Le Vfl Wolfsburg se qualifie à l’intensité face à Arsenal (2-3, 119′, extra time) à l’Emirate Stadium d’Arsenal, plein comme un œuf avec plus de 60.063 spectateurs, pour la vingt-deuxième finales de la Women’s Champions League 2023 qui se jouera à Eindhoven, le 3 juin face au FC Barcelona.

Le monde du football anglais « ARS’NAL »

Arsenal avait fait les choses en grand pour réussir à passer en finale, en souvenir du gain de la Coupe européenne en 2007, seul club anglais à l’avoir obtenu. Toutes les blessées, grandes joueuses du panel européen et mondial étaient à côté du banc, Vivianne Miedema, meilleure buteuse du club et internationale hollandaise, son amie Beth Mead qui avait explosé lors de l’Euro 2022 avec le titre de meilleure joueuse du Tournoi et de l’UEFA, meilleure buteuse de la compétition et Leah Williamson, toute nouvelle capitaine anglaise à l’Euro 2022, devenue star des fans et médias, les trois blessées du fameux « genou » qui met les joueuses au repos dans une carrière.

Au commentaire, sur DAZN, diffuseur exclusif et gratuit de la WCL, avec une voix incroyablement masculine, Lianne Sanderson, l’ex-attaquante de l’équipe nationale jusqu’en 2015, joueuse d’Arsenal quand elles obtenaient le titre européen (2007), qui nous apprend, selon le mode de la répétition, les performances individuelles et collectives de l’équipe anglaise, « absoluty fantastics ».

1ère mi-temps L’Allemagne du Vfl Wolfsburg est trop seul

Cent ou cent-cinquante supporters du club allemand, au maximum. Face à soixante mille, il en manque un peu même si la jeune Jonsdottir (21 ans), mère ghanéenne et père islandais, excellente ce soir, disait au micro de ZDN, que vingt islandais de sa famille avait fait le voyage pour l’encourager.

Jonsdottir (21 ans), excellente dans cette rencontre face à Arsenal, trop seule en première mi-temps.

Je ne sais pas si cela est venu de cette solitude dans cette foule, on peut plutôt croire que cela est provenu de la qualité incroyable des gunners au féminin, mais Wolfsburg a touché le fond durant ces trente premières minutes ! Pourtant, heureuse, à bénéficier, -immédiatement au coup de sifflet du début de la rencontre- d’une main de Wubben-Boy (2′), que la VAR confirme mais qui s’annule pour un hors-jeu au centimètre de Jonsdottir avant le centre.

Pour le reste, Hendrich a bu la tasse face à la suédoise Blackstenius, buteuse sur son envie, à la 5′ (1-0), double buteuse à la 46′, refusé par la VAR sur un hors jeu d’épaule de sa coéquipière, et sortie -on ne sait pourquoi- par son coach Jonas Eidevall qui peut manger son crayon, sur cette élimination à la minute (119′).

La suédoise, au micro de DAZN, aura encore, le message non-verbal de l’incompréhension et du dépit de cette décision. Sortir une joueuse qui met deux buts dans un match comme celui-là ! Il faut être vraiment certain de son choix.

Stina Blackstenius s’impose sur Hendrich, au sol et la gardienne de Wolfsburg, Frohms.

Son alter-ego, la néerlandaise Janssen, joue comme une sénatrice à Wolfsburg. C’est à dire qu’on lui pardonne ses erreurs, assez nombreuses, du simple fait que comme un sénateur, elle est la législation. C’est à dire le droit. Et donc, toutes les balles passent par elle, sans qu’on sache pourquoi.

Quand, ensuite vous rajoutez que Huth, milieu excentrée à droite d’habitude si précise et tournoyante, ne dépasse pas son adversaire, la brésilienne Rafaelle, vous vous dîtes que cela va être compliquée pour les Louves, deux fois vainqueur de la compétition en 2013 et 2014, deux fois finalistes plus récemment, même si l’aller a laissé les deux équipes à égalité (2-2).

De son côté, Arsenal joue un superbe football qui fait dire à Annike Krahn, ex joueuse du PSG et internationale allemande réputée, sur le site de l’UEFA, que les anglaises jouent un football incroyable, précis et incisif, avec un milieu Pelova, Wälti et Maanum, créateur de transitions perçantes qui fera briller le jeu et le caractère de Mac Cabe, qui n’en manque pas ! A deux doigts de mettre « une pêche » à la meilleure joueuse UEFA Roord, à la toute fin de l’extra-time, juste pour l’avoir touché, de dos, par mégarde.

Oberdorf semble jouer comme un premier rat de l’Opéra, par touches rares et Alexandra Popp, célèbre attaquante allemande, rate ses derniers gestes et s’amuse à jouer comme un pilier de rugby. Tapant des épaules et du poids.

Le bilan de Wolfsburg dans ce premier acte n’est pas bon. C’est clair, sauf qu’en une seule fois, sur des dernières passes bien contrôlées, le talent et l’expérience allemandes parlent. Un coup franc de Rauch sur la tête de Popp, qui maitrise sa passe pour Roord, à la frontière de la surface pour une reprise du gauche, que l’autrichienne Zinsberger voit au dernier moment dans les filets, cachée par une nuée de joueuses (1-1, 41′). Egalisation.

