Cinq buts en une mi-temps après avoir été mené par deux buts à zéro. Voilà la performance française, avec deux doublés d’Eugénie Le Sommer et Delphine Cascarino.

La communication autour d’Hervé Renard montrait le « sorcier Blanc », les yeux tournés vers le drapeau « Bleu-blanc-rouge », laissant échapper quelques mots bien sentis, tel un général d’armée devant le combat qui attend, espérant animer le cœur combattant des onze bleues titulaires.

Un message qui va très bien à l’entraînement mais qui s’oppose à la volonté des adversaires pendant ce premier acte, venues pour jouer leur jeu et qui n’acceptent la défaite qu’à la condition où l’équipe vainqueur soit allée la chercher.

Une première mi-temps terne !

Là se trouve exactement le contenu de la première mi-temps des féminines de l’Equipe de France qui a bien sûr joué au football mais n’a, à aucun moment, montré qu’elle voulait s’imposer à leurs adversaires. Elles nous montraient l’exemple d’un match d’entraînement où il suffit d’agir pour obtenir.

A ce jeu, les colombiennes, dont au fil de la rencontre, nous obligeait à ressortir des statistiques du passé avec la première victoire colombienne en Coupe du Monde (2-0) lors du match de groupe du Mondial 2015 qui avait laissé sans voix le sélectionneur de l’époque, Philippe Bergerôo.

Ramirez, avant-centre physique s’est imposée plus d’une fois au centre du jeu, Caicedo sur le côté gauche a laissé sur le côté Eve Perisset et s’est amusée dans la surface avec Elisa De Aimeida (29′) délivrant un centre sauvé par Selma Bacha.

Sur cette première mi-temps, ce sont les belles prises de mains de la gardienne colombienne qui pourrait être à l’image de cette rencontre. Une balle aérienne, maitrisée avec certitude et sécurité.

En effet les fans français n’avaient eu que deux tentatives de Majri (29′, 33′), à se mettre sous la dent. Placée au milieu, il a manqué de la vitesse à la jeune maman et Eugénie Le Sommer n’a eu aucun ballon à exploiter, sauf une percée sur le côté gauche, non cadrée. Les Bleues ont montré une première mi-temps terne avec même Wendie Renard, bousculée par Ramirez, obligée de l’accrocher.

Hervé Renard, à la mi-temps, soulevait que l’Equipe de France s’était enfermée dans un entonnoir au centre, se confrontant au défi physique des adversaires, souhaitant avec l’entrée de Cascarino, Mateo et Geyoro, plus d’impacts.

CINQ BUTS, l’explosion

Quand Usme, la plus sélectionnée des colombiennes, met le second but colombien sur un coup franc direct où Pauline Peyraud Magnin ressent le sac de la responsabilité (0-2, 50′), les douze mille spectateurs de Gabriel Montpied se mettent en mode « silence ».

Le poids de la difficulté vibre à ce moment de la partie.

Et là, sur un coup du sort qui se multiplie deux fois, Delphine Cascarino récupère un ballon dans la surface, dû à un travail de pression constant des nouvelles françaises entrantes, bouillonnantes certainement sur le banc. Elle ne se pose pas de questions et délivre un tir, détourné, qui finit dans les filets, deux minutes après la sanction colombienne (52′, 1-2).

L’histoire s’écrira plus tard, mais quasiment dans la foulée. Eugénie LE Sommer, revenue en sélection deux saisons après l’avoir quitté, reçoit une balle montant détournée par la défense centrale. Du haut de ses 176 sélections, elle ne rate pas cette seule occasion qui lui vient et réalise sa volée, pour réduire le score à (1-2).

Le genre d’histoire qui plait au cœur des sportifs français. Revenir au score après avoir plongé. L’histoire et surtout Delphine Cascarino lui rendra hommage, avec un superbe déboulé sur le côté droit pour un centre aérien et une tête de la lyonnaise avec l’établissement d’un nouveau record, 88 buts pour l’Equipe de France (3-2, 58′).

En quinze minutes, quatre buts de marqués des deux côtés. Trois pour les françaises, un pour la Colombie.

La gloire sera pour l’Olympique Lyonnais quand Delphine Cascarino marquera le quatrième but de la sélection française, avec là, encore, une reprise contrée sur un centre de Sakina Karchaoui (4-2, 73′). Les tentatives auront été nombreuses avec des possibilités de Clara Mateo et un sauvetage de Toletti sur la ligne française.

Les rentrées de Grace Geyoro, Delphine Cascarino et Clara Mateo auront fait exploser le jeu colombien, qui n’a pas tenu plus de 10 minutes face à une équipe qui n’a pas voulu perdre cette rencontre à la maison. La capitaine du PSG, Grace Geyoro, mettra la touche de fin en assurant un 5e but à la 90’+1 (5-2).

La France s’impose sur la 26e équipe mondiale sur un score proche de leur dernière rencontre (4-0) pour l’Équipe de France féminine.

William Commegrain Lesfeminines.fr

France : Peyraud-Magnin – Perisset, De Aimeida, Renard (cap), Bacha (Fazer, 89′) – Toletti, Majri (46′, Geyoro), Dali (73′, Jean-François) – Asseyi (46′ Mateo), Le Sommer (63′, Karchaoui), Baltimore (46′, D. Cascarino). Coach : Hervé Renard.

Colombie : Perez – Ramos, Arias, Carabelli, Vanegas – Bedoya (69′, Daniela Caracas), Montoya (cap), Usme – Guerra (69′, Elexa Bahr), Ramirez, Caicedo. Coach Abadia