Demi-finale retour UWCL – La France est en retrait, ponctuellement ou définitivement. 2024 nous le dira. La bagarre dans ce tiercé, se fait entre l’Angleterre, première en nombre avec Arsenal (titre 2007) et Chelsea (finale 2021), l’Espagne et le FC Barcelona (titre 2021, finale 2019) sans oublier l’Allemagne avec le Vfl Wolfsburg, le plus titré des quatre (2013 et 2014)

Fin de saison, début des vérités

La fin avril et surtout en mai sont les mois les plus prisés des clubs sportifs puisque le décompte des titres en championnat (fin mai), des récompenses en Coupe, 3 juin pour l’Europe, tombent dans cette période de l’année où tout se décide ; quand on a la chance d’avoir quelque chose à décider.

Les clubs français donnent rdv pour l’année prochaine

La Women’s Champions League, 2023, format modifié l’an dernier avec une première formule en quatre poules de quatre, pour des quarts de finale aller-retour, réunissant les deux premiers de chaque groupe, nous a fait faire, courant mars, le deuil de l’élimination du Paris Saint Germain par le Vfl Wolfsburg (0-1/1-1) et celui de l’Olympique Lyonnais (champion en titre, 0-1/2-1, tab) contre le club anglais des Chelsea Ladies.

Sans grande surprise puisque les parcours précédents s’étaient faits au « souffle » et que la dynamique, depuis trois saisons, pousse l’Angleterre et l’Espagne sur le devant de la scène du football européen. Une dynamique aboutie avec la sélection nationale anglaise et le titre de l’Euro 2022 à la maison ; quant à l’Espagne, avec la réussite de Barcelone sur quatre saisons (finale 2019, demi 2020, titre 2021, finale 2022).

L’anglaise Beth Mead avait pris la récompense de la meilleure joueuse de l’Euro et de l’UEFA dans la foulée : Alexia Putellas celui de la FIFA pour des années de suite, la consacrant The Best en 2021 et 2022.

En fait, avec l’Allemagne, finaliste impressionnant en finale de l’Euro, on retrouve, à travers les pays concernés, une certaine raison que ces nations soient dans le quatuor des clubs européens pour la saison 2023.

Et en ayant le droit de se demander si cette configuration, Angleterre, Espagne, Allemagne, n’est pas le socle d’une domination européenne à venir, pour les clubs.

Un tiercé dont l’ordre n’est pas encore acquit

Pour l’instant, dans la lumière européenne, l’Angleterre est devant. Professionnalisation, ambition de carrière, système identique à l’image de la Premier League, réussite structurelle quand tout a commencé aux alentours de 2015 en adaptant le calendrier du football féminin sur la saison européenne (Septembre-Juin) quand les anglaises jouaient à la mode scandinave et américaine (mars à Octobre).

Les cartes sont anglaises.

Sur le plan du football et de la performance, le FC Barcelona est devant. Elles jouent comme jouaient les lyonnaises entre 2011 et 2019. Avec la certitude de vaincre ce qui donne une balle carte mentale dans un sport d’équipe où l’erreur des adversaires est vite exploitée en but.

Une finale en 2019, une demi en 2020, le titre en 2021 et la finale 2022. Personne n’a fait mieux sur les quatre dernières saisons sauf l’OL qui n’aura jamais le coeur des féministes européennes du football comme du sport. PLus de 90.000 spectateurs, par deux fois au Camp Nou. La foule a décidé de sa star. Elle est barcelonaise.

L’Allemagne, leader historique n’a pas lâché le morceau. D’abord avec l’équipe nationale en restant, malgré les contre-performances, seconde mondiale. Ensuite les clubs, sans changer la politique du « double-projet » au cœur de la formation allemande, avec des joueuses qui intègrent dans l’équipe nationale, des profils autant intéressés à réussir sur le plan professionnel que sur celui universitaire. Même si, avec le temps, cela va disparaître, dès lors que l’enjeu des salaires allemands deviendra une ambition aussi forte que le simple fait de jouer au football au plus haut niveau.

Priorité à l’exploit

Avec un (0-1) pris à Londres, le Fc Barcelona a une tête devant mais guère plus. La règle du but à l’extérieur étant enterré sous le gazon des émotions et des calculs, les anglaises de Chelsea, pas si anglaises que cela comme dans tous clubs féminins de l’élite, n’ont qu’une solution égaliser quand bien même la première manche a été dominé par les joueuses du FC Barcelona.

Au final, cela ne fait qu'(1-0) et jeudi à partir de 18h45, au Camp Nou, les dés seront à jeter de la même manière pour les deux équipes. Si Barcelone gagne, elles prendront un vrai leadership européen. Si Chelsea se qualifie, les futures joueuses européennes prendront « anglais première langue » avant même de s’entraîner. L’avenir sera là-bas.

Pour la seconde demi-finale, le niveau est inférieur à l’image du but donné par Arsenal à Wolfsurg pour un (2-0) à la maison qui devait illuminer les lampions mais la joueuse responsable de la passe en retrait y est allé d’un but de la tête pour un (2-1) à la 45′ et l’inévitable suédoise des équipes européennes, a terminé le travail sur un tacle glissé qui a fait l’égalisation (2-2).

Rien n’est fait. La liste des blessées dans tous les camps ferait un onze européen. La haute compétition, formule copiée des garçons laissent des traces sur les organismes féminins et plus personne ne se surprend à relever les absentes d’une équipe. Cela se traite quand un fait de jeu à l’exemple du pénalty accordé par l’arbitre sur une saison.

Si Wolfsburg gagne sa qualification, il lui manquera du contenu pour être certain de reprendre un titre, dix années après le premier. Si Arsenal prend le meilleur, alors l’esprit « club anglais » montrera à l’Europe qu’un club est plus qu’une famille. C’est l’oxygène des joueuses.

Il faudra que les clubs français l’intègrent. Après avoir couru comme des folles pour le meilleur salaire (la France est certainement le championnat qui paie le mieux les meilleures joueuses), il va falloir qu’elles mettent de la culture d’entreprise dans leurs cœurs.

L’Équipe de France aura peut-être ce bonheur. Nous sommes habitués à des clubs éliminés mais avec une équipe nationale titrée.

William Commegrain Lesfeminines.fr