Le hold-up est évident. La seule explication habituelle sort de la poche de tous et toutes. L’expérience a parlé.

Deuxième mi-temps : l’expérience frappe encore.

Dès la rentrée, Arsenal marque un superbe but collectif ! Si Catley se lance, épaule entrée, alors son centre n’est pas hors jeu, servie par une passe extraordinaire de Wubben-Moy et l’affaire est entendue. Arsenal est qualifié, Stina Blackstenius élevée au rang de star avec un second but, trente secondes après le deuxième coup de sifflet de l’arbitre et Wolfsburg n’existe plus.

Sauf que cela ne sera pas. Le but est refusé pour hors jeu.

ET là, Wolfsburg n’est plus la même équipe. Plus solide, les passes sont assurées même si la faiblesse au centre de la défense reste. Sur un corner, Alexandra Popp prend les devants et sur son expérience, mystifie deux anglaises pour placer un coup de tête vainqueur (1-2, 58′).

La capitaine allemande, déjà excellente l’année précédente en Angleterre pour l’Euro, signe ce qu’elle a l’habitude de signer. De la force, de l’expérience et de la détermination.

Le But D’Alexandra Popp, la capitaine, pour le (1-2) de Wolfsburg

Six minutes plus tard, le fait du match sera la sortie de Stina Blackstenius pour l’entrée d’Hurtig, très tôt dans la rencontre (64′), du fait de la descente de Mac Cabe en latérale, substituant Maritz sortie sur blessure et chargée, spécifiquement de Jonsdottir, percutante à gauche. Sortir une joueuse qui met deux buts et qui domine comme elle a dominé l’axe central, c’est prendre beaucoup de risques !

Pourtant Hurtig, plus frêle, aura un geste incroyable, en reprenant sans contrôle un centre de la gauche, cadré plat du pied et puissant. Sauf que Frohms, en face, a montré toute sa qualité en faisant l’arrêt qu’ il faut. A l’identique de celui de l’argentin en finale de la Coupe du Monde face ) la France. Un arrêt déterminant de hand.

Arsenal n’accepte pas ce que le sport lui propose et Jennifer Beattie, défenseur centrale, envoie une tête incroyablement maitrisée, dans les buts allemands, devant Alexandra Popp, toujours aussi physique dans cette rencontre (2-2, 75′).

Egalisation De Jen Beattie (2-2)

Dans la foulée, Huth rate l’incroyable. Sur un mouvement de contre, Jonsdottir sert à l’idéal sa partenaire, qui plonge pour un duel gagnant mais fait son tir intérieur quand un petit tir extérieur aurait tué la rencontre ! Un tir raté qui suit une superbe transversale de Mac Cabe où Frohms contemplait cette balle, allant dans les buts. Quand Bremer, future héros de la rencontre, glisse un droit qui frôle le but de Zinsberger.

Les émotions sont là et personne ne peut se dire qui va gagner ce match sauf quand Jules Brand récupère à la 119′, une tentative excessive de Wubben-Moy, qui sera dit qu’elle fera partie de l’histoire de cette rencontre, fautive de main à la 2′, excellente ensuite et peut-être trop en confiance, pour à la 119′, commettre le dribble de trop et voir Brand servir dans l’espace Pauline Bremer, pour le 3è et dernier but allemand, synonyme à la 119′, de qualification pour la finale.

sur le site de l’UEFA : « Surely that seals it! Wolfsburg’s press causes havoc as Arsenal try to play out from the back late on. Brand robs Wubben-Moy on the left before racing into the box and playing an inviting low centre for her fellow sub at the far post, who slides to reach the cross and turn the ball into the unguarded part of the net. »

Le Wfl Wolfsburg est qualifié face à Barcelone. Les anglaises auront joué au maximum et à mon sens, l’erreur de sortir Blackstenius à la 64′ leur a couté la rencontre. Le Vfl Wolfsburg a joué d’expérience, un match moyen en qualité technique, fort en qualité mentale, acceptant ses faiblesses et erreurs de l’instant, se concentrant sur les opportunités de la gagne.

Cela fait un finaliste moins émotif mais plus à même de remporter le titre si leur niveau monte d’un ou plusieurs crans.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Arsenal WFC: Zinsberger – Maritz (64‘ Wienroither/82‘ Kühl), Beattie (119‘ Agyemang), Wubben-Moy, Rafaelle – Maanum, Wälti, Pelova – McCabe, Blackstenius (64‘ Hurtig), Catley

Subs: D’Angelo (GK), Marckese (GK), Goldie, Harbert, Reid

VfL Wolfsburg: Frohms – Wilms (106‘ Hegering), Hendrich, Janssen, Rauch – Oberdorf, Popp – Huth (90‘ Bremer), Roord (120‘+3 Blomqvist), Jonsdottir (101‘ Brand) – Pajor (78‘ Waßmuth)

Subs: Kassen (GK), Weiß (GK), Agrez, Demann, Wolter, Blomqvist, Wedemeyer

Goals: 1-0 Blackstenius (11’), 1-1 Roord (41’), 1-2 Popp (59’), 2-2 Beattie (75’), 2-3 Bremer (119’)

Yellow cards: Maritz, Beattie, Catley, Pelova / Huth, Waßmuth, Rauch

Referee: Lina Lehtovaara (Finland)

Attendance: 60,063 at Emirates Stadium, London (sold out)