La liste des confirmations pourrait être assez longue. Une bonne dizaine de joueuses qui ont réussi leur passage en D1F la saison dernière et qui, cette saison, se manifeste comme présentes voire essentielles pour leurs équipes.

Je pense aux trois joueuses du Paris FC, Clara Mateo (21 ans), Mathilde Bourdieu (19 ans) et Elisa De Almeida (20 ans). Un peu short la saison dernière avec trop peu d’efficacité, les voilà avec plus de 10 matches comme titulaires sur quatorze journées et des buts de qualité pour les deux premières, attaquantes, qui les ont amené aux portes des A (U20) pour Bourdieu et avec une convocation pour Clara Matéo. Elisa de Almeida, défenseur, jouant encore la carte des U20, Corinne Diacre ayant montré qu’elle préférait laisser du temps aux jeunes dans les sélections de leur âge avant de les tester au niveau des A.

Du côté de Guingamp, Sana Daoudi (20 ans) arrivée tard dans la saison en provenance de l’Atletico Madrid où elle avait été prêtée, sans grand temps de jeu en Espagne, et qui a explosé à Guingamp avec 11 matches de joués pour 10 titularisations. Une très belle réussite pour la milieu de terrain, totalement oubliée par le PSG son club formateur, non confirmée par le club Champion d’Espagne, et qui n’a pas dévié d’un iota quand il a fallu qu’elle prouve à Guingamp. Une présence forte dans une petite taille. Une joueuse de caractère qui avait sonné aux oreilles montpelliéraines de Jean-Louis Saez.

Anna Clerac (21 ans) et Hawa Cissoko (21 ans) sont aussi deux joueuses qui ont confirmé leurs qualités avec Soyaux. Si la question se posait moins pour l’ex-parisienne et marseillaise ayant évolué en D1F, rien n’était acquis quant à son adaptation dans un club amateur exclusivement féminin comme Soyaux alors qu’elle avait ses habitudes dans deux grands clubs professionnels masculins, le PSG et l’OM. Peut-être un indicateur que les différences au quotidien ne sont pas si nombreuses, … à l’exception de la fiche de paie !

Pour Anna Clerac, malgré ses 21 ans, cela fait quatre saisons qu’elle joue au plus haut niveau avec Soyaux (19, 18, 21 matches les saisons précédentes). Toujours avec réussite et cette année, avec influence. Un match des sojaldiciennes ne sera pas le même avec ou sans la milieu de terrain qui possède l’envie et la qualité pour des tirs de loin fracassants. Assez rare dans le football féminin pour des joueuses qui ne sont pas internationales A. Elle est donc à souligner.

Pour être plus complet, on pourrait rajouter Lindsey Thomas (Dijon), Helène Fercocq (FC Metz), Léa Khelifi (FC Metz), Melvire Mallard (OL) avec les U20, des joueuses qui impactent le jeu de leur équipe en ayant moins de 23 ans.

Mais s’il faut ressortir un podium, voilà le mien. 

Delphine Cascarino, 21 ans, a confirmé cette saison. Par rapport aux autres joueuses, elle ne peut pas présenter le même nombre de matches comme de titularisations .. on parle de l’OL. Ses statistiques demandent à être meilleures (6 titularisations pour 11 matches de joués), sauf qu’elle doit lutter avec la concurrence de Shanice Van de Sanden (26 ans, 13 matches, 7 titularisations seulement), le TGV néerlandais, forte d’une expérience internationale conséquente quand la jeune française n’a que 6 sélections en A.

On peut dire que la jeune soeur jumelle d’Estelle, a réussi à imposer un partage auprès de Reynald Pedros, et a réussi à être appelée à nouveau, après une période de léger froid de la part Corinne Diacre, pour le dernier match des Bleues face au Brésil (10 Novembre, 3-1), bénéficiant de la blessure d’Eugènie Le Sommer.

Je mettrais ex-eaquo Marie-Antoinette Katoto (20 ans, 1m77) qui a éclaté en 2018 après avoir dominé chez les jeunes. Que ce  soit en Bleue U19 comme dans le championnat des jeunes. Seconde buteuse (21 buts) de la D1F la saison dernière derrière Ada Hegerberg, elle n’a rien pu faire contre la norvégienne (31 buts), mais a surtout impressionné pour sa qualité à mettre des buts essentiels pour le PSG, notamment celui de la finale de la Coupe de France.

Là, les deux mêmes joueuses sont à égalité (15 buts) et si la contre performance du mondial U20 est toujours dans l’esprit de certains, les faits lui donnent de plus en plus le goût de l’oubli. Surveillée comme le lait sur le feu par les sélectionneurs français, la jeune attaquante est entrée, protégée (63′) et sur la pointe des pieds dans les 23 Bleues avec une première sélection face au Brésil.

La parisienne a confirmé, cherchant à s’éloigner de ce statut de star qui a pesé lors du Mondial U20. Il reste à savoir si elle pourra s’imposer en A. D’où sa troisième place.

A égalité aux deux premières places, je mettrais deux concurrentes pour un ticket lors du Mondial 2019. Selma Bacha (OL) et Perle Morroni (PSG).

Selma Bacha (1m61), tout juste 18 ans en novembre 2018 aurait pu être la pépite française 2019 si elle n’avait pas déjà explosé lors de la saison précédente, avec 11 matches pour 8 titularisations en championnat et surtout 6 matches comme titulaires sur le côté défensif gauche de l’Olympique Lyonnais en Coupe d’Europe avec, en plus, le titre européen 2018 au bout du chemin face à Wolfsburg.

On parle de la précocité de MBappé, mais celle de la jeune Bacha n’est pas mal non plus. La jeune joueuse a réussi à maintenir sa performance en étant essentielle à l’Equipe de France des U20 pour sa quatrième place. Par monts et par vaux, que ce soit avec l’OL où elle est titulaire en Coupe d’Europe, avec déjà 18 matches au compteur en comptant les virées avec l’EDF U19 et U20, elle montre un tel volume de jeu que même Caroline Simon, recrutée cette saison, ne peut s’imposer à l’OL que lorsque Reynald Pedros met au repos la jeune française.

Intraitable en défense, elle a dû subir l’impact d’une Kadidiatou Diani (PSG) lors de la dernière rencontre pour la course au titre (18 novembre 2019). Une rencontre intéressante car on l’a vu avoir des difficultés face à l’internationale française au mieux de sa forme mais elle n’a jamais baissé les bras ni la tête. Sortant de ce match avec un seul mot « je suis déçue de mon match ! ». Ambitieuse, amer, mais forte d’humilité. Un bon apprentissage. Elle pourrait intéresser Corinne Diacre même si la coach français aime bien que chacun joue avec les équipes de son âge pour maitriser l’apprentissage du football de haut niveau.

Perle Morroni (21 ans, 1m57), a fait un match de qualité face à l’OL. Bloquant Delphine Cascarino et obligeant Reynald Pedros à changer ses plans en faisant entrer tôt, Eugènie Le Sommer, pour prendre les trois points qui se sont échappés au final. La parisienne, avec très peu de temps jeu l’an dernier (1 match), envoyée au FC Barcelone par Patrice Lair après s’être assuré que Corinne Diacre ne l’envisageait pas encore dans son groupe, pousse très fort du côté gauche de la défense parisienne. 13 matches sur quatorze dont 12 titularisations. Une statistique qui montre que pour Olivier Echouafni, elle est devenue la titulaire sur ce côté, permettant à Ashley Lawrence (internationale canadienne) de monter d’un cran. Comme Reynald Pedros a fait avec Amel Majri.

Perle Morroni

Une idée qui pourrait germer et grandir dans l’esprit de Corinne Diacre, bien qu’elle se soit exprimée autrement mais dont on sait maintenant, qu’elle peut changer d’avis et de tactique facilement.

Ces deux confirmations pour des jeunes joueuses compliquent la tâche de Corinne Diacre qui se trouve avec quatre joueuses au même profil du côté gauche : Sakina Karchaoui, Selma Bacha, Perle Morroni, et plus expérimentée Amel Majri. Des filles qui ne dépasse pas le 1m6à, vives, dribbleuses et portées très rapidement vers l’avant.

Cela ne sera pas facile de faire un choix.

Il me vient une question. Mais pour quelles raisons, les latérales françaises -gauches ou droites- sont toutes petites ?

William Commegrain lesfeminines.fr