Le staff d’Hervé Renard est celui qu’il connait bien : Laurent Bonadéi, son assistant à la Coupe du Monde 2022 avec l’Arabie Saoudite ; Éric Blahic demandé par les joueuses et candidat au poste en tant qu’ex-adjoint de Corinne Diacre ; David Ducci (54 ans) ex-gardien d’Amiens comme entraîneurs adjoints, Gilles Fouache (adjoint de Corinne Diacre) qui reste entraîneur des gardiennes et Thomas Pavillon en tant que nouveau préparateur physique épaulé d’une assistante dans l’identité sera communiquée prochainement. 

Gardiennes : Mylène Chavas (Bordeaux), Pauline Peyraud-Magnin (Juventus), Constance Picaud (PSG)

Sur le plan des gardiennes, avec le retour de Constance Picaud qui pourtant n’a pas été souvent titulaire au Paris Saint Germain suite à une blessure, on peut penser que l’expérience (38 sélections) de Pauline Peyraud Magnin lui donne la priorité mais rien ne le garantit.

La française qui joue en Italie, seconde à l’Ol avait seulement gagné ses galons de titulaires en étant devenu gardienne numéro 1 à Arsenal (2018-2019). Une position qu’elle avait perdu (2019-2020) pour se retrouver seconde à l’Atletico Madrid (2020-2021) et ne redevenir titulaire à la Juventus (2021-2023), avec le coach qui lui avait donné sa chance à Arsenal.

Cependant, il ne faut pas oublier que Constance Picaud n’a pas l’habitude du haut niveau. Elle est arrivée du Havre (12e du championnat) en début de saison dernière et n’a joué qu’un match en D1F. Pour cette saison, elle n’en est qu’à son troisième match (source statsfootofeminin.fr) !

Historiquement, Pauline Perraut-Magnin navigue dans ces deux eaux et le fait d’avoir gagné ses sélections avec Corinne Diacre pourrait être un indicateur de problèmes. Ou pas. Ce sera une bonne façon de savoir comment est gérée la liaison et sur quelle base.

Sur le plan des gardiennes, à comparer avec le haut niveau international, il n’y a pas de garantie assurée mais dans ce domaine, la garantie ne vient qu’avec la réussite.

Pour les défenseuses : beaucoup de jeunes

On trouve Selma Bacha (13 sél), Wendie Renard (142 sél), Eve Perisset (46 sél), Sakina Karchaoui (54 sél) avec les expérimentées et pour les jeunes joueuses : Maëlle Lakrar (2 sél), Estelle Cascarino (8 sél), Elisa De Almeida (16 sél), Hawa Cissoko (9 sél), Magou Doucouré (0 sél).

Une sélection qui ne laisse pas beaucoup de places aux blessures et qui fera que si Griedge M’Bock retrouve les terrains, elle sera attendue avec bonheur pour assurer l’objectif des demi-finales mondiales. Un objectif ambitieux, rappelons qu’il s’agit d’un stade encore jamais atteint, par l’équipe de france depuis 2011 pour le Mondial.

On peut s’étonner que le groupe du Comité (Laura Georges, Marc Keller, Aline Riera et Jean-Michel Aulas), force de propositions au sélectionneur, n’ait pas intégré Aissatou Tounkara. Capitaine de l’Equipe de France dans certains matches, ne serait-ce que pour la relancer aux vue des échéances qui arrivent, quand bien même, elle ne joue pas titulaire à Manchester United.

Sans surprise, Marion Torrent n’est pas retenue. La Montpelliéraine aux 51 sélections, joueuse soldat de Corinne Diacre puisqu’elle avait commencé ses sélections avec la sélectionneuse en 2017, décriée sur le côté droit mais pourtant armée d’une force mentale rare, était de par trop, l’étendard de l’ancienne sélectionneuse.

D’un autre côté, à noter la reprise surprise de Hawa Cissoko, avec quelques cartons et erreurs quand elle a joué avec le Bleues et la confirmation d’Estelle Cascarino, auteure d’une excellente entrée en Equipe de France pour son retour lors du récent Tournoi de France, dans la lignée de ce qu’elle réalise à Manchester United.

Les surprises sont au milieu

Dans ce qui est du domaine de Corinne Diacre, Charlotte Bilbault (31 ans, 56 sélections) est restée à Montpellier. Là encore, une joueuse essentielle du dispositif de Corinne Diacre qui n’est pas convoquée.

Avec moins de surprise, pour certainement gommer le passé, Kheira Hamraoui ne fait pas partie du voyage, alors qu’elle venait tout juste d’avoir pris un nouveau ticket.

Là, normalement, le coach français veut de la jeunesse pour créer du dynamisme, d’après le projet de jeu qu’il a présenté à la conférence de presse. C’est la chance de Jean-François Oriane qui aura certainement la place qu’Ella Palis n’a pas eu dans cette nouvelle sélection. C’est dommage, la bordelaise aurait amené quelque chose mais la nouvelle parisienne mérite aussi son ticket.

L’arrivée vient de la jeune Fazer, titulaire au Paris Saint Germain, ce qui n’est pas une garantie de domination quand on voit les prestations difficiles du PSG en cette fin de saison.

Kenza Dali et Sandie Toletti forment un ensemble de qualité avec Grace Geyoro pouvant donner une force dynamique aux Bleues mais qui ont les limites démontrées d’un quart de finale, plus que d’une demi-finale mondiale, voire mieux. On ne sait pas ce que vaudra Amel Majri après sa maternité et Léa le Garrec, forte avec son club, moins forte avec les Bleues dans un passé lointain quand même (2017).

Les deux matches au programme, Colombie et surtout le Canada, médaille d’Or aux JO de Tokyo, nous montreront le chemin.

Sur le plan offensif ; il manque toujours Marie-Antoinette Katoto et maintenant Kadidiatou Diani

Katoto, on ne sait pas ce que cela peut donner mais tous les ruptures de ligaments du genou depuis plusieurs années, n’ont jamais fait disparaître une joueuse internationale.

A l’inverse Kadidiatou Diani, c’est une force incroyable. En puissance, il n’y a pas mieux sur le plan international. Elle est au cœur d’un problème physique et moral fort que tout le monde connait. Visiblement, elle a la capacité de le gérer. Il faut lui souhaiter.

Le retour d’Eugènie Le Sommer est une vérité. Elle avait fait des matches incroyables aux Etats-Unis. On peut penser qu’elle saura trouver les moyens d’apporter quelque chose de significatif au groupe et aux résultats. On sait seulement que les adversaires ont évolué de manière incroyable et qu’il est difficile de faire la différence comme on pouvait la faire dans le passé.

Ouleymata Sarr est une surprise. Elle fait des entrées, des sorties. Là, dans une liste attendue, elle est là. Kessya Bussy est dans le même registre. Fluette, fine, dynamique, mentale sans que l’on sache si cela est au niveau attendu par l’objectif.

En fait, les Bleues sont les Bleues. ce qui interroge, ce sont encore ces objectifs :

Le dernier carré avec un tel bordel en France (PSG et plainte, affaire Hamraoui, FFF, Le Graët, Hardouin) et chez les Bleues (licenciement de Corinne Diacre) et, en face, nos joueuses. C’est orgueilleux comme objectif, ou démesuré.

Les adversaires existent, avec en plus pour le Mondial, l’urgence « climatique » des équipes de l’UEFA (5 du Top 10) de se qualifier dans les deux premières équipes européennes pour aller aux JO de Paris en 2014.

William Commegrain Lesfeminines.fr