Ce club est un patchwork de parcours avant, pendant et certainement après, différents. C’est peut-être sa différence qui lui donnera une force, suffisante à mon sens, si les deux louves de l’Olympique Lyonnais et du Paris Saint Germain, baissent de 20% en performance l’année prochaine. Alors, le Fc Fleury aura sa chance de couronnement.

Une interview pragmatique de Léa Le Garrec sur le site de la FFF.

Les sites qui s’approprient le football féminin ne manquent pas avec l’intégration dans les supports nationaux et autres, d’une page « football féminin ». La fédération apporte une écriture spécifique, entre tradition à respecter dans les mots et connaissance du cœur de ce qui compose les enjeux des joueuses.

Claire Gaillard, un temps à l’Equipe (2009-2017) et suiveuse des Bleues, a certainement la sensibilité qui convient pour raconter ce football féminin qu’elle a valorisée, dans l’ouvrage « La grande Histoire des Bleues ». Elle a le sens des questions qui ouvrent à des réponses sans langue de bois.

A cet égard, cette fin de championnat est très bien racontée sur le site FFF, avec l’interview de Lea Le Garrec du FC Fleury 91 (3e du championnat), entrée avec surprise dans les premiers vingt-trois, autant d’Hervé Renard que du groupe qui l’a sélectionné, transformé d’ailleurs en vingt-six, sans pour autant que cela soit déméritée, tant son impact dans le jeu de Fleury est évidente.

Les mots sont pragmatiques. Ils renvoient à des réalités cartésiennes. Des victoires, des défaites à analyser et à améliorer. Des réussites dans ces adaptations. L’enjeu professionnel et des objectifs. Il n’y a un mot lié à du conditionnel avec l’éternel « et si ». Vela ressemble à son jeu d’ailleurs. C’est une fille qui lève le nez et envoie facilement une balle, vingt mètres devant, ou plus, pour aller plus vite, vers le but adverse. Il y a aussi du physique dans son jeu. Elle ressemble assez au jeu de Gaëtane Thiney (plus de 160 sélections), avec quelques années en moins. C’est peut-être sa chance ?

Le Fc Fleury, princesse inattendue de la D1 Arkema

Qui aurait cru qu’en 2017, le FC Fleury 91, tout nouveau membre de la D1F, pas encore dénommée D1 Arkema, puisse se battre de manière continuelle dans la première partie du championnat, notamment depuis deux saisons ? Pas grand monde !

Installée à six kilomètres du FC Juvisy, stars des années passées avec antériorité d’une trentaine d’année dans la division d’élite et un fauteuil souvent acquit dans les quatre premiers du classement, on voyait l’avenir de ce club né Val d’Orge, pour se faire couronner Fleury, sous le règne d’un Pascal Bovis, certain de monter en L2 chez les hommes, mais toujours bloqué en ex-CFA, National au mieux.

Un homme différent. Il n’aurait pas été invité au couronnement du Roi Charles s’il avait été sujet et aristocrate anglais. J’ai en mémoire, sa montée au créneau quant au partage des six millions d’euros, jamais partagé, venu du monde professionnel de la Ligue 1 et distribué, un peu plus pour les clubs féminins issus du monde professionnel masculin et de ceux purement amateurs. Il était monté sur la barricade des revendications.

Ce qui n’a pas été réussi au masculin est une vérité chez les filles en faisant le choix de joueuses, méconnues ou peu connues, intégrées au fil du temps sur une certaine durée, trouvant là, un positionnement mature, entre joueuse, femme, vie professionnelle et vie privée.

Des maternités de Charlotte Fernandes (30 ans) et Manon Heil, du rôle nouveau et ponctuel de consultante pour Léa Le Garrec après une demi-saison en Angleterre (six mois à Brighton), à la réussite des polonaises Dominica Grabowska et Ewelina Kamczyk que j’avais trouvé excellentes face au Paris Fc la saison dernière, haïtienne Batcheba Louis (8 buts) et ivoirienne Rosemonde Kouassi (9 buts) à l’émission télévisée Koh Lanta, où Julie Debever tient encore sa place et sa renommée, après de nombreuses semaines.

La liste de footofeminin nous rappelle le retour de Valérie Gauvin, buteuse de l’Equipe de France et si David Fanzel n’avait pas été au mieux comme coach, cela a l’air de plutôt bien se passer comme manager sportif.

C’est un patchwork de parcours différents, avant, pendant et certainement après le football. C’est peut-être sa force.

De princesse à Reine ?

La question qui se pose, après une 4e place en 2022, maintenant une 3e à trois journées de la fin, le FC Fleury peut-il devenir numéro 1 et championne de France ?

Cela dépend de la force de l’Olympique Lyonnais et du Paris Saint Germain. A l’évidence. La question, à quel pourcentage de diminution dans la performance individuelle et collective des clubs français, la situation donnerait de l’oxygène à l’espoir d’un titre pour Fleury ?

On peut l’estimer à 20% compte tenu des oppositions récentes cette saison, rappelée dans l’interview en lien de Léa Le Garrec par Claire Gaillard. Le PSG l’a emporté (2-1) en septembre, l’OL seulement (1-0) en Octobre et le 20 janvier, le retour s’est terminé face au PSG sur le score de (4-4) après avoir été mené deux fois par deux buts !

L’an prochain, le coach Fabrice Abriel sera pris par sa formation au BEPF. Diplôme qui fait passer de la foule des entraîneurs à la possibilité de s’asseoir à la table des vingt mille euros mensuels (Ligue 1). Il risque d’être occupé mais en même temps, de mémoire, je me rappelle que Jean-Luc Vasseur (US Créteil) avait obtenu le titre de champion de National, l’année où il avait passé son diplôme du BEPF.

Avec d’ailleurs, la performance de l’avoir réalisé le plutôt de l’Histoire pour ensuite, devenir coach de Ligue 1 (Stade de Reims) la saison suivante.

Il parlait d’alchimie. On sentait que ce terme venait de la formation BEPF, distillée par des anciens coaches. Il y a une forme d’Alchimie à Fleury.

Faut voir.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Interview intéressant à lire de Léa Le Garrec.

Léa Le Garrec : « Un moment qu’on attend ça » (fff.fr)