La rencontre entre le Paris Saint Germain a laissé le club de la capitale avec une possibilité de croire au titre (-3) par rapport à l‘Olympique Lyonnais et l’autre club de la capitale, le Paris Fc, avec l’espoir d’une qualification européenne. A croire que cela aurait pu être entendu et raisonné, sauf à regarder le match, avec pendant quatre vingt minutes, l’envie de le gagner pour les deux équipes (0-0).

Deux équipes qui se connaissent par cœur

Camp des Loges, un nom qui fait saliver les supporters mondiaux du Paris Saint Germain pour, dans un temps prochain, relever du souvenir dans l’attente d’une installation à Poissy, voisine. Pour les filles, celles en jupes courtes, c’est en pantalon qu’elles sont toutes venues jouer au foot ce match de l’élite. Pluies, vents et combats au programme.

Le Paris Fc, comme un jeune marié qui s’est engagé depuis un temps certain avec sa dulcinée, a fait oublier l’ex-Juvisy, nom de jeune fille des joueuses en rose sur l’écran télévisé. Le Paris Saint Germain, installée en bourgeoise de l’Europe, verse ses dollars transformés en euros, sans pour autant, avoir accroché assez de médailles à sa poitrine pour penser croire être invité au couronnement de Charles III.

Sur les vingt-deux joueuses, crampons au pied et rarement adeptes de talons aiguilles, les matches à enjeux sont monnaies courantes.

Le Paris FC présente l’originalité d’avoir eu récemment dans ses rangs la charnière centrale de Gérard Prêcheur du Paris Saint Germain, faite d’Elisa De Almeida er Jean-François Oriane dont le commentateur nous précisera sa ceinture noire en taekwondo. Kadidiatou Diani, invitée sur le plateau, certainement meilleure joueuse de la saison écoulée, compte ses futurs dollars en ayant un soin, tout aussi important, à sa future destinée vestimentaire qu’à celle de son prochain parcours footballistique.

Du côté du Paris Saint Germain, personne ne relévèra que Julie Soyer avait défriché les habitudes en étant la première et seule du PSG à avoir fait le chemin du club de la capitale vers l’ex-Juvisy. Il faut dire que la plus que trentenaire, s’est transformée en juvisienne en 2012.

Un match tactique où le Paris Fc a gommé ses erreurs

Un calcul rapide de la part de Gérard Prêcheur lui a fait croire que sur le côté droit, Sandy Baltimore, 23 ans, gauchère irait bien plus vite que l’expérimentée parisienne. Le coach parisien avait aussi établi d’autres différences.

C’était sans compter sur la volonté tactique de la coach du Paris FC, Sandrine Soubeyrand, de faire croire à son groupe, qu’elle jouait la finale d’une Coupe du monde française : la troisième place européenne que le club voisin de Fleury avait quasiment abandonné en perdant, la veille, à domicile contre Montpellier (1-2)

Un message que toutes ont entendues, ne cherchant pas à jouer les possibles cartes d’une sélection pour la vraie Coupe du Monde, avec la présence d’Hervé Renard, aux abois des possibilités du championnat, faute d’avoir un calendrier pour créer avec certitude, sa proche sélection au Mondial en juin.

Les trente premières minutes seront une perfection de matchs tactiques. Une seule occasion venue du côté de Sakina Karchaoui pour la tête de Sandy Baltimore pour le PSG, encensé par un fan-club, né avec le PSG professionnel, chantant à tue-tête comme les anciens chanteurs de rues, dont on se demande les raisons d’un tel engouement quand l’univers des possibles s’ouvre à toutes personnes dans le monde occidental.

Mathilde Bourdieu aura été en demi-teinte et en fait, le regard d’Hervé Renard dépendra certainement de son horizon, créer un groupe en 2023 pour 2024 et alors sa place dans le classement des buteuses lui laisse une chance ou, de la difficulté de Kadidiatou Diani comme de Marie-Antoinette Katoto, d’être ou de revenir à un niveau mondial. On l’a vu avec Lieke Martens, le talent est une chose qui se consomme avec le temps.

La seconde mi-temps démarrera avec deux énormes occasions du Paris FC, toutes dans la verticalité. Louise Fleury butera sur Sarah Bouhaddi à la 46′ et Clara Matéo (47′), passeuse sur le premier acte, finira un contre de trente mètres, à deux doigts d’un tir vainqueur, si Elisa De Almeida, ne sauva pas le PSG, au mental et sur un tacle défensif génial.

Ipso-facto, Sakina karchaoui, excellente dans ses perforations, aura l’occasion du Paris Saint Germain et sa percée, appuyée sur la grande attaquante Amalie Vangsgaard, butera sur la gardienne du Paris Fc, excellente dans ses choix physiques comme techniques. (49′).

Un score équitable

En trois minutes, le match s’était joué et les deux équipes semblaient s’entendre sur un match nul. Le Paris Saint Germain restait en vie face à l’Olympique Lyonnais avec l’espoir d’une victoire future face au leader qui leur donnerait le titre malgré les trois points de retard et le Paris Fc, en prenant le nul, comptait un point de plus que Fleury et Montpellier, avec un calendrier à leur portée (Soyaux et Rodez, les deux derniers).

