William Commegrain. Lesfeminines.fr Il y a quelque chose d’extraordinaire qui va se passer à Lyon, c’est ce fameux stade. Déjà, le club est côté en Bourse, c’est unique. Là, être propriétaire du stade, c’est aussi unique. Est-ce que c’est aussi fort que cela ou c’est juste un projet économique ?

Gérard Précheur. C’est très fort. Au-delà du stade et ce que je considère comme hyper intéressant et qui peut fortement marquer les esprits. C’est la place que la section féminine occupe dans le nouveau projet. Il va y avoir un nouveau camp d’entraînement professionnel et dans ce camp professionnel, il y a la place pour les garçons d’Hubert Fournier et il y a la place pour les filles de la D1 féminine.

Le Grand stade, c’est très fort et c’est unique car les filles auront les mêmes conditions que les garçons.
Dans le centre de formation, il y aura une place pour toute l’académie garçon et une place pour toute l’académie des filles. Les filles, joueuse de football de l’OL, ont la même place que les garçons dans le nouveau projet. Ca c’est super et cela c’est unique.

Et il n’a pas eu besoin de convaincre, car quand on est son propre patron, c’est plus simple à appliquer que lorsque l’on doit convaincre des tiers.

Voilà, vous avez tout compris. Absolument. A partir du moment où le décisionnaire qui a le pouvoir de décision a cette volonté là. Il peut la mettre en place, mais je dirais qu’il peut la mettre en place grâce aux résultats des joueuses. Les performances tant au niveau des résultats que de la qualité du jeu, car les féminines suscitent un fort engouement auprès des partenaires et je pense comme j’espère, auprès des actionnaires, du coup c’est plus facile pour Jean-Michel Aulas d’imposer ces idées.

J’écoutais le Président Aulas sur Eurosport après le match face au PSG (5-0) qui a terminé son entretien en disant, par rapport au 10ème titre possible : quand c’est impossible et historique alors c’est là qu’il faut le tenter.

JM Aulas : quand c’est impossible et historique, c’est là qu’il faut le tenter
C’est bien. Jean Michel Aulas est un homme de communication qui maitrise très bien le verbe et la parole. C’est une très belle formule. Quand on est l’Olympique Lyonnais et que l’on a une soif de victoires comme on en a au niveau des joueuses, des dirigeants et des entraîneurs, on a réussi à se mobiliser et on est tous concentré pour avoir ce 10è titre. Ce ne sera pas facile, même si cela se présente bien aujourd’hui. On évoquait les échéances qui nous attendaient, et on voit bien qu’avec les rendez-vous à venir, c’est dur d’être champion sur tous les tableaux.

Effectivement, on a cette ambition là. C’est une bonne formule.

Est-ce que justement, ce n’est pas la force de l’Olympique Lyonnais d’avoir cette force psychologique que les autres n’ont pas ou ont moins.

Une fois que l’on a gouté à la compétition, à la victoire et qu’on l’a connu avec l’OL, car la majorité l’ont connu avec l’Olympique Lyonnais, on a du mal : On est jamais rassasié. C’est cela qui est intéressant. Elles ont soif toujours de victoires et de titres et quand on est des compétiteurs on joue pour cela. Quand on est à l’Olympique Lyonnais, c’est pour gagner.

C’est vrai que c’est une force du groupe et le fait qu’il y ait un nouvel entraîneur qui ait soif de performances et de victoires, cela permet de garder la flamme.

Quelle est votre vision de cette saison ? Est-ce que vous vous préoccupez uniquement du parcours de l’Ol ou vous avez vu des choses évoluer par rapport aux saisons précédentes ?

Je n’ai pas vu beaucoup d’évolution et j’attends de rencontrer tout le monde. On a un très bon adversaire que l’on va rencontrer demain avec Juvisy. Il nous restera Rodez et Soyaux et ensuite Montpellier qui a très bien évolué. Je verrais et j’attendrais la fin des matches allers pour tirer des enseignements.

Si nous gagnons demain face à Juvisy, alors nous aurons fait une différence.
La différence est qu’aujourd’hui, pour Paris qui était en binôme avec nous l’année passée, on a eu l’opportunité cette année de les battre avec un écart important (5-0) et en plus de cela, ils ont fait match nul face à Montpellier.

