mémoire, pour sa première saison, qu’elle ne quittait pas les basques de la suédoise, Lotta Schelin, attaquante comme elle et chargée de l’initier à l’environnement du football féminin dans le championnat français.

Il sera intéressant de suivre son parcours dans les dix prochaines années.

William Commegrain Lesfeminines.fr