L’Équipe de France féminine a une stratégie de communication positive.

Le compte twitter signe une politique de communication

Je remonte le compte twitter de l’Equipe de France féminine (29.900 abonnés, crée en décembre 2021) et entre deux mots du coach sur le football, je vois plus de dix tweets sur l’ambiance dans l’Equipe de France.

Il est 17h ce 5 avril, sous un beau soleil parisien et avant deux rdv professionnels, je me mets à faire du factuel :

  • Un dernier tweet de Teqball avec Sandie Toletti qui fait une aile de pigeon quand Viviane Asseyi est en pose.
  • Deux heures plus tôt, la même Sandie Toletti, joueuse du Real Madrid, nous motive avec son accent du Sud, pour aller prendre des places à Clermont contre la Colombie.
  • Deux heures plus tôt, on trouve les quelques mots d’Hervé Renard, avec son groupe. Un brouhaha sympathique des joueuses qui s’échauffent et une première consigne du coach : « d’attendre les mouvements des partenaires pour décider de la meilleure passe et non pas d’agir pour ensuite trouver une passe ».
  • Deux heures avant, photo de Selma Bacha, Pauline Peyraut-Magnin et Doucouré. Fâçon, amies pour la vie.
  • La veille c’est le shooting façon tik tok avec les nouveaux maillots. Puis le côté Netflix, avec les coulisses du shooting. Toujours une communication sur la joie avec les grands sourires de Asseyi et Karchaoui, pour une photo plus traditionnelle sur le groupe victorieux fait de Doucouré, Cascarino, Mateo, Lakrar, Toletti, sans oublier la victoire en Teqball d’Asseyi.
  • Le 4 avril, encore des images de groupe.

Un tweet toutes les deux heures. Une stratégie de communication sur l’ambiance plus que sur le contenu. Au minimum quatre par jour.

Lorsque vous associez cela avec le constat de l’information sur la prise en compte de la post-maternité d’Amel Majri. Une question traitée en silence par Corinne Diacre mais déjà intégré, vous vous dites que la stratégie de communication des Bleues fait partie d’une stratégie plus globale de différenciation et de positionnement.

Le port d’Hervé Renard dans ce cadre a un sens en terme d’image. Il y a eu du casting, en mode Hollywood bankable, du côté de la FFF. À l’évidence, le chapitre émotion sera au couvert du quotidien de ce groupe. Il y a chez le savoyard, un côté Alain Delon, façon Clint Eastwood dans son body language.

Hervé Renard, premier stage. Extrait d’une photo @FFF

Cela, ce sont des faits.

Les réactions en externe montrent que l’idée est fructueuse. Le football féminin passe au-delà du sport. Il commence à véhiculer un autre centre d’intérêt qui dépasse ceux qui ne regardent que le football.

C’est tellement évident que le contester serait une erreur.

Que veulent-ils positionner ?

Là, je livre mon analyse en espérant qu’elle soit plus vraie que fausse.

Pour moi, cela peut se résumer avec cette phrase : « Oubliez les Bleues, parlez de l’Équipe de France féminine ».

Herve Renard n’a jamais mis les pieds à Clairefontaine. On le sent dans ses propos lors de sa conférence de presse. L’outil est extraordinaire. Il n’aurait jamais eu l’occasion de s’en approprier l’âme et le destin s’il n’avait pas été nommé sélectionneur de l’Équipe de France féminine.

Ce n’est pas l’endroit des Bleues. C’est l’endroit de la maison France. Ce n’est pas pareil.

Derrière le mot France, équipe de France. Il y a tout le sport français, ses médailles et ses douleurs. Ses joies et ses peines. Ses compétitions incroyables où parties de rien, on arrive à toucher une étoile. On parle à une Nation. À un volume. À du nombre. À des inconnus qui sur l’instant deviennent nos frères et nos sœurs.

Tous à attendre, la même naissance : celle de la victoire du moment. Plus la victoire est grande, plus la Nation s’agrandit et réalise ensemble quelque chose de grand.

Les Bleues, c’est familial. C’est le surnom des gens qui se connaissent. Ce n’est pas grandiose. C’est le quotidien de la famille.

Hervé Renard l’a dit dans sa première conférence de presse. C’est la raison numéro 1 de ma présence : « je vais pouvoir faire deux coupes du monde en deux ans (2022 chez les hommes et 2023 pour les féminines) ». La seconde raison : « il n’y a pas mieux comme compétition que les Coupes du Monde. On y trouve les meilleures Nations ».

D’ailleurs, il glisse hors écran, en revenant au micro, une phrase, après que l’attachée de presse ait indiqué que l’ouverture des accréditations commence, avec une fenêtre courte :

« Venez, vous risquez de le regretter sinon ».

Il n’y va pas avec les Bleues.

Il y va avec l’Équipe de France.

N’aimez plus les Bleues. Aimez l’Équipe de France.

William Commegrain Lesféminines.fr