Si nous faisons un très bon match Demain, sans avoir rencontré toutes les équipes, on arrivera à faire la différence. Voilà c’est la grande différence par rapport à la saison dernière. Attendons de voir le match de demain et le match de Montpellier.

En football féminin, le nombre de matches n’est pas si important par rapport au football masculin. la décision se fait beaucoup à l’entraînement.

Si on fait référence aux matches masculins, c’est déjà pas si mal. Il y 22 matches de championnat, la Coupe de France avec, par exemple, 6 rencontres puisque nous l’avons gagné ; il y a la Coupe d’Europe et chez les garçons, il y a peu de clubs qui la font chaque année, les clubs de L2, National, et CFA ne font pas de Coupe d’Europe et si on rajoute surtout les matches internationaux, je peux vous assurer que le calendrier des filles est plus important qie bon nombre de calendriers de clubs garçons.

A peu près une cinquantaine de matches pour les joueuses de l’Ol qui sont dans leur sélection respective, c’est considérable. Le nombre de matches des filles avec l’EDF est beaucoup plus important que le nombre matches des garçons avec l’EDF.

Donc pour les entraînements, il y a deux phases : pendant les deux premiers mois, Août et Septembre et puis après Janvier et février, ce sont des périodes pendant lesquels les entraînements sont capitaux. Actuellement, je peux vous assurer qu’en Automne et en Novembre, avec des matches tous les trois jours, la pratique, les petits bobos, les entraînements sont axés sur la récupération et quelques aspects tactiques seulement.

Et Juvisy, comment voyez-vous le match de demain ?

C’est un match qui n’est pas facile. Un match piège. Car il est calé après des matches internationaux avec une fatigue incontestable et des petits bobos. Même si je n’arrive pas à comprendre pourquoi on fait des matches amicaux pendant cette période là. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi Philippe Bergerôo a programmé un match amical contre les Pays-Bas qui n’apporte rien aux joueuses en sélection et qui apporte même de la fatigue et il faut que nous gérions cela ensuite dans les clubs, et l’Olympique Lyonnais en premier.

Juvisy est une très bonne équipe. C’est un match piège car il y a une surcharge de matches à ce moment là. Il faudra un grand OL à Gerland.
C’est donc un match piège car il y a une surcharge de matches à ce moment là. En plus, il y a la Coupe d’Europe qui se profile. D’un autre côté, cela fait trois saisons que l’Olympique Lyonnais réussit bien contre Juvisy mais il ne faut surtout pas entrer dans ce piège là. Cela va être un match difficile.

Juvisy avait fait un bon match contre Montpellier et je ne pense pas qu’elles  méritaient de perdre au vue de la vidéo que j’ai visionné plusieurs fois. C’est une belle équipe avec de très bonnes joueuses. Beaucoup de joueuses qui ont connues la sélection nationale : Sandrine Dusang, Julie Soyer, Gaetane Thiney, Diani, Catala. Il y a vraiment un bel effectif, un gros mental.

Demain, ce sera un match très difficile et il faudra un très bon Olympique Lyonnais pour s’imposer à Gerland.

L’Europe ?

On poursuit. Toute notre attention est concentrée sur le match de demain face à Juvisy. Lors des deux dernières semaines, on a continué à préparer le match de Juvisy, pour être performant en championnat, et on a déjà évalué notre futur adversaire qui est l’Athlético de Madrid. On a visionné deux rencontres, on en a tiré des enseignements et on va vite y arriver. L’Europe est un objectif capital cette saison pour l’Olympique Lyonnais et tout le monde le sait.

Pour vous, les rendez-vous à venir sont encore plus importants que les RDV passés.

Les choses peuvent évoluer tellement vite. Que ce soit chez les filles ou chez les garçons. Regardez avec une saison que certains jugent difficile avec les garçons, si ce soir on gagne face à Troyes, on est dans les trois premiers. Vous voyez que les choses évoluent très vite. Une victoire peut vite relancer, et une contre performance peut relancer tout le championnat.

Merci. A bientôt.

William Commegrain lesfeminines.fr