Sauf que les joueuses du Paris Fc étaient au bord de l’asphyxie et les dix dernières minutes ont offert aux parisiennes la possibilité du gain notamment avec un débordement à gauche pour un centre appuyé que Ramona Bachmann, habituelle finisseuse, laissera quasiment passer, faute de réactions quand Aigbogun, sa compatriote, ne rata pas et tacla défensivement, le tout finissant sur le corps et l’âme de la gardienne parisienne, Chiamaka Nnadozie, trois fois secourue médicalement !

Le corner pas joué

Si j’avais été supporter de l’Olympique Lyonnais, je n’aurais pas compris que le corner du Paris Fc des deux dernières minutes se jouent à deux ! Avec une joueuse protégeant la balle, de la même manière que si elle menait au score. On avait l’impression d’assister à la défense ukrainienne face à l’offensive russe, recroquevillée alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU leur avait donné résolution à l’envoi d’un missile sur le bunker de Poutine !

N’importe quel quidam, se serait posé la question ! Pourquoi jouer un corner de cette façon quand tu fais match nul ? Normalement, c’est une situation de match de coupe où tu joues ta qualification au retour. Là, il s’agit d’un championnat. Une situation acceptable dans l’univers féminin, inacceptable dans celui des professionnels masculins.

En effet, le Paris Fc aurait pu croire à un corner et une occasion de but.

Sauf que dans ce match, tout le monde se connait excellement. Il y a des années de D1 et D1 Arkema, avec des sélections de partagées au compteur. Effectivement, si le corner est tiré, beaucoup de joueuses du Paris Fc sont dans la surface du PSG et Sarah Bouhaddi est excellente sur les balles aériennes. Elle aurait pu récupérer la balle et lancer le contre du PSG, avec un Paris Fc, fatigué, exténué et bien moins stabilisé.

Il y avait un risque d’encaisser un but, de perdre ce point d’avance salutaire et de se retrouver quatrième derrière Fleury et sous l’avancée de Montpellier (-1).

Une opportunité sans intérêt autre que celle d’éliminer le PSG de la course au titre, qui n’était pas l’objectif et l’ambition du Paris FC. Les joueuses étaient venues au camp des Loges pour obtenir la troisième place européenne et rien d’autre.

J’aurais tendance à dire : chacun ses problèmes. Celui du Paris Fc est sa qualification européenne, le PSG de rester en vie et l’OL de s’imposer au retour au Parc des Princes et maintenant, ou de faire match nul.

Après, il est vrai que les relations entre le Paris Fc et l’OL n’ont jamais été très bonnes ; tout autant que celles avec le Paris Saint Germain.

Hervé Renard a eu devant les yeux ce que peut être le football féminin français. Un football tactique, qui se crée des opportunités avec des difficultés à les transformer en buts. Il en faut un certain nombre.

William Commegrain Lesfeminines.fr

PS : j’ai trouvé extraordinaire et très nouveau l’excellente utilisation du couloir à droite par le Paris Fc, qui sur cinq mètres de largeur, a réussi à progresser par triangle court et rapide, pour des perforations de trente mètres. Une nouveauté rare d’exploiter ce morceau du terrain et là, avec une très grande efficacité. Le jeu court, précis de Gaétane Thiney, le permettant.

Dimanche 07 mai 2023 à 15h00

Saint-Germain-en-Laye (Stade Georges-Lefèvre)

PSG – Paris FC : 0-0 (0-0)

Spectateurs : 814

Arbitre : Audrey Gerbel assisté de Violette Le Chevert et Siham Boudina.

Avertissements : Oriane Jean-François 15′, Elisa De Almeida 90′ pour PSG, Gaëtane Thiney 32′ pour Paris FC

PSG : 50-Sarah Bouhaddi, 12-Ashley Lawrence, 5-Elisa De Almeida, 6-Oriane Jean-François, 7-Sakina Karchaoui, 8-Grace Geyoro ©, 14-Kheira Hamraoui, 24-Jackie Groenen (10-Ramona Bachmann 65′), 21-Sandy Baltimore, 20-Amalie Vangsgaard, 22-Lieke Martens (18-Laurina Fazer 56′), Entr.: Gérard Prêcheur

Non utilisées : 16-Constance Picaud, 2-Korbin Albert, 13-Amanda Ilestedt, 26-Li Mengwen, 29-Manssita Traoré

Paris FC : 16-Chiamaka Nnadozie, 27-Julie Soyer, 10-Anaig Butel, 19-Théa Gréboval, 23-Eseosa Aigbogun, 22-Sophie Vaysse (15-Margaux Le Mouël 70′), 8-Daphne Corboz (2-Célina Ould Hocine 79′), 11-Clara Mateo, 17-Gaëtane Thiney ©, 28-Louise Fleury (20-Louna Ribadeira 79′), 9-Mathilde Bourdieu (21-Ouleymata Sarr 61′), Entr.: Sandrine Soubeyrand

Non utilisées : 30-Inès Marques, 3-Lou Bogaert, 7-Tess Laplacette