Gérard Prêcheur, fin de collaboration avec l’OL.

L’Olympique Lyonnais est réellement « le Dieu » du football féminin. Tout en haut du Panthéon. Dix titres nationaux de suite, huit Coupes de France dont cinq de suite, série en cours. Trois Coupes d’Europe (2011, 2012, 2016) et deux finales européennes (2010 et 2013). La meilleure joueuse européenne dans ses rangs : Ada Hegerberg. Une des meilleures joueuses mondiales : Dzsenifer Marozsan, capitaine de l’Allemagne et la plus grande « star » de ce milieu : l’américaine Alex Morgan avec ses millions de followers sans compter ou détailler toutes les autres joueuses.

Chercher un problème, c’est chercher « une aiguille dans une meule de foin ». En plus, avec un dernier triplé en 2016 : Coupe d’Europe, Coupe de France et Championnat et notamment un 7-0 à Gerland face au Paris Saint Germain en demi-finale de la Women’s Champions League qui certainement, avait coûté sa place à Farid benstiti, le coach parisien qui avait réussi à mettre le PSG sur la « boite » des podiums.

Et pourtant « l’aiguille » a été trouvée !

L’Equipe, à travers un article signé Claire Gaillard, annonce ou confirme que Gérard Prêcheur ne continuera pas sa collaboration avec l’Olympique Lyonnais commencée en 2014 après avoir obtenu cinq titres sur six possibles.

Décidément, les bancs lyonnais sont sous le vent du Mistral après Bruno Génésio qui était discuté, pour la version masculine des Gones, par les observateurs.

Ce qui est certain, c’est que la décision ne se fait pas dans les meilleurs termes ce qui aurait entraîné un communiqué commun pour un club qui maitrise une communication institutionnelle. Il y a donc, « anguille sous roche » et j’ai toujours en mémoire la sortie du coach lyonnais dans les travées du Camp des Loges après la défaite face au PSG. Une sortie, énervée.

L’affaire Alex Morgan ?

Toujours d’après l’Equipe, il serait reproché à Gérard Prêcheur de ne pas aligner ensemble les deux stars arrivées cette saison : la capitaine allemande Dzsenifer Marozsan (11 matches) et l’américaine Alex Morgan (2 matches) pour six mois qui coûterait, elle, une participation d’environ quarante mille Euros mensuels.

Quand on voit les feuilles de matches de l’Olympique Lyonnais, on note des joueuses remplaçantes qui sont tout autant des titulaires inconditionnelles (Pauline Bremer, Dzsenifer Marozsan, Eugénie Le Sommer) pour le dernier match face à l’Olympique de Marseille (4-0).

Subtilité ou tension ? En attendant, il est vrai que l’américaine, titulaire contre le dernier match face à l’Olympique de Marseille est sortie à la mi-temps (45′), remplacée par Eugènie Le Sommer quand, de son côté, la capitaine allemande Dzsenifer Marozsan, est rentrée à la 46′, remplaçant Caroline Seger !

Quand deux écoles se rencontrent.

L’école des Présidents qui décident, seuls ou avec l’accord des techniciens, de prendre des joueuses pour répondre à des cahiers des charges précis qui tiennent compte d’environnements économiques, financiers, médiatiques, marketing tout autant que de contraintes purement sportives et ;

L’école des techniciens du football qui, au-delà de toutes considérations, et dans la droite ligne de ce qu’avait initié et crée Guy Roux (coach de 1961 à 2007) quand Stefan Kovacs (roumain, ex-coach de l’Ajax, champion d’Europe) était venu entraîner l’équipe de France masculine (1973 à 1975) ; c’est à dire une force et une présence exclusive de la sphère sportive dans les choix des joueurs, notamment sur le terrain quelque soit les conséquences avec par exemple la création de l’UNECATEF.

Et bien, même dans le milieu féminin, cela fait un clash.

C’est plutôt bon signe. Cela montre des limites.

Le futur : Sonia Souid, au travail !

L’Olympique Lyonnais a suffisamment de titres pour intéresser de nombreux coaches. Il reste à savoir si les mêmes coaches intéresseront l’Olympique Lyonnais.

Le football féminin a ses facilités, nombreuses, qui font croire à une « proie facile » pour des coaches en attente de poste. Il a ses spécificités qui rendent la tâche extrêmement difficile et subtile, notamment au regard des objectifs fixés par chacun et dont la part de l’inconnue est proche de « zéro » dans l’esprit des uns et de tous.

Au niveau de l’Olympique Lyonnais, cela donne entre deux ou trois titres par saison.

Le second problème ? Chez les filles, l’attente, c’est source de problèmes ! Les joueuses ont très peu de temps de carrière et ne sont pas tant rémunérées que cela. Elles vont là où, il y a des titres et de la performance et s’éloignent des endroits où il y a des problèmes. Les meilleures sont assez sollicitées pour se le permettre.

Cela ne va pas être simple de faire le bon choix. Les coaches ayant une expérience dans le football féminin ne sont pas légions et il faudra le communiquer rapidement.

On peut penser à Corinne Diacre qui vient de passer le cap des 100 matches à Clermont en Ligue 2, ce qui la place en seconde position historique de ce club. J’ai pensé à Ralf Kellermann, mais il est en contrat jusqu’en 2019 avec Wolfsburg. On pourrait penser à Hervé Didier, le coach stéphanois qui connait bien la région et le football féminin ; ou à Sonia Bompastor, etc .. comme Laurent Fournier (ex OL, ex PSG) qui avait manifesté son intérêt pour le PSG.

Les noms ne vont pas manquer. La réponse sera attendue. Il s’agit du club triple champion d’Europe et qui pourrait égaler Frankfurt avec une quatrième coupe, dix fois Champions de France, huit Coupes et qui fournit 50% de l’équipe de France féminine de football.

Presque rien.

Si c’est un problème de tensions. C’est une tension qui pourrait coûter cher au football français, sans la bonne solution.

Pour Gérard Prêcheur, qui a confié ses intérêts à Sonia Souid, si l’identification football féminin a posé des problèmes à Patrice Lair qui en avait fait sa carte de visite et sa carte de performances, le profil de Gérard Prêcheur est différent avec des missions longues auprès de la DTN, du football masculin comme dans celui de la formation (Directeur de Clairefontaine) bien identifiées.

Ce profil pourrait lui voir confier le premier poste « de Manager d’un grand club d’une section féminine ». Loin du terrain mais près des objectifs et des enjeux.

A voir.

William Commegrain lesfeminines.fr