Le bonheur est dans la femme ? Ou la femme est à la conquête de son bonheur ?

Dans un siècle hédoniste où la recherche individuelle du bonheur est l' »abc » d’un parcours humain, fait selon les uns d’une réussite financière, comme pour d’autres d’un accomplissement individuel, chacun cherchant sa place dans cette longue ligne droite que le temps nous propose, le football féminin sera la saison prochaine, un sport professionnel pour les vingt-quatre équipes de l’élite (D1 Arkema et D2F) à la condition que la prochaine assemblée générale de la FFF, courant juin, lui donne droit d’existence.

Une condition qui a tout d’un 49-3 déjà voté, validant le plan proposé et présenté à la presse par les deux têtes fortes du football : Jean-Michel Aulas (73 ans), stratège à l’évidence de ce plan étudié en commission depuis plus d’une année, et Philippe Diallo, président intérimaire, dont la jeunesse (59 ans) lui donne toute la place d’un futur président élu, déjà au Comex de l’UEFA pour lui donner encore plus de poids.

A la lecture de l’énoncé, une vérité évidente saute aux yeux de quiconque recherche une analyse plus que le détail d’une information ; tout est basé sur la médiatisation télévisée du football féminin. Au début pour l’approche financière, afin de compléter l’augmentation de dotation de la FFF de 4 à 5 millions d’euros pour quatre ans (+20 à 25%), et surtout pour assurer la pérennité financière du projet en invitant le football féminin, à tout moment et le plus souvent possible, sur les écrans (nouveaux play-offs, augmentation des matches en clair avec dix au minimum et Trophée des Championnes en clair)

En effet, la structuration ne vaut qu’à la condition d’un financement et d’une pérennité, sinon on risque fort de trouver face aux images engluantes des infrastructures sportives crée par la ville de Rio pour les JO 2016, devenues très rapidement, des blockhaus de bétons, recouverts de graffitis, dont même le Ministre de la Culture brésilien ne veut pas pour exemple d’une intelligence humaine.

L’exposition télévisuelle, la source impérative du football féminin

Tout se jouera le 4 mai 2023 au plus tard, dernier délai pour les diffuseurs pour déposer leurs offres concernant un football féminin proposé en six lots distincts dont le cœur est axé sur la D1 Arkema avec l’obligation d’avoir dix matches diffusés en clair sur les vingt-deux de la compétition, proposant surtout un lot esprit « Festival de Cannes », proposant trois matches de play-offs afin de délivrer le titre et les trois places en Ligue européenne (Women’s Champions League), laissant un perdant sur le carreau pour donner émotions et surtout éviter la sempiternelle course à deux entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain.

Une formule tirée de la NWSL américaine qui donne, toutes les deux saisons, des championnes différentes et permettra surtout sur les deux demi-finales du 12 mai, voire peut-être l’un des deux leaders, éliminer et condamné à jouer la 3e place qu’un 4e ne voudra pas perdre !

Enfin, la nouvelle compétition féminine du Trophée des Championnes sera une finale de « coupe de France » supplémentaire que le diffuseur s’engage à présenter, là encore en clair.

Quand on sait que le football féminin français, culturellement, ne peut pas avoir les spectateurs du football espagnol (plus de 90.000) ou/et anglais (+ de 40.000 pour les clubs), on comprend que les futurs partenaires financiers de clubs s’y retrouveront avec une meilleure exposition télévisuelle, et les clubs, appelés à structurer (3 licences accession, excellence, élite avec 11 contrats fédéraux) et investir dans un environnement plus accueillant pour les télévisions comme pour les joueuses, retrouveront un peu de leurs investissements.

Les obligations structurelles pour obtenir le deuxième niveau de licence (accession, excellence, élite), minimum syndical pour évoluer en D1 Arkema (source FFF).

En proposant une période de quatre ans (2023-2027), la FFF permet un retour sur investissement aux partenaires à la condition que le football féminin arrête de s’engluer dans les comparaisons négatives, mais lève la tête pour regarder le ciel bleu du positif.

A cet égard, l’Equipe de France féminine, 5e mondial, a changé de tête et d’esprit avec « l’arrivée africaine » réussie d’Hervé Renard. Un état d’esprit positif et une communication que le montre. A l’évidence, on a dépassé le sportif pour aller vers une communication externe positive en soutien d’une stratégie markéting de masse.

Le vaisseau amiral du football féminin, retravaillé dans l’esprit de la Coupe du Monde 2023 à venir très prochainement et des JO de Paris qui s’annonce en 2024, donnera le véritable ton à cet ensemble.

La chance du football féminin : être le sport féminin numéro 1

Issu de la première fédération sportive avec plus de deux millions de licenciés quand le second s’arrête à 800.000 ; le football féminin boit la source la plus conséquente, le lait qui la fera grandir sous les yeux attentifs de tous les autres sports féminins, à l’écoute de leurs réussites pour argumenter de la leur.

Le bilan au 31/12/2022 du football féminin (source FFF)

On le sait, les Bleues sont les porte-drapeaux, de la réussite du football féminin. Déjà, avec un premier plan qui a obligé tous les clubs à ouvrir des sections féminines pour monter de divisions, mettant une pratique sportive à un peu plus de 175.000 joueuses, et 30.000 dirigeantes, mais surtout en étant le premier sport féminin télévisé en France avec plus de 50% de la diffusion féminine à son compte.

Le rugby pointe avec le tournoi des six nations diffusé en clair et notamment leur réussite, le hand réalise des performances incroyables depuis plus de vingt ans, les sports d’hiver tirent leurs épingles du jeu avec le Biathlon, sans compter les nouveaux sports qui règlent le problème de genre, en lien avec la génération Z, d’un large revers de mains (homme, femme, trans, autres déjà connus, autres à venir !).

Comme tout plan, il est incomplet. A l’évidence, il est d’abord un plan pour « monter une maison » ; viendra le temps futur d’un prochain plan qui sera un plan de « bonheur pour y vivre ».

En cours de construction avec la création « d’une convention collective » dans l’attente de celui d’un jeu, d’une identité, de valeurs perçues proches des générations X-Y et Z qui soient identifiées par tous et toutes.

Ce sera le rôle de l’Équipe nationale féminine de football féminin.

RDV en 2023 en Australie pour la course au titre mondial et aux JO de Paris 2024 pour celle liée au titre.

William Commegrain les féminines.fr

Le détail du plan source FFF.

Les points essentiels du plan de développement du football féminin (fff.